Argent : Fièvre du crédit—un remède de cheval

Fièvre du crédit—un remède de cheval

La crise des « subprimes » a causé des sueurs froides à la finance chinoise, forçant l’Etat à sortir de la passivité face à sa surchauffe monétaire. Deux mesures secrètes de l’organisation de tutelle – la CBRC (China Banking Regulatory Commission) forcent déjà les banques à prêter moins. 

[1] Dès juin 2007, une directive les enjoignait à limiter la croissance des prêts à 15% dans l’année. Puis,

[2] Fin septembre, le crédit était coupé aux firmes qui souffrent des « 2 hauts, 1 excès », c’est à dire haute consommation d’énergie, haute pollution et excès de capacité. Premier visé, l’immobilier : dès mi-octobre, Shenyang ne fournissait plus de prêts à cet effet. Tous ces blocus devant être levés au 1er janvier 2008 (nouveau quota annuel…). Un autre frein bloque, apparemment pour longtemps, le « train express », qui aurait dû permettre aux actionnaires continentaux d’acheter directement et sans conditions en bourse de Hong Kong. Pékin semble chercher à le remplacer par un système QDII élargi (Qualified Domestic Institutional Investors) : les Chinois achèteront à Hong Kong sans limitation, mais indirectement, sous forme de fonds mutuels.

Enfin pour enrichir la palette des produits financiers, les multinationales présentes en Chine, devraient s’y voir « bientôt » ouvrir les portes de la bourse.

Même laqué, le canard s’envole

Le 20/11 en bourse de Shenzhen, à 10 minutes de son 1er jour de vente, l’action Quanjude, le nom emblématique du canard laqué de Pékin (chaîne de rôtisseurs fondée en 1864), se négociait 42,3¥ : hausse phénoménale de 271%, qui marqua un record et força la suspension du titre, le temps de laisser les acheteurs laisser leur sang se refroidir.

Avec ses 9 restaurants et 61 franchises, cette grosse PME canardesque ne pouvait pas justifier une telle «envolée», égale à 106 fois ses gains de l’an passé. En attendant, Quanjude a gagné 110M² sans coup férir — un bon triple de ce qu’il espérait. Un indice de plus, que l’agioteur chinois vote dans l’imaginaire, voire par reconnaissance du ventre.

 

 

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