Moult péripéties ont fait changer de main 8,5% des parts de Huaxia, 4ème banque en Bourse par la taille.
Elles tombèrent dans l’escarcelle insolite d’un inconnu, la Cie d’investissement singapourienne Pangaea : offrant au passage un rare regard sur les pratiques des firmes de la Chine profonde.
Acte I de l’opéra bouffe : ce groupe du Shandong emprunte 640M¥ à la mine Yanzhou, embarrassée de sa fortune inespérée, fruit des cours du charbon – trop heureuse de prêter à une Entreprise d’Etat (EE) du même club public, et investissement de père de famille, croyait-elle.
Acte II : ayant fait de mauvaises affaires, le groupe ne peut rembourser.
Acte III : garant de l’emprunt, Lianda remet à Yanzhou 289M de parts de Huaxia, sur les 360M qu’il possédait. Détail bizarre: ces parts publiques étaient théoriquement incessibles. Mais depuis 3 mois, la CSRC, (la Commission de régulaion des bourses) autorise la vente partielle de ce patrimoine public.
Acte IV: Yinting, salle des ventes shandongaise met la position aux enchères et en tire 1MM¥, plus-value de 50% par rapport à la dernière cotation du 30/6.
C’était la 1èrefois que des parts bancaires partaient à l’encan, et la 1ère fois qu’un étranger entrait par ce biais au capital d’une banque chinoise.
Or, Huaxia n’est pas n’importe qui. Plus jeune, moins endettée (3,1%) que les grandes (24% en moyenne), mieux gérée (640M¥ de bénéfices en 2005), elle est courtisée par une cohorte de consoeurs de l’étranger, telle Deutsche Bank qui semble sur le point d’en emporter 10% pour 220M$, mais aussi Société Générale, Sumitomo-Mitsui et DBS autre singapourien. Autant dire que les parts empochées par Pangaea ne vont pas rester longtemps dormante, et rechangeront tôt ou tard de maîtres.
Tout ceci, sous réserve que la CSRC approuve le transfert, faute de quoi toute l’affaire n’aura été que « beaucoup de bruit pour rien »!
Sommaire N° 28