La Chine entière jubile, d’avoir ravi à la Russie la 2de place aux Jeux d’Athènes, et empoché 63 médailles (contre 59 à Sydney) dont 32 en or.
Succès attendu, vu l’infaillible machine à médaille d’or déployée au nom du patriotisme post-socialiste, par un régime prêt à investir sans limite dans la gloire du pays.
Pour ce faire, il repose sur l’héritage sportif de Mao, «pagode» pyramidale alignant 1.782 lycées spéciaux (185.000 enfants triés sur le volet), des dizaines de centres provinciaux (20.000 athlètes), une équipe nationale de 3.200 garçons et filles!
Pékin a envoyé 407 athlètes en Grèce, choisis pour leur jeunesse (23,5 ans moyenne), et leur inexpérience – pour 323, c’étaient leurs 1ers JO. Ce choix (chauffer ces jeunes pour 2008) a aussi servi la Chine, par ce capital boosté de culot juvénile!
Pour réussir, aucun effort ne fut épargné. 200M$ furent alloués à l’équipe nationale de 2001 à 2008.
La France qui comptait sur son arme secrète du vélo Look (Nevers), dut réaliser que la Chine s’était fournie à la même adresse. Idem pour les entraîneurs tel, au basket, Del Harris de la NBA. Cependant la puissante pompe à or, accuse des faiblesses. L’ombre du dopage demeure, avec 32 athlètes retirés à Sydney et une haltérophile privée en 2004 de ses 3 médailles d’or aux championnats de Vancouver. Surtout, ce système aboutit à un sportif fonctionnaire, peu motivé, pâle dans les disciplines à haute concurrence (100m), à fort esprit d’équipe (foot) ou très professionnel (perche, hauteur, cyclisme sur piste)…
Aussi dans les gymnases, l’on parle de changer de politique sportive, pour favoriser épanouissement personnel, esprit d’équipe et championnats de base – comme ailleurs au monde, mais tel maelström n’interviendra qu’après de sourds combats entre les apparatchiks, et en tout état de cause, après 2008. Pour l’heure, dans la jubilation des médailles d’or en masse, rendez-vous à Pékin, dans 4 ans!
Sommaire N° 27