— Rare, le crash de la D’long, d’une ampleur plus vue depuis la faillite de la Gitic en 1999 à Canton.
Seules des données fragmentaires filtrent, vu les risques d’explosion.
Fondée en 1986 au Xinjiang par les 4 frères Tang, la corporation comptait 30.000 employés et supposément 12MM$ d’actifs, entre ses branches alimentaire, aéronautique (moteurs), ses 21instituts de crédit et des parts dans 100 groupes locaux.
Dès avril couvait la rumeur d’une insolvabilité de D’long, étranglée par la restriction du crédit. Aujourd’hui, ses dettes feraient 3MM$.
1er mystère : l’Etat renfloue D’long (25/8) et allonge 1,8MM$ -le min sans doute, pour garder le navire à flot: c’est la 1ère fois dans son histoire qu’il sauve une firme privée. L’opération chirurgicale à haut risque est confiée à Huarong, la structure de défaisance de la banque ICBC.
2d mystère : Tang Wanxin, son Président est la cheville ouvrière du plan et coopère, après s’être enfui en Birmanie, puis revenu (18/7) « de son plein gré». Manifestement, Pékin agit vite et fort, au sommet, pour désamorcer une bombe qui pourrait jeter dans les rues des dizaines de milliers d’actionnaires et travailleurs spoliés!
— China Railcom se relooke sous le logo de Tietong (même nom, en mandarin), et présente (20/08) un plan de croissance de 30%/an de clients en téléphone fixe et 50% en internet à haut débit.
D’ici 2007, son chiffre d’affaires triplerait. Ce plan destiné à éviter l’écrasement par les grands du secteur (China Telecom, China Mobile, Netcom et Unicom, cf VdlC n°26), est un appel aux investisseurs pour son entrée fin 2004 en bourse de Shanghai, visant 300M².
Mais il y a loin de la coupe aux lèvres : depuis sa création fin des années ’90, la firme d’Etat n’a jamais quitté le rouge. Son réseau vétuste le long des voies ferrées n’occupe que 2% du marché, d’autres comme China Telecom et Netcom frisant 50% chacun. Pire, sa demande d’une licence 3G (téléphonie sans fil à large bande) se présente mal : Pékin va restreindre l’octroi des licences, pour éviter le retour à la guerre de prix constaté sur les marchés fixe et mobile. Décidément, plutôt que sur une cotation de tous les dangers, Tietong pourrait miser sa dernière carte sur l’entrée des étrangers—après 2007, OMC oblige!
Sommaire N° 27