Politique : politique_34_2002

· Union Européenne et Chine font le bilan de 10 mois de Chine à l’OMC.

Le commissaire Pascal Lamy a rencontré Shi Guangsheng, patron du commerce extérieur -ces deux hommes étant les pères du «contrat de mariage » bilatéral. A présent, ils doivent lever une série de rétorsions.

En janvier, l’UE a bloqué pour raisons phytosanitaires, les imports chinois de crevette, lapin et miel chinois, causant un préjudice de 5M$. Pékin a répliqué en bloquant des cosmétiques européens à base de sous-produits bovins. L’U.E. soulève aussi le cas de barrières non-tarifaires en Chine depuis son entrée à l’OMC… Mais pour l’Européen, la volonté chinoise de jouer le jeu de l’OMC est indiscutable – et l’interdépendance déjà là, avec des échanges bilatéraux dépassant la barre des 100MM$.

· La lutte contre le SIDA marque cette semaine 3 progrès importants – assez rares, face à ceux du fléau, pour être relatés au VdlC.

Œ En août, un laboratoire du Nord-Est entamait la production d’une version générique de l’AZT, rétroviral actif contre le SIDA. A présent, Desano (Shanghai) commence à fabriquer le ddI, le d4T, et s’apprête à faire le NVP : avec ces 4 médicaments, plus d’autres importés à prix cassés et hors-taxes, la Chine pourra assurer 2 cocktails de soins anti-SIDA, à 360$/an, 1/30 du prix mondial.

? Avec Pékin, le Henan (le plus touché, avec sans doute 1M de séropositifs) va dépenser 4M$ en médicament génériques, à distribuer dans les villages. C’est le plus grand effort financier déployé contre le SIDA en Chine.

Ž Pékin s’apprête à recevoir 96M$ d’un Global Fund médical genevois: cet argent ira aux 7 provinces les plus touchées par le problème du sang contaminé, pour financer achats de soins, et un réseau de prévention et d’éducation, notamment grâce au programme très scientifique de formation des formateurs, assuré (pour Chinois) par l’Université de HongKong.

· Métallo (auto) dans le Jilin, syndicaliste libre, Tang Yuanjun avait été condamné en 1989 pour avoir organisé dans sa ville des manifs du «printemps de Pékin». Libéré en 1997, il n’a pas pu se réinsérer dans la vie sociale : le 15/10, à 45 ans, ce militant du Parti de la Démocratie s’est rendu en train à Xiamen. Il y a emprunté un chalutier pour se jeter à l’eau au large de Tatan, île taiwanaise, d’où il réclame (15/10) l’asile politique. Dilemme cornélien à Chen Shui-bian, le Président taiwanais, entre les valeurs démocratiques de l’île – le cas de Tang semble s’apparenter étroitement, par son aspiration et ses souffrances à ceux que l’opinion aimerait soutenir-, et le risque d’indisposer le géant voisin… Le hasard fait bien les choses : huit jours plus tôt (7/10), Wang Yi-hung, lieutenant artificier taïwanais en permission à Bangkok, s’est envolé pour Pékin -désertant de son unité… Dans l’incapacité de pouvoir rendre l’officier, Pékin pourrait ne pas trop réclamer le retour du dissident!

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