Le Vent de la Chine Numéro 34

du 20 au 26 octobre 2002

Editorial : editorial_34_2002

Les 14-16 octobre, Kofi Annan est venu à Pékin relancer la lutte contre le SIDA. Dans le discours, rien de neuf («si la Chine n’agit pas,elle aura 10M de sidéens en 2010»). Mais qu’un homme de la stature du Secrétaire Général de l’ONU vienne redire ces thèmes, a été bien utile pour convaincre un appareil très figé, de sortir de sa valse hésitation, sur l’urgence d’une guerre tous azimuts à ce fléau.

Cette campagne permit aussi de garder profil bas sur les entretiens à Pékin, sur la brûlante question mondiale: quelle résolution adopter sur l’Iraq? Celle des US, pour une attaque militaire immédiate contre Bagdad? Ou celle de Paris, Moscou et Pékin, voulant offrir une dernière chance à Saddam Hussein? A ce sujet, Kofi Annan rencontra le Président Jiang Zemin, le vice-Président Hu Jintao et le min. Tang Jiaxuan : on n’en sait pas plus!

La Chine préparait aussi, semaine passée, la visite de Jiang au ranch de Bush, à Crawford (Texas) (25/10, avant le sommet de l’APEC (26-27, Los Cabos, Mexique). La rencontre permettra l’intimité (pas de presse, mais un barbecue ‘texan’, du yatching sur le lac du ranch…), occasion unique d’initiatives bilatérales innovantes.

Réactualisée par l’attentat de Bali (12oct,190 morts), la lutte anti-terroriste sera en tête de liste, notamment concernant l’Iraq et la Corée Nord, dont on vient d’apprendre qu’elle poursuit un programme secret nucléaire militaire, en violation des accords « KEDO » de 1994. Bush demandera à Jiang de ne pas faire veto à son texte. Jiang veut un communiqué conjoint et la fin de 13 ans d’embargo sur la coopé militaire … Entre ces exigences, un compromis est possible.

A l’agenda de Crawford figurent aussi les problèmes liés à l’entrée chinoise à l’OMC (les OGM), les droits de l’homme (Ngawang Sangdrol nonne tibétaine de 25 ans, en prison depuis 10 ans, vient d’être libérée)  Peu de choses par contre à attendre sur le contrôle des exports d’armes chinoises, et sur le soutien US à Taiwan –chasses gardées mutuelles …

En bref : Crawford marque l’apothéose d’une relation sino-US, et d’une Chine plus confiante en elle, ayant gagné son pari de l’ouverture au monde. Mais quel chemin parcouru depuis 2000, quand G.W. Bush traitait Pékin de «régime confrontationnel», et vivait impuissant, l’arraisonnement de son avion-espion EP3?


Editorial : Pékin entre Bagdad et Crawford (Texas)

Les 14-16 octobre, Kofi Annan est venu à Pékin relancer la lutte contre le SIDA. Dans le discours, rien de neuf («si la Chine n’agit pas,elle aura 10M de sidéens en 2010»). Mais qu’un homme de la stature du Secrétaire Général de l’ONU vienne redire ces thèmes, a été bien utile pour convaincre un appareil très figé, de sortir de sa valse hésitation, sur l’urgence d’une guerre tous azimuts à ce fléau.

Cette campagne permit aussi de garder profil bas sur les entretiens à Pékin, sur la brûlante question mondiale: quelle résolution adopter sur l’Iraq? Celle des US, pour une attaque militaire immédiate contre Bagdad? Ou celle de Paris, Moscou et Pékin, voulant offrir une dernière chance à Saddam Hussein? A ce sujet, Kofi Annan rencontra le Président Jiang Zemin, le vice-Président Hu Jintao et le min. Tang Jiaxuan : on n’en sait pas plus!

La Chine préparait aussi, semaine passée, la visite de Jiang au ranch de Bush, à Crawford (Texas) (25/10, avant le sommet de l’APEC (26-27, Los Cabos, Mexique). La rencontre permettra l’intimité (pas de presse, mais un barbecue ‘texan’, du yatching sur le lac du ranch…), occasion unique d’initiatives bilatérales innovantes.

Réactualisée par l’attentat de Bali (12oct,190 morts), la lutte anti-terroriste sera en tête de liste, notamment concernant l’Iraq et la Corée Nord, dont on vient d’apprendre qu’elle poursuit un programme secret nucléaire militaire, en violation des accords « KEDO » de 1994. Bush demandera à Jiang de ne pas faire veto à son texte. Jiang veut un communiqué conjoint et la fin de 13 ans d’embargo sur la coopé militaire … Entre ces exigences, un compromis est possible.

A l’agenda de Crawford figurent aussi les problèmes liés à l’entrée chinoise à l’OMC (les OGM), les droits de l’homme (Ngawang Sangdrol nonne tibétaine de 25 ans, en prison depuis 10 ans, vient d’être libérée)  Peu de choses par contre à attendre sur le contrôle des exports d’armes chinoises, et sur le soutien US à Taiwan –chasses gardées mutuelles …

En bref : Crawford marque l’apothéose d’une relation sino-US, et d’une Chine plus confiante en elle, ayant gagné son pari de l’ouverture au monde. Mais quel chemin parcouru depuis 2000, quand G.W. Bush traitait Pékin de «régime confrontationnel», et vivait impuissant, l’arraisonnement de son avion-espion EP3?


A la loupe : news3_34_2002

Alors que le monde accumule les mauvais chiffres-suite à la reprise ratée de l’été, sur fond de bruits de bottes autour de l’Iraq, la Chine donne tous les signes d’une santé insolente.

En septembre, l’export, à 32MM$, a haussé de 33%, la production industrielle de +13,8%, et le PIB a gagné 7,9%,atteignant 863MM$. Depuis janvier, l’excédent est de 20MM$ (+49%), 24.700 firmes étrangères sont nées (+38%), les IDE réalisés ont atteint 39,6MM$ (+22%) : on en attend 55MM$ d’ici fin déc. L’effet OMC joue à plein, l’étranger rivalisant pour délocaliser. Les échanges en ’02 devraient atteindre les 600MM$ (+18%).

La masse monétaire, en 12 mois, a gagné 16,5% (à 17700 MMY, équivalent 2140MM$). Au 3ème trimestre, les banques ont doublé leurs échanges, s’étant prêté 437MM$, dont 80% à court terme  et 383MM$ en rachats de bons – moyen de refinancer leur dette, à 6,3MM$ d’échanges/jour.

A ce rythme, selon la KITA (Corée), la Chine est passée, en 10 ans, de 3,1% du marché mondial (pour les 100 principaux produits) à 6,3%, tandis que le Japon passait de 8,5 à 6,5% : «à ce rythme», dit cette agence, « la Chine va certainement dépasser le Japon dans un futur proche » !

Cette accélération a cependant ses limites. Parmi celles-ci, le lourd effort public aux infrastructures (+17,6%), la déflation de 1,4% à la vente au détail – la stagnation des achats, la surproduction (+40% en DVD, +30% en TV, depuis 12 mois). Sans compter la note pétrolière (66Mt), le soutien des Entreprises d’Etat en faillite, et la baisse de la demande mondiale : une chute des exports et du commerce interne au 4ème trimestre, est déjà annoncée !■


Pol : Lutte anti-SIDA – des progrès rares

· Union Européenne et Chine font le bilan de 10 mois de Chine à l’OMC.

Le commissaire Pascal Lamy a rencontré Shi Guangsheng, patron du commerce extérieur -ces deux hommes étant les pères du «contrat de mariage » bilatéral. A présent, ils doivent lever une série de rétorsions.

En janvier, l’UE a bloqué pour raisons phytosanitaires, les imports chinois de crevette, lapin et miel chinois, causant un préjudice de 5M$. Pékin a répliqué en bloquant des cosmétiques européens à base de sous-produits bovins. L’U.E. soulève aussi le cas de barrières non-tarifaires en Chine depuis son entrée à l’OMC… Mais pour l’Européen, la volonté chinoise de jouer le jeu de l’OMC est indiscutable – et l’interdépendance déjà là, avec des échanges bilatéraux dépassant la barre des 100MM$.

 

· La lutte contre le SIDA marque cette semaine 3 progrès importants – assez rares, face à ceux du fléau, pour être relatés au VdlC.

[1] En août, un laboratoire du Nord-Est entamait la production d’une version générique de l’AZT, rétroviral actif contre le SIDA.

A présent, Desano (Shanghai) commence à fabriquer le ddI, le d4T, et s’apprête à faire le NVP : avec ces 4 médicaments, plus d’autres importés à prix cassés et hors-taxes, la Chine pourra assurer 2 cocktails de soins anti-SIDA, à 360$/an, 1/30 du prix mondial.

[2] Avec Pékin, le Henan (le plus touché, avec sans doute 1M de séropositifs) va dépenser 4M$ en médicament génériques, à distribuer dans les villages. C’est le plus grand effort financier déployé contre le SIDA en Chine.

[3] Pékin s’apprête à recevoir 96M$ d’un Global Fund médical genevois: cet argent ira aux 7 provinces les plus touchées par le problème du sang contaminé, pour financer achats de soins, et un réseau de prévention et d’éducation, notamment grâce au programme très scientifique de formation des formateurs, assuré (pour Chinois) par l’Université de HongKong.

 

· Métallo (auto) dans le Jilin, syndicaliste libre, Tang Yuanjun avait été condamné en 1989 pour avoir organisé dans sa ville des manifs du «printemps de Pékin».

Libéré en 1997, il n’a pas pu se réinsérer dans la vie sociale : le 15/10, à 45 ans, ce militant du Parti de la Démocratie s’est rendu en train à Xiamen. Il y a emprunté un chalutier pour se jeter à l’eau au large de Tatan, île taiwanaise, d’où il réclame (15/10) l’asile politique. Dilemme cornélien à Chen Shui-bian, le Président taiwanais, entre les valeurs démocratiques de l’île – le cas de Tang semble s’apparenter étroitement, par son aspiration et ses souffrances à ceux que l’opinion aimerait soutenir-, et le risque d’indisposer le géant voisin… Le hasard fait bien les choses : huit jours plus tôt (7/10), Wang Yi-hung, lieutenant artificier taïwanais en permission à Bangkok, s’est envolé pour Pékin -désertant de son unité… Dans l’incapacité de pouvoir rendre l’officier, Pékin pourrait ne pas trop réclamer le retour du dissident!


Argent : Messageries -China Post jette l’éponge

· 1er pas dans la très longue marche vers la libre convertibilité de sa monnaie, la Chine s’apprête à permettre aux banques de HK, «après le XVI. Congrès » l’ouverture de comptes en RMB. D’autres services dans cette monnaie, viendront plus tard. Dès maintenant, les Hongkongais auront plus de latitude à maintenir un portefeuille de parts «A» chinoises. La Chine obtiendra une meilleure régulation de sa masse monétaire «grise» – des 50MMY hors de son contrôle sur le rocher : ces flux seront lisibles, et les montants déclarés.

· China Post vient de jeter l’éponge dans un combat perdant contre l’étranger, pour le contrôle de la messagerie Express. Un marché très lucratif, avec la demande exponentielle du tourisme ou de l’assurance qui poussent de 50%/an, et 8M de PME. Elle cherche à présent partenaire, afin de réaliser le mariage idéal pour ses 46000 véhicules, 10 avions, 201 centres de tri et 57000 bureaux de poste. Parmi ses concurrents, DHL vise grand – et fait cavalier seul. Disposant déjà de 39 dépôts en Chine, il va en ajouter 10 sous 18 mois, reliés avec son hub flambant neuf à l’aéroport de HK -où il créera 700 emplois d’ici 2004. DHL, qui est filiale de la Deutsche Post, vient aussi de reprendre 30% de Air HK (filiale-fret de Cathay Pacific), pour un investissement global de 48M$, lui permettant d’acheter 10 avions d’ici 2010, et de traiter 160.000 t de fret/an.

· China Telecom  va en bourse de HK et NY, avec l’impression qu’au banquet des «red chips» (GEE chinoises en bourse étrangère), les convives ont calé aux entrées (China Mobile en 1997, Unicom en 2000), laissant China Telecom en difficulté. Le n°1 du téléphone fixe (70% du marché, 21 provinces) veut vendre pour 3,68MM$, de parts,moyennant un prix bas (0,2$/part) et un haut dividende (15 cents soit 1/3 des bénéfices prévus pour 2002). China Telecom met aussi dans la balance ses actifs les plus brillants – les réseaux de Canton, Shanghai, du Zhejiang et du Jiangsu. Ce qui n’empêche le marché US, échaudé, de broncher: son propre souscripteur, Merrill Lynch, donne à ses clients une info décapante et « non autorisée », forçant le groupe à intervenir. Un autre désavantage étant la concurrence du portable, et la perte de 40 minutes d’usage mensuel par ligne. Il s’agit de la 3ème plus puissante entrée en bourse du monde cette année, et de la 1ère en Asie. L’entrée en bourse devrait intervenir le 6 novembre.


Politique : politique_34_2002

· Union Européenne et Chine font le bilan de 10 mois de Chine à l’OMC.

Le commissaire Pascal Lamy a rencontré Shi Guangsheng, patron du commerce extérieur -ces deux hommes étant les pères du «contrat de mariage » bilatéral. A présent, ils doivent lever une série de rétorsions.

En janvier, l’UE a bloqué pour raisons phytosanitaires, les imports chinois de crevette, lapin et miel chinois, causant un préjudice de 5M$. Pékin a répliqué en bloquant des cosmétiques européens à base de sous-produits bovins. L’U.E. soulève aussi le cas de barrières non-tarifaires en Chine depuis son entrée à l’OMC… Mais pour l’Européen, la volonté chinoise de jouer le jeu de l’OMC est indiscutable – et l’interdépendance déjà là, avec des échanges bilatéraux dépassant la barre des 100MM$.

· La lutte contre le SIDA marque cette semaine 3 progrès importants – assez rares, face à ceux du fléau, pour être relatés au VdlC.

Œ En août, un laboratoire du Nord-Est entamait la production d’une version générique de l’AZT, rétroviral actif contre le SIDA. A présent, Desano (Shanghai) commence à fabriquer le ddI, le d4T, et s’apprête à faire le NVP : avec ces 4 médicaments, plus d’autres importés à prix cassés et hors-taxes, la Chine pourra assurer 2 cocktails de soins anti-SIDA, à 360$/an, 1/30 du prix mondial.

? Avec Pékin, le Henan (le plus touché, avec sans doute 1M de séropositifs) va dépenser 4M$ en médicament génériques, à distribuer dans les villages. C’est le plus grand effort financier déployé contre le SIDA en Chine.

Ž Pékin s’apprête à recevoir 96M$ d’un Global Fund médical genevois: cet argent ira aux 7 provinces les plus touchées par le problème du sang contaminé, pour financer achats de soins, et un réseau de prévention et d’éducation, notamment grâce au programme très scientifique de formation des formateurs, assuré (pour Chinois) par l’Université de HongKong.

· Métallo (auto) dans le Jilin, syndicaliste libre, Tang Yuanjun avait été condamné en 1989 pour avoir organisé dans sa ville des manifs du «printemps de Pékin». Libéré en 1997, il n’a pas pu se réinsérer dans la vie sociale : le 15/10, à 45 ans, ce militant du Parti de la Démocratie s’est rendu en train à Xiamen. Il y a emprunté un chalutier pour se jeter à l’eau au large de Tatan, île taiwanaise, d’où il réclame (15/10) l’asile politique. Dilemme cornélien à Chen Shui-bian, le Président taiwanais, entre les valeurs démocratiques de l’île – le cas de Tang semble s’apparenter étroitement, par son aspiration et ses souffrances à ceux que l’opinion aimerait soutenir-, et le risque d’indisposer le géant voisin… Le hasard fait bien les choses : huit jours plus tôt (7/10), Wang Yi-hung, lieutenant artificier taïwanais en permission à Bangkok, s’est envolé pour Pékin -désertant de son unité… Dans l’incapacité de pouvoir rendre l’officier, Pékin pourrait ne pas trop réclamer le retour du dissident!


A la loupe : Le mystère de l’électricien Gao Yan

La semaine passée (cf VDLC n°33) voyait la chute du banquier Zhu Xiaohua condamné à 15 ans de prison.

A présent, la rumeur prédit celle de Gao Yan, Président de State Power Corporation -groupe de 50% des centrales électriques, et 72% du réseau de lignes à haute tension du pays. Gao Yan serait en prison, ou en fuite à l’étranger.

Au palmarès de la justice s’ajoutent les cas des deux Yang (Yang Bin et Yang Rong, 2de et 3ème fortunes du pays, l’un enfermé, l’autre en fuite), et celle de Wang Xuebing, ex-chef de la CCB, la banque de la Construction, à l’ombre depuis janvier. Joue aussi la campagne lancée par Zhu Rongji cet été contre «les riches ne payant pas les impôts», et les luttes de pouvoir autour du renouvellement du gouvernement, (XVI. Congrès, 8 novembre prochain).

Ex-gouverneur du Jilin, au rang de ministre, Gao Yan avait été démis, en août, de son poste qu’il occupait depuis 3 ans, de Dir. Général de State Power : il aurait bradé un paquet de parts du groupe, et nommé 20 cadres supérieurs -révoqués en juin. De même, en déc.2001, SP avait pour 90M$ de dettes – malgré une conjoncture profitable pour le secteur en Chine. Ce qui devait attirer la critique sur sa gestion. Curieusement, une part des créances revenait à la CCB, avec pour signataire, Wang Xuebing…

Que se passe-t-il ? On en sait trop peu aujourd’hui pour le dire. La State Power, comme toute la filière électrique en Chine, dépend de Li Peng (ingénieur hydraulicien de formation), dont un fils était sous les ordres directs de Gao Yan. Wang et Zhu, les banquiers en prison, étaient de la mouvance de Zhu Rongji.

Zhu Rongji et Li Peng sont réputés quitter le pouvoir, et tenter de convaincre Jiang Zemin de les suivre.

Enfin, quelque soit le sens des manoeuvres en cours, ces poursuites et verdicts contre des barons du régime, ne juguleront pas la  croissance exponentielle de la corruption.


Joint-venture : 1ère JV de gestion d’actif pour Allianz

· Octopus, le système de paiement électronique des transports urbains intégrés de HK (métro, bus, ferry-boats) s’exporte. A la Foire high tech de Shenzhen (12-17/10, 1124 investisseurs locaux et globaux), cette filiale du MTR a signé des lettres d’intention pour vendre et installer son système dans plusieurs villes de Chine, pour 290M$ de contrats. Accessoirement, Octopus envisage d’investir de ses fonds propres dans ces réseaux – devenant ainsi opérateur. · Selon ses obligations à l’OMC, la CSRC ouvre au compte-gouttes son marché financier aux étrangers. N°1 de l’assurance en RFA, Allianz crée le «scoop» (17/10) en recevant le feu vert pour une JV de gestion d’actifs de 12M$ (dont 1/3 à Allianz, le plafond autorisé) avec Guotai Junan, grosse maison de courtage. La JV vendra donc des services financiers et offrira l’expertise allemande dans l’évaluation, le rachat et la revente d’actifs faillis. Ce que tentent de faire, sans grand succès depuis leur création fin des années 1990, les structures de défaisance, repreneuses (pour le compte des quatre grandes banques d’Etat) des firmes ruinées et endettées.

NB 1: Société Générale, avec l’aciérie Baosteel offrent déjà le 1er fonds de placement en JV.

NB 2: Crédit Lyonnais attend son feu vert pour opérer la 1ère maison de courtage en JV du pays.

· La Chine vient de renoncer discrètement à son exigence (irrecevable pour Taiwan), de négocier le rétablissement des liens directs comme des «lignes intérieures». Un autre signe de ce pragmatisme, se lit dans la permission à CAL, la Cie aérienne nationale taiwanaise, de payer 47M$ pour 25% de China Cargo, JV de fret aérien entre China Eastern et l’armateur national Cosco. Ceci lui donnera un pied sur le marché chinois, dont elle est encore jusqu’alors irrémédiablement exclue, pour cause politique. Pour CAL, ce n’est qu’un 1er pas !

 

 


Temps fort : LE RONFLANT MARCHE CHINOIS DES 4-ROUES!

Après Nissan (allié à Dongfeng) et Toyota (partenaire de FAW), Hyundai entre en lice sur le marché chinois. Dans un style très asiatique, le n°8 mondial (2,8M de véhicules sortis des chaînes en 2002) s’est longuement préparé, détenant 4 JV de pièces, qu’il lui suffit de raccorder avec son partenaire BAIH, en rajoutant 1,1MM$, pour prétendre à une production de 30000 véhicules en 2003 et 500.000 d’ici 2010.

Atout sans doute cher payé : Hyundai a pour partenaire la ville de Pékin, ce qui lui assure un marché – il pense que sa Sonata sera choisie (avant même de l’avoir sortie!) comme stan-dard d’une flotte municipale de 67000 taxis.

Événement peut-être plus important encore, la SAIC, n°1 de l’auto en Chine avec les JV de VW et de GM (319.000 voitures vendues en 2001, 882M$ de profits) vient de prendre 10% de la JV de GM avec Daewoo. Moyennant 59,7M$, le groupe shanghaien prend pied à l’étranger, et s’aventure sur le terrain mondial aux côtés de ses partenaires allemands et US. C’est une 1ère historique qui sera certainement suivie par d’autres groupes chinois. Le nouveau groupe, GM-Daewoo, aura une capacité de 800.000 véhicules, entre Corée et Vietnam.

Les autres partenaires étant GM (42%), Susuki (15%), et les créanciers (33%).

Enfin, des bruits de tôle remontent de Guangzhou (Canton). Les négociations entre Canton et Honda sont achevées, pour une seconde JV, destinée à l’export. Dans l’attente du feu vert de Pékin, les clauses du contrat demeurent secrètes. La presse parle de 120000 voitures dès 2004 – mais la mairie voit pour sa part une production de « 800.000 » voitures d’ici 2012. Le fin mot  de l’histoire, serait une propriété de 80% au groupe nippon – pourcentage jusqu’à présent interdit en Chine. Le plafond autorisé étant de 50%/50%. La vraie question, alors, étant de savoir si la Chine est prête à partager le marché -non plus intérieur, mais régional ou mondial !


Petit Peuple : jeux interdits -dans le vent

· Inventé au Céleste Empire il y a 2000 ans, le cerf-volant servait aux archers comme cible et comme mire -étalonnant leur arc à la longueur du fil. Aujourd’hui, tout fils du ciel fait du cerf-volant, dans toutes les couleurs et formes, de l’aigle au singe légendaire de  Sun Wukong, du soldat Ming au papillon. Tout le monde fait du cerf-volant – sauf les shanghaiens, depuis le ban promulgué le 9 octobre par M. Fang Yan, officiel au bureau des parcs et jardins.

De rigueur dans les 125 parcs urbains, l’oukase est justifié par les accidents: dans cette ville de 17M d’hts, trop de passants se trouvent blessés -au moins dans leur dignité- par un losange de soie leur tombant sur le chef. M. Fang déplore aussi les débris de toile et de rotin insultant chaque jour la dignité des arbres et des fils télégraphiques. Bon prince, il précise que les contrevenants ne seront pas frappés d’une amende -tout au plus d’une remontrance. Ce qui permet aux Shanghaiens, frondeurs nés, de poursuivre leur course derrière leur jouet éolien, grommellants : «tian gao, huang-di yuan» – le ciel est haut et l’empereur est loin, version chinoise de la célèbre formule yankee: «autant en emporte le vent »!