Joint-venture : Gitic Shenzhen boucle les comptes

· Une page de la saga de la faillite de Gitic s’achève. En octobre 1998, la Gitic, un des bras financiers du gouvernement cantonais, très apprécié de nombreux investisseurs et banques étrangers, était fermée avec fracas par la PBOC, avec 4,7MM$ de créances non recouvrables. C’était un tournant de l’histoire financière du pays : l’Etat, cette fois, ne couvrait plus! Impliquant de nombreuses EE en triste état, le recouvrement avait été long et difficile -selon l’avocat Hongkongais d’un créancier, le processus s’apparentait à celui de "tordre un caillou pour en exprimer le sang". Pour ce qui concerne Gitic-Shenzhen, la filiale également faillie, le sang s’est avéré égal à 15% des 362M$ du "rouge", que le tribunal rembourse aux 150 infortunés clients (2 novembre 2001). C’est peu, et tard – les meules de la justice cantonaise broient lentement.

· Comme bien d’autres géants des semi-conducteurs et des télécoms, Motorola doit réduire de 32.000 employés son personnel mondial (26%), et prévoit pour 2001 son 1er bilan déficitaire en 45 ans. Mêmes causes, mêmes effets : en même temps que d’autres noms déjà cités au VDLC, la firme de Chicago renforce sa présence en Chine, attirée par les bas-coûts de production et d’énormes opportunités dans la bande passante le sans fil, et Internet. En 2000, ses ventes en Chine ont compté pour 13% (4,5MM$) de son chiffre global, et Motorola revendique 30% du marché des téléphones mobiles. Forte de tels résultats, Motorola annonce donc 6,6 MM$ d’investissements frais en Chine d’ici 2006, portant son engagement à 10MM$, ce qui renforce sa position de premier investisseur étranger. Parmi les invests prévus figurent «au moins» 10 usines de puces électroniques, dont la capacité "doublera sa production en Chine". Son centre R&D britannique déménagera en Chine, portant le nombre de ses unités de recherche dans le pays à 19. En 2006, Motorola créera en Chine une valeur de 10MM$ et aura payé, sur ces 5 ans, 5,6MM$ d’impôts. Tout le monde y gagne!

· En juin 1996, Wang Yung-ching, Président de Formosa Plastics, 1ère fortune de Taiwan, contournait le veto du gouvernement pour installer à Zhangzhou (Fujian) une centrale thermique en Build-Operate-Transfer (BOT) de 3,2MM$, avec licence d’exploitation pour 20 ans. Ce succès pour Pékin défiait le principe prôné par Lee Teng-hui, Président de l’époque, d’une politique d’investissement en Chine "sans hâte avec patience»: une enquête avait été lancée contre Formosa l’année suivante, qui avorta, grâce à la finesse du montage financier passant par les USA. Avec le recul du temps, le tycoon vient d’admettre que le deal était «une erreur». Quand il signait son contrat en 1996, le Fujian avait déjà commandé quatre autres centrales, et dès 1997, l’offre excédait la demande, forçant une chute des tarifs. Résultat, depuis l’entrée en fonction du 1er générateur en 1999, la centrale taiwanaise dernier-cri aurait (selon Lee Tenghui) perdu l’équivalent de son invest, et n’a plus que 16 ans pour (tenter de) dégager des profits, avant d’être rétrocédée. Le comble, est que l’histoire a donné raison à Wang, sur le principe de la liberté d’investir en Chine:le 7 novembre 2001, Taipei (le Président Chen Shui-bian) a levé le plafond de 50M$ aux échanges, et simplifié les procédures, au nom de la nouvelle politique insulaire, «ouverture agressive, management efficace»!

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