Joint-venture : banque d’Etat cherche partenaire riche

· Les quatre grandes banques nationales (ABC, BOC, CCB, ICBC) ont senti le vent du boulet. Bien que soulagées (sur le papier) de 168MM$ de dettes insolvables par leurs structures de défaisance respective au 30 juin 2001, elles pâtissent toujours, selon Liu Mingkang, Président de la BdC, d’au moins 29% de mauvais prêts à des firmes en cessation de paiement (on parle d’un total national, en mauvaises dettes, de 500MM$). Elles poursuivent leur restructuration. Avec 300MM$ de capital théorique, CCB a fermé 1.300 branches depuis 1998, et en détient encore 25.700. Elles se refont sur les prêts hypothécaires, opération lucrative et sans grand risque (déjà 8% des prêts d’ICBC), voire sur les prêts aux firmes privées, (51% des prêts en cours pendant le 1er semestre, contre 39% en ’96). Les "4 Soeurs" relancent, par ailleurs, un projet rejeté par Zhu Rongji en 1997, de vendre des parts minoritaires à l’étranger. Affirmant « l’impératif de se doter de partenaires stratégiques », la CCB a annoncé le 10/9 qu’elle solliciterait "dès octobre, peut-être", le feu vert du Conseil d’Etat. De son côté, l’ICBC est en train de négocier avec des banques de l’UE et des US une JV d’investissements basée à HK, qui serait active en Chine, manière de contourner l’interdiction statutaire de mener "en Chine" ce genre d’opération. NB : Des 168MM$ d’actifs insolvables placés sous contrôle des SDD, seuls 33MM$, parmi les plus attractifs et présentables, ont été «traitées» – revendues, ou passées aux profits et pertes. Les plus forts doutes doivent être nourris, sur la capacité des SDD à récupérer grand chose sur le reste, et sur leur propre avenir, une fois effondré l’espoir placé en elle, comme atout-maître des banques pour retourner à la rentabilité. Ce qui explique en partie l’engouement neuf des grandes banques pour la participation étrangère : si une stratégie « nationale » de sauvetage n’a pas marché, l’appui extérieur, lui, ne peut faire défaut…

· Les appels à la «cavalerie étrangère» ne se limitent pas à la banque. Le 10/9, au Forum annuel d’investissement Xiamen (Fujian) la SETC a annoncé la rédaction d’un cadre réglementaire (long-temps attendu) pour préciser les droits et limiter les risques de l’investisseur étranger dans les PME, à l’exception de celles établies dans les secteurs stratégiques. Afin d’inciter à l’achat, le nouveau cadre étoffera le crédit aux PME, et leur ouvrira les portes de la bourse, chinoise et étrangère. Avec ce plan, la Chine obtient un puissant effet d’annonce : il concerne 8M de firmes (dont 1,3M à haute technologie), ayant assuré au 1er semestre  60% de la production industrielle brute, et 60% des exports. Détail aussi important pour Pékin, les PME à travers le pays paient à l’Etat 40% des taxes. Reste à voir si l’étranger trouvera l’offre suffisamment attractive pour compenser les risques d’une PME – notamment celui de se faire accepter par l’environnement local.

 

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