Pol : époussetage de la carte de Chine

· 200.000 personnes ont arpenté les provinces depuis 1996 (une centaine y ont laissé leur vie), pour arrêter le tracé des 62.000 km de frontières intérieures (provinciales, préfectorales voire cantonales). Il s’agit de régler une confusion régnant depuis 2.000 ans, surtout à l’Ouest, où les minorités appliquaient un droit coutumier, invisible sur la carte. Au total, la Chine comptait plus de 10.000 km de frontières floues. Rien qu’aux Qinghai et Gansu, 30 tracés s’étaient succédés depuis 1949. En 1995, les litiges, au nombre de 1.000, portaient sur 140.000km² (1/4 de France), principalement pour l’accès aux ressources naturelles, pour des préjudices estimés à 12M$. Le 1er bénéficiaire sera l’Etat: il sera enfin à même de taxer toutes ces firmes "bi-provinciales", qui assuraient depuis des lustres au fisc de chaque province, payer leurs impôts dans l’autre!

· la presse officielle a du mal à surnager, face à la profusion de tabloïds populaires aux articles et maquettes plus agréables au lecteur. Pour leur donner un coup de pouce, Shanghai a recours à un vieux truc : imposer à toutes les  danwei (unités de travail), au nom de la propagation de la juste ligne, de souscrire au Quotidien du Peuple et à Quête du vrai (organes du PCC). Curieusement, ce dernier hebdo venait d’être suspendu cet été pour déviation gauchiste (cf VDLC n°28). Des signes de cette campagne anti-gauchiste demeurent: le 9 septembre 2001 à Zhengzhou (Henan), 400 ouvriers venus commémorer devant la statue de Mao le 25ème anniversaire de sa mort, ont été dispersés par la police – 4 interpellations!

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