Au Guangdong du 24 mars au 1er avril 2001, la campagne antidrogue, chun lei (« tonnerre printanier ») a vu l’arrestation de 1072 suspects et la saisie de 300kg d’ice (métamphétamine), 10kg d’héroïne et des volumes d’ecstasy et de cannabis.
Les saisies d’ice et d’ecstasy au Guangdong auraient décuplé depuis 1998. Croissance qui illustre les progrès de la police mais aussi ceux de la pénétration des stupéfiants en Chine.
681.000 toxicomanes furent identifiés en 1999, 31% de plus qu’en 1995, dont 85% ont moins de 35 ans. D’autres experts (DEA) évaluent la clientèle à 12M. Hier confiné au Yunnan et au Xinjiang -transit des narcotiques afghans et birmans, l’usage s’est propagé à tout le pays et prélève un lourd tribut: 72% des sidéens chinois auraient contracté le mal par le partage des seringues (jusqu’à 95% à Pingxiang, Guangxi). Les crimes liés à la drogue décrivent une courbe identique: 96.180 en 1999, +48,7%. Ils quittent les sphères de la mafia: dans une seule famille à Chongqing, en juin 2000, furent exécutés ou condamnés à de lourdes peines, la grand-mère, le père et l’oncle, laissant une fillette (née) toxicomane, à la garde d’une mère accro.
La Chine se bat face à la résurgence du phénomène. Les patrouilles sont doublées aux frontières. Des centaines de trafiquants sont publiquement exécutés chaque année (même pour 50g d’héroïne). Les campagnes se succèdent dans les écoles, les villes-pilotes, par le biais d’organisations telles les Jeunesses communistes. Mais le phénomène gagne avec la paupérisation des provinces sinistrées (Liaoning), enclavées (Qinghai) ou déshéritées (Guangxi). Il se greffe aux progrès de la mafia (1M de gangsters) et au recul du contrôle des masses: à Shanghai, les ados dans les boites branchées, ne peuvent passer leurs nuits sans yaotouwan, « pilule qui fait tourner la tête »- l’ecstasy!
Sommaire N° 15