Temps fort : Chine – OMC : entrera, entrera pas?

A Pékin (1.mars) le Secrétaire d’Etat américaine, Madeleine Albright avait ressenti le besoin (peut-être pour se faire pardonner ses acides attaques sur la démocratie en Chine),de «lâcher» que Charlene Barshewsky, négociatrice pour l’entrée de la Chine à l’OMC, apporterait une nouvelle offre.

Deux jours plus tard, celle-ci démentait: «non, (elle n’était) là que pour entendre ce que les Chinois ont à dire».

Petit jeu, qui s’explique par la densité des échéances: si d’ici fin 1999, la Chine n’est pas membre du Club des nations marchandes, le round multilatéral qui s’ouvre alors, lui fermera la porte pour des années, et le «ticket d’entrée», alors, sera plus cher.

Or, le seul moment propice à l’entrée (avec les sacrifices de 25ème heure que cela implique), est la visite (minée!) de Zhu Rongji à Washington en avril.

Sur ces –inévitables– concessions mutuelles sino-américaines, imminentes ou déjà sur la table, rien n’est dit. Sinon qu’à l’échec, personne ne gagnerait: les USA ont 57MM USD de déficit commercial (en 1998), qu’ils veulent rattraper, en ouverture du marché chinois: services, machines, automobile, produits agricoles.

La Chine sait que l’étranger ne croit plus au mirage du «marché-vierge d’ 1/5 de l’humanité», et va interrompre voire inverser son flux de capitaux (nerf de la croissance chinoise) -à moins de se voir garantir à terme, via l’OMC, des droits et devoirs égaux à ceux des firmes chinoises.

Les Européens pour leur part, (qui verront l’équipe chinoise 2 fois d’ici avril), surveillent de près la rencontre, prévenant les deux bords contre la tentation de s’entendre sur leur dos. Ils croient si peu à cette «ultime percée», qu’ils préparent pour la Chine, dans l’OMC une position d’observateur privilégié lui permettant d’être présent (et muet) dans ce «round» à venir: selon Bruxelles, l’OMC, pour la Chine de 1999, est au-dessus de ses moyens

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