Editorial : Une année 1998 cruciale et incertaine

La Chine aborde 1998 avec des atouts et des risques également forts.

1. Atouts: seul pays d’Asie qui croit pouvoir garder un rythme de croissance de 9%, face à des voisins qui stagneront à 1,7% (dit le FMI). Ce, avec une inflation de 1% et une consommation de 10%.

2. Handicaps: les investissements en Chine se tarissent, surtout ceux de Taiwan, dont 54 patrons sur 120 interrogés disent vouloir la quitter: 54% d’investissements taiwanais en moins, de jan à sept. 1997 (total atteint : 2MMUSD).

Autre déficit, en gestionnaires qualifiés: la Chine n’en a que 8,5M, il lui en faudrait 20M de plus. Idem, des millions d’emplois à trancher, des pans entiers de l’industrie d’État (textile, chimie) à moderniser, après des années de laisser-aller…

Pourquoi la Chine «va-t-elle» mieux que ses voisins?

Pour 3 raisons: sa taille (son marché); paradoxalement, son retard industriel -elle n’est pas encore rattrapée par les contradictions du développement; et son système hybride, «autoritaire pour économie libérale», qui lui donne un peu plus de levier de réaction à des erreurs, là où ses voisins «pieds et poings liés par leurs lobbies» demeurent impuissants (cf. par exemple, l’immobilier en folie ou la gestion des banques publiques).

Mais après la tempête, et ses lourdes conséquences pour la Corée du Sud, la Chine ne pavoise pas. Estimant justement devoir son récent salut à la chance plus qu’à sa clairvoyance, Pékin réévalue tous ses plans, notamment celui de créer chez elle, a force de subventions, «1000 Hyundai et Samsung». En somme, la consigne, plus que jamais, est  de naviguer à vue

 

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