En marge de leur frénétique agenda diplomatique, les grands du régime sont de plus en plus rivés à une autre tâche, plus secrète et fondamentale: la préparation du 15. Congrès d’automne. Des rumeurs qui circulent, ressort une impression unique:confusion et division.

[1] Division entre Jiang Zemin et Qiao Shi, Présidents de la République et de l’ANP (le Parlement chinois), à propos du sort à réserver à Chen Xitong, l’ex Secrétaire du Parti à Pékin, corrompu notoire, démis et «sous enquête» depuis 18 mois. Qiao Shi voudrait un jugement par le Procureur suprême (selon la loi). Jiang veut être l’auteur du verdict -pour confirmer son image d’homme fort et honnête. Les 2 hommes ferraillent aussi pour imposer leurs poulains à la tête de la Commission des affaires politiques et légales et celle de Vérification de la discipline. Jiang voudrait aussi éviter à Qiao la fatigue du voyage à HK, le jour du grand retour.

[2] Le vice-Président de la Commission Militaire Centrale, le Général Liu Huaqing, seul kaki au Comité Permanent, critique Jiang pour le récent partenariat militaire avec la Russie : «inutile pour la Chine»! Liu, 81 ans, n’est non plus d’accord avec sa mise à la retraite, envisagée pour le 15. Congrès.

[3] Jiang est aussi contesté sur sa gauche par Deng Liqun, l’insubmersible idéologue, qui dénonce la corruption plusieurs fois plus grave qu’aux temps de Chiang Kai Chek .

Tout ceci expliquant la multiplication ces derniers temps, des discours «historiques» du Chef de l’Etat, exaltant les vertus du patriotisme, du socialisme et du centralisme démocratique,  criant son indignation face à la malhonnêteté des administrations –O  tempora, O  mores!