Technologies & Internet : L’aveu chinois du hacking « freelance »

Invariablement, quand des multinationales américaines, comme DuPont, se font hacker, Washington accuse Pékin, lequel dément sèchement. 

Mais en 2014, le scénario a changé. Suite à l’attaque du serveur du Bureau de l’Administration Fédérale ( OPM), 22 millions de dossiers d’agents ou d’ex-agents de l’Etat étaient piratés. Le Département d’Etat vit rouge : de telles données aux mains de la Chine ne pouvaient servir qu’à des fins d’espionnage. 

Aussi, peu avant la visite de Xi Jinping aux USA en septembre, B. Obama fit de fortes déclarations. Meng Jianzhu, ministre de la Sécurité Publique, vint à Washington « discuter ». Puis le 2 décembre, Pékin expliqua : le « casse » de l’OPM était « un crime » (qu’il réprouvait, donc), et n’était pas de son fait. Il suggérait que ses armées de hackers opèrent souvent « en freelance ». Au moins deux hommes, impliqués, avaient agi « de leur propre chef » pensant que leur « pêche » intéresserait le ministère de la Sécurité d’Etat. Arrêtés, ils seraient bientôt jugés. 

Faut-il croire cette histoire ? Sans doute pas jusqu’au bout. Pour percer un bouclier informatique, il faut des dizaines de hackers ensemble. Mais ce qui frappe, c’est la reconnaissance de cette pratique par Pékin, et sa volonté de la réprimer. Lors de leur rencontre, Xi et Obama s’engagèrent à renoncer à l’espionnage économique sur internet. Puis Xi réitéra sa promesse à Antalya (Turquie, 14/11) devant les chefs d’Etats des pays-membres du G20. 

Outre-Pacifique, ce revirement sur une pratique vieille comme le monde est expliqué par la menace d’Obama de sanctions économiques. De même, l’inculpation de 5 officiers de l’APL en mai 2014 par les Etats-Unis a pu faire réfléchir.

Néanmoins, depuis la promesse de Pékin, les services de renseignement américains n’enregistrent aucun changement notable dans l’espionnage chinois sur internet—et au demeurant, la NSA est là pour en témoigner, les Etats-Unis (et bien d’autres) ne sont pas de reste.

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