Pol : Bachir à Pékin, à la barbe de la CPI

Omar al-Bashir, le Président soudanais était reçu à Pékin les 28-30/06.

Quoique sous mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale CPI pour génocide, Hu Jintao l’accueillit cordialement, lui souhaitant la bienvenue. Manière claire de proclamer au Soudan la protection chinoise et la solidarité tiers-mondiste sans regard pour la justice internationale, que Pékin ignore.

Parti de Téhéran, Bashir est arrivé 24h en retard, suite à un mystérieux demi-tour au-dessus du Turkménistan. Selon une rumeur, ce dernier lui aurait refusé son espace aérien sur pression des USA. Selon une autre, Bashir aurait décidé de retourner sur Téhéran par crainte d’interception.

Avec Hu, Bashir a parlé avant tout de pétrole, de prospection avec la CNPC, la compagnie nationale. Suite à l’accord de paix qui prendra effet le 9/07, Khartoum perd les deux tiers de ses réserves et 500.000 barils par jour, qu’il va falloir remplacer. Hu a aussi offert des projets de développement (agriculture, pont…), et peut-être des armes -Pékin étant son principal pourvoyeur, malgré plusieurs embargos de l’ONU.

Enfin, on peut croire Hu, quand il plaide pour la paix entre les deux Etats du Soudan Nord et Sud, et s’offre en médiateur : son pays est de toute manière assuré de continuer à recevoir du Sud le pétrole qu’il recevait de Bashir. En avril, le vice Président Xi Jinping recevait D. Athorbei, le leader du nouvel État sudiste, qui le rassurait sur l’avenir. Dans ces conditions, la Chine pragmatique peut faire une entorse à sa règle de ne soutenir que les Etats, et de toujours ignorer les mouvements séparatistes.

 

 

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