Joint-venture : Total, CNPC – chasse en tandem

       Enfinity, roi du soleil

Qui disait que la Chine, en temps de crise, n’en a que pour ses firmes nationales? Enfinity, compagnie belge flamande remporte un contrat de la NDRC de 27M² pour la 1èrecentrale solaire du pays, de 10MW près de Dunhuang ,1ère d’une série devant atteindre 500MW en 3 ans. Enfinity était à la tête d’un consortium de firmes locales, dont CGNPC et LDK. Son expertise n’est pas dans l’équipement, mais la coordination des firmes et la gestion du réseau. La PME de Waregem a remporté l’appel d’offres international sur 12 dossiers concurrents, quoiqu’elle soit l’unique candidate non chinoise. Bâti selon la structure du BOT, le projet est financé à 100% par les contractants, qui se remboursent en 25 ans, au prix de 1,09¥/Kw/h garanti par le distributeur State Grid. Dunhuang (Gansu) est une des places les plus ensoleillées du pays, promettant un rendement maximal. Equipée en panneaux solaires « traqueurs », la centrale fonctionnera sous 18 mois.

       Total, CNPC, chasse en tandem

Ce n’est peut-être pas un hasard si, une semaine après avoir échoué à un appel d’offres irakien aux prix irréalistes (VdlC n°24), Total et CNPC doublent leur mise au Vénézuela. Sur 7 blocs offerts en région du Carabobo (Orénoque) ils soumissionnaient pour un: ils en veulent désormais deux. Ce choix d’ouverture peut-être aussi dû au fait que la compagnie d’Etat vénézuélienne est étranglée par les projets sociaux qu’elle finance pour le compte d’Hugo Chavez : incapable depuis 1 an de payer les prospecteurs étrangers, les nouveaux forages s’immobilisent un à un. Aussi, pour garder son indépendance face aux USA tout en poursuivant l’ouverture d’autres puits, le pays doit rabattre sur ses exigences. Les deux blocs nécessitent un investissement lourd, 7 à 10MM$ rien que pour l’un, en comptant l’unité de séparation du pétrole et de la boue d’extraction. Le prix de la concession de 25 ans, est 60% du pétrole extrait, plus 0,5$ /baril. Dernière originalité de ce contrat franco-chinois. Signe d’avenir, les partenaires partagent les coûts et la recette : chacun s’en va avec son brut, libre de tout, sauf de le vendre  sur les marchés spot (interdit par Caracas)!

   Relent de roussi pour Rio Tinto

Il y a quelques semaines, le groupe Anglo-australien Rio Tinto causait à la Chine l’indisposition de la saison, reniant l’accord qui eût fait du chinois Chinalco son 1er actionnaire. Même si, comme on comprit plus tard, les aciéries chinoises avaient forgé leur propre malheur en important du minerai  «à boulets rouges», permettant ainsi à leur fournisseur de renflouer ses caisses. Puis Rio enfonça encore le clou, forçant ces sidérurgies à accepter le prix de référence mondial annuel (-33% sur 2008) qu’il combattait depuis janvier. Hasard ? Dimanche 5/07 à Shanghai, la Chine fait embastiller Stern Hu, chef des ventes de Rio en Chine ainsi que trois de ses hommes. Stern aurait espionné, récoltant des secrets de l’Etat chinois. «Nous avons des preuves», ajoute un porte-parole tout en priant les observateurs de «ne pas politiser l’affaire… dans l’intérêt de l’Australie». Steven Smith, le ministre australien semble plutôt d’accord: «aucune matière à spéculer là dedans». L’affaire se réglera plus tard dans la discrétion – les quatre hommes sont passibles de la prison à vie.

 

 

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