Temps fort : Grippe mexicaine : la vigoureuse parade

A peine née au Mexique, la grippe porcine a rejailli vers les 5 continents à la vitesse de l’avion.  Au 9/05, le nouveau virus H1N1 avait frappé 2500 humains à travers 25 pays, et causé 44 morts—tous au Mexique, sauf deux.

Le 1er cas en Chine fut un Mexicain de 25 ans, atterri à Shanghai le 30/04, en transit. Diagnostiqué à son arrivée à Hong Kong, il déclencha l’alerte maximum. A Shanghai, Pékin et partout en Chine, les autres voyageurs partis du Mexique (127 au total) furent retrouvés et mis en quarantaine – comme à Hong Kong, les chauffeurs des taxis ayant transporté le porteur du virus, et 326 autres non résidents, aujourd’hui libérés.

Dans les gares et aéroports, le public vit sa température contrôlée, et les fiévreux isolés. Pékin suspendit  les liaisons aériennes et les importations de viande de porc de 20 pays, dont Mexique, Canada et USA – quoique  le virus ne se transmette que par voie respiratoire. Du coup, le trafic aérien intercontinental se trouva clairsemé, et certains pays protestèrent de ces mesures jugées discriminatoires. Le ministère de la santé se justifia : ce virus n’est pas bien connu, mais  sa transmission entre humains fait peser un lourd risque sur des territoires à haute densité de population, telle l’Asie.

D’ailleurs, renchérit Margaret Chan, Présidente de l’Organisation mondiale de la santé, l’état de la pandémie reste stationnaire. L’OMS maintient un degré d’alerte «5», sur une échelle qui en comporte «6», avec comme pire hypothèse, la contamination d’un tiers de l’humanité, que seuls pourraient soigner les remèdes Tamiflu (Roche) ou Relanza (GSK), dont Pékin redoute les prix inabordables : le traitement individuel au Tamiflu  coûte 55$!

Quoiqu’il en soit, le degré de préparation des autorités chinoises démontre les progrès accomplis en cinq ans, en terme de prévention épidémiologique. En 2003, le déferlement du SRAS (Syndrome Respiratoire Aigu Sévère), autre virus nouveau avait fort pris de court les autorités. Zhang Wenkang, ministre de la santé de l’époque, (l’ancien médecin de Jiang Zemin) avait démenti l’existence du mal qui faisait rage à Canton depuis novembre 2002. Faute de mesures prophylactiques immédiates, le SRAS avait pu redémarrer en février en Chine du Nord, tandis que Zhang continuait à l’ignorer, afin de garantir la tenue paisible du plenum annuel de l’ANP en mars.  

Quelques semaines après, Zhang était limogé avec Meng Xuenong, maire de Pékin, par Hu Jintao qui faisait aussi monter en dix jours un hôpital d’urgence en rase campagne: c’étaient les deux premières actions de son mandat.

Entre-temps, des centaines de millions de US$ vont être dépensés dans la mise en place d’un réseau de veille épidémiologique de qualité mondiale. Depuis mars 2009, 100MM² de budgets sont débloqués afin de construire des dizaines de milliers d’hôpitaux, étoffer la sécurité sociale, recréer un système national de santé digne de ce nom. Signes que la RP Chine, depuis Hu Jintao, prend la santé très au sérieux.

 

 

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