Le Vent de la Chine Numéro 16

du 10 au 16 mai 2009

Editorial : Réchauffement global—la Chine saute le pas

Quoique pas encore officielle, cette nouvelle sera bonne pour la Chine, et toute la Terre : à 7 mois du sommet COP15 de Copenhague, Pékin accepte de négocier la réduction de ses gaz à effet de serre (GES), dont elle est 1er émetteur mondial. Ed Milliband, secrétaire d’Etat britannique le dit à Pékin, après avoir rencontré ses homologues chinois : « je les vois désormais prêts à un deal ».

Par rapport à décembre 2008, le tournant est brutal. Jusqu’alors, la Chine faisait porter aux seuls occidentaux la responsabilité du réchauffement global -la charge de « réparer ». Le Sud se mettrait à l’ouvrage, une fois que le Nord aurait réduit sa propre pollution, passant à une nouvelle économie à bas taux de carbone. De plus, le Nord devrait céder au Sud jusqu’à 1% de leur PIB en infrastructures et technologies «vertes». A présent, si sa position de négociation reste inchangée, Pékin semble bien préparer une offre. Logistiquement, il n’est pas encore prêt (et de loin), à imposer à ses firmes un quota d’émission carbone, et en cas de dépassement, à les contraindre d’acheter en bourse les excédents de firmes n’ayant pas atteint leur quota (système « cap & trade » de la convention de Kyoto). Aussi Pékin serait sur le point de proposer un objectif national contraignant d’intensité énergétique.

Cette offre sera la clé de voûte d’une foule de projets d’énergies renouvelables aujourd’hui éparpillés, alimentés d’un très riche fonds de «stimulus vert» : 220MM$ sur 2 ans, soit un triplement des objectifs de 2007, pour un effort 2 fois supérieur à celui des USA. D’ici 2020 :

– 20 barrages apparaîtront sur le Yangtze, portant en 2030  l’exploitation des 36% actuels à 60% ;

– le parc photovoltaïque, initialement prévu à 1,8Gw pour 2020, devrait décupler son effort, pour atteindre 20Gw ;

– les programmes de parcs d’éoliennes et de centrales nucléaires seront triplés, chacun à 100Gw de capacité ;

DQY, producteur pékinois d’oeufs organiques, convertit 80.000t de fiente/an en méthane et électricité, éliminant ainsi pour 95.000t de CO² ;

– devant assurer encore 67% de l’énergie en 2030, le charbon deviendra moins sale, en investissant dans la technologie et les mines à haute productivité, permettant de fermer des milliers de mines dangereuses et centrales polluantes . CNOOC investit 3,3MM² à Datong (Shanxi), pour convertir 20Mt/an de houille désulfurisée en 4MMm3 de gaz. Shenhua, le n°1 met 11MM² dans deux mines géantes (Shaanxi, Mongolie Intérieure) qui extrairont 200Mt/an.

 NB: Dans ce virage vers un monde à basse émission de carbone, la Chine a tout à gagner : [1] l’Ouest lui reconnaît déjà le droit de garder un fort taux de croissance. [2]Après 10 ans de sommeil sous G.W. Bush, l’Amérique d’Obama prétend à la fois adhérer à la convention du COP15 et offrir à la Chine la réalisation d’un vieux rêve commun : une coopération exclusive dans la technologie  en bas carbone : un partage du monde à venir.                [3] La Chine maîtrise en partie ces technologies vertes de l’Ouest. En les déployant à étapes forcées, elle espère le battre de vitesse et occuper ce marché naissant. Exemple : au salon de Shanghai, en avril, elle présentait 20 modèles hybrides/électriques, segment qui pourrait dominer son propre marché en 2020 et y valoir 220MM$ en 2030 (McKinsey). D’ici là, elle ambitionne aussi des parts majeures sur les marchés étrangers, ce qu’elle ne peut espérer sur ceux, matures, de la voiture à essence…

 

 

 

 


A la loupe : La convalescence de l’aviation chinoise

A l’automne 2008, pariant sur un pétrole toujours plus cher, quatre transporteurs publics (Air China, China Eastern, China Southern et Shanghai Airlines) avaient signé des contrats de livraison de kérosène à tarif élevé, pour se retrouver en pleine chute des cours, avec des traites ruineuses, alors même que la récession mondiale détournait les voyageurs. Résultat : la « bande des quatre » perdait 4,4MM$ dans l’année, dont la moitié au seul China Eastern : sans repêchage par l’Etat, c’était la ruine !

Pour les protéger, la tutelle CAAC (Chinese Aviation Admin. Corp) lança une kyrielle d’actions discrètes mais efficaces. Elle fit une injection massive de cash, comme ces 7MM¥ de subventions et 76MM¥ de prêts bancaires à China Eastern. Puis elle pratiqua les grâces d’impôt, une baisse du tarif public du kérosène (-460¥/t, dès mars), une hausse des billets de 20% au 20/05, une limitation des discounts. Tandis que le stimulus fouettait la consommation.

Dans un tel contexte, même les « ailes cassées » ont gagné de l’argent au 1er trimestre. Les ventes de billets ont monté de 14,6% et le taux de remplissage de 0,5% par rapport au 1er trimestre 2008 (soit 75,9%). Les quatre firmes ont refait 1,3MM¥ de profits, même China Eastern (40M¥), que les experts disaient à l’agonie. China Eastern prévoit 43M passagers dans l’année, contre 37M en 2008, anticipant sur l’effet de mode de l’Exposition universelle de Shanghai, son port d’attache.

Cependant, tout ce bon vent, est soufflé par l’Etat, en faveur de ses seules filiales. Hainan Airlines, semi privé (à 20% groupe Soros), n°4 national perd 89% de ses profits dans le même temps. Aussi cette crise impose à tous une sévère diète : China Southern retarde à 2011 l’arrivée de cinq Airbus A-380, 13 Boeing 787 et quatre B-777. China Eastern revend deux A340 neufs (86M$) à sa banque de la communication, la BoComm, pour les lui reprendre en leasing (2,5M$/ trimestre la paire : tour de passe-passe entre agences publiques, pour la recapitaliser). China Eastern négocie aussi l’abandon d’une commande de neuf B-787. Hainan Airlines renonce à 25 des 50 jets ERJ-145 commandés à Embraer, groupe brésilien produisant en JV à Harbin : c’est pour profiter à bon compte des faillites qui se multiplient mondialement En tandem avec la compagnie financière New yorkaise Bravia, Hainan Airlines reprend à très bon compte (secret) le leaseur australien Allco en faillite—60 à 80 appareils.

Et les low costs ? Derniers arrivés, les plus fragiles, ils succombent l’un après l’autre, tel OK (Tianjin, deux B-737), East Star (Wuhan, 10 Airbus A-320), ou United Eagle (Chengdu) : en cours de rachat par de gros carriers publics. Pour expliquer l’échec, la presse invoque l’inexpérience d’investisseurs opportunistes ou les 80% de taxes diverses imposées en Chine. Peut-être faut-il aussi évoquer l’inégalité de conditions entre firmes privées et publiques. En tout cas, cette formule rate son entrée en Chine, quoiqu’elle se développe avec succès partout ailleurs.

 

 


Joint-venture : Les postiers voient rouge

Les postiers voient rouge !

Jusqu’à hier, le courrier express en Chine florissait aux mains de quatre acteurs: les messageries globales (UPS, DHL, FedEx, TNT), les milliers de PME à vélo, les géants issus de la marine (Sinotrans, de l’aviation (China Air Express), du rail , (Railways Express), et la bonne vieille China Post, fondée sous Mao, aux 70.000 agences et 36.000 points-épargne.

Le bris du monopole reflétait l’incapacité de China Post à faire face aux besoins et acheminer vite, sans pertes de courrier ni files d’attentes. Il avait permis au marché d’exploser de +20%/an, pour un chiffre d’affaires de 14MM$ l’an passé.

Or le Parlement (24/04) amende soudain la loi postale, restaure le monopole de China Post sur le courrier express domestique. La concurrence n’a plus droit qu’au trafic intérieur-colis, et au courrier sino-étranger. Criant au protectionnisme, les étrangers craignent pour la rentabilité de leurs hubs et flottes aériennes couvrant tout le pays. D’autres se demandent si cette renationalisation anachronique n’est pas motivée par un souci de contrôle stratégique ou policier.

Entre-temps, Bruxelles vérifie la compatibilité de la loi avec l’Organisation mondiale du commerce. Mais à l’agenda de ses discussions avec Pékin, l’Union Européenne a plus gros à défendre, tels la coopération environnementale ou la lutte contre le protectionnisme : affaire à suivre !

 

 


A la loupe : Séisme Sichuan: un an plus tard, la vie continue

Au Sichuan, dans la zone dévastée l’an passé par le séisme de force 8, 5M de sinistrés commémorent (12/05) le drame qui causa 87.000 morts et les jeta en quelques secondes dans la boue et l’horreur. Sans précédent en Chine, un élan de solidarité suivit, allégeant leurs peines. 2,3M$ d’aide privée fut collectée et l’Etat promit 147MM$ sur deux ans, pour alimenter des millions de chantiers publics ou privés, dont 8MM$ en aide alimentaire, scolaire, médicale, psychologique.

Sur place, tout ce qui n’est pas ruine est en chantier. Selon les plans, 80% des travaux auraient dû être achevés avant l’hiver, mais il y a des complications, en ville les litiges fonciers, en campagne la lenteur des dossiers. Sur ces projets typiquement de 70.000 à 100.000¥, Pékin finance 80% (jusqu’à 26.000¥ de prime, 50.000¥ de prêt). Mais ces imprévus font que sur les 1,7M d’appartements à rebâtir, seuls 33.000 sont achevés, et seul 1M sur les 4,7M de fermes. Tandis que seuls 236.000 chantiers sont engagés.

Parmi les 2300 projets d’utilité publique confiés aux provinces, seuls 13% des hôpitaux sont restaurés (dont celui de Zundao, en partie équipé par Sanofi Aventis avec la contribution de 3300 de ses employés), et 8% des écoles, dont celle de Shi He, à moitié reconstruite (800m²) par la banque de la diaspora OCBC (Overseas Chinese Banking Corp), pour 230.000$.

Le mot d’ordre, désormais, est la sécurité, en une architecture linéaire, sans étages, tournant le dos à l’architecture traditionnelle. Ni tuile, ni rien de ce qui peut tomber lors d’un tremblement de terre. Seule Dujiangyan (600.000 habitants), ville historique et joyau d’architecture avant le drame, a droit à un effort d’esthétique et d’urbanisme.

Les blessures de l’âme guérissent lentement. Doux-amer, un baby-boom se produit chez des milliers de couples ayant perdu leur enfant. Souvent âgés de 30 à 40 ans, ils se font dé stériliser aux frais de l’État (qui suspend ses règlements de planning familial) et conçoivent sur le tard, après des grossesses souvent difficiles, suivies de naissances prématurées, stress du souvenir. Ce choix est dû au besoin de dépasser leur tragédie, mais aussi, de s’assurer un nécessaire soutien de leurs vieux jours. Souvent, ils ont touché 8800$ de compensation, une promesse de pension, les frais d’accouchement – prix du silence, pour ne pas interpeller l’appareil local, pour ces 7000 salles de classes effondrées faute de ferraillage du béton, croient des experts indépendants. Pékin dément, et publie enfin son bilan des fatalités enfantines : « 5335 ».

L’essentiel n’est pas là. Il est dans le retour de l’espoir, du rêve. Justement, démarre le chantier du parc de pandas de Wolong, bien doté de 172M² (merci HK) : outre ses routes ou ses écoles, le Sichuan n’oublie pas de rebâtir les symboles de son identité.

 

 


Argent : Crédit : Gavage à l’aveugle

Crédit : gavage à l’aveuglette

Entre la Chine et la planète, face à la récession, le contraste est saisissant. La Terre s’est muée en un désert de cash, mais en Chine au 1er trimestre, les grandes banques ont prêté 504MM².

Premier emprunteur, AVIC, le plus grand constructeur aéronautique, a reçu 26MM² de 11 banques, et 11MM² de l’Eximbank. Pourtant loin de sourire, Lin Zuoming, son PDG fait grise mine: «les dépenser de manière rentable est mon grand souci» !

Certains économistes en déduisent que la stratégie actuelle de l’Etat, de gavage des «grosses compagnies», «à l’aveuglette» ne peut durer, du fait des incertitudes sur les volumes et sur la qualité de ce crédit. L’objectif recherché, est d’inciter le capital privé à retourner sur le marché, une fois assaini. Mais le stimulus n’exige pas des Grandes entreprises d’Etat le moindre plan d’investissement : ces crédits sont sans garantie de succès…

L’Etat lui-même admet le danger, en avisant les banques de calmer le jeu (en avril, elles n’ont plus prêté que 66MM²), et en estimant, par la voix du vice premier Wang Qishan (8/03), que l’économie « mondiale » va rechuter.

 

 

 


Temps fort : Grippe mexicaine : la vigoureuse parade

A peine née au Mexique, la grippe porcine a rejailli vers les 5 continents à la vitesse de l’avion.  Au 9/05, le nouveau virus H1N1 avait frappé 2500 humains à travers 25 pays, et causé 44 morts—tous au Mexique, sauf deux.

Le 1er cas en Chine fut un Mexicain de 25 ans, atterri à Shanghai le 30/04, en transit. Diagnostiqué à son arrivée à Hong Kong, il déclencha l’alerte maximum. A Shanghai, Pékin et partout en Chine, les autres voyageurs partis du Mexique (127 au total) furent retrouvés et mis en quarantaine – comme à Hong Kong, les chauffeurs des taxis ayant transporté le porteur du virus, et 326 autres non résidents, aujourd’hui libérés.

Dans les gares et aéroports, le public vit sa température contrôlée, et les fiévreux isolés. Pékin suspendit  les liaisons aériennes et les importations de viande de porc de 20 pays, dont Mexique, Canada et USA – quoique  le virus ne se transmette que par voie respiratoire. Du coup, le trafic aérien intercontinental se trouva clairsemé, et certains pays protestèrent de ces mesures jugées discriminatoires. Le ministère de la santé se justifia : ce virus n’est pas bien connu, mais  sa transmission entre humains fait peser un lourd risque sur des territoires à haute densité de population, telle l’Asie.

D’ailleurs, renchérit Margaret Chan, Présidente de l’Organisation mondiale de la santé, l’état de la pandémie reste stationnaire. L’OMS maintient un degré d’alerte «5», sur une échelle qui en comporte «6», avec comme pire hypothèse, la contamination d’un tiers de l’humanité, que seuls pourraient soigner les remèdes Tamiflu (Roche) ou Relanza (GSK), dont Pékin redoute les prix inabordables : le traitement individuel au Tamiflu  coûte 55$!

Quoiqu’il en soit, le degré de préparation des autorités chinoises démontre les progrès accomplis en cinq ans, en terme de prévention épidémiologique. En 2003, le déferlement du SRAS (Syndrome Respiratoire Aigu Sévère), autre virus nouveau avait fort pris de court les autorités. Zhang Wenkang, ministre de la santé de l’époque, (l’ancien médecin de Jiang Zemin) avait démenti l’existence du mal qui faisait rage à Canton depuis novembre 2002. Faute de mesures prophylactiques immédiates, le SRAS avait pu redémarrer en février en Chine du Nord, tandis que Zhang continuait à l’ignorer, afin de garantir la tenue paisible du plenum annuel de l’ANP en mars.  

Quelques semaines après, Zhang était limogé avec Meng Xuenong, maire de Pékin, par Hu Jintao qui faisait aussi monter en dix jours un hôpital d’urgence en rase campagne: c’étaient les deux premières actions de son mandat.

Entre-temps, des centaines de millions de US$ vont être dépensés dans la mise en place d’un réseau de veille épidémiologique de qualité mondiale. Depuis mars 2009, 100MM² de budgets sont débloqués afin de construire des dizaines de milliers d’hôpitaux, étoffer la sécurité sociale, recréer un système national de santé digne de ce nom. Signes que la RP Chine, depuis Hu Jintao, prend la santé très au sérieux.

 

 


Petit Peuple : Tianxi : la vielle huitre accouche d’une perle

Ce serait banal en Europe, cela fait des vagues au Céleste empire : à 72 ans Yu Benxian, de Tianxi (Hunan) est père, pour la 3ème fois. Sous l’ordre biologique, rien d’anormal: il s’est marié à 46 ans en 1983, alors que sa Li Xianlan n’en comptait que 22: redevenant  mère 26 ans plus tard, elle n’a que 48 ans. Mais l’affaire fait grand bruit au village, dame: un père qui aura 92 automnes quand le fils attendra ses 20 printemps, une mère qui allaite avant sa fille aînée…Tout cela, après avoir eu deux héritiers, dans un pays où supposément, le planning familial vous stérilise après le second… Décidément, la maison Yu faisait désordre ! 

    Si Yu Benxian s’est marié si tard, c’est indirectement la faute à la guerre anti-japonaise de 1937, qui détruisit les fondements de l’ordre social, surtout de la classe possédante- la sienne. Yu ne dut sa survie qu’au fait de vivre en marge, se faire discret, cultiver (en sus des 2 lopins qu’on lui avait laissés) un mutisme total: moins on en saurait sur lui, mieux cela vaudrait.     Dans sa maisonnette au pied de sa colline, il vivait de t ses piments, choux et tomates, et de son riz. Sa vie était des plus réglées: aux champs de 7 heures à 20h, trois repas par jour, toujours les mêmes – 250gr. de riz blanc, quelques légumes bouillis. A ce régime, ni arthrite, ni cholestérol : Yu avait une santé de fer, et put ainsi traverser sans dommages 40 ans de désordres et d’incertitudes révolutionnaires.

Au village, il avait bonne réputation : il n’était jamais avare d’un sac de fèves ou d’un coup de main. On le disait même plutôt à l’aise. Aussi, lorsqu’il osa en 1983  demander une fille en mariage, et qu’il se déclara « 28 ans », elle accepta sans se faire prier, sur sa bonne mine, ou plutôt sans vouloir s’arrêter à de tels détails.     Les débuts du couple furent sans histoire jusqu’en 1989, à la naissance du second enfant (leur cadet), qui faillit tourner mal. Car le planning familial, alors,  imposa alors une stérilisation où Li faillit mourir.

Opération ratée, puisque 20 ans plus tard, elle concevait Tianci, le petit «Tombé du ciel», faisant jaser. C’était évidemment de bon auspice, cette «vieille huître qui accouche d’une perle», comme une bénédiction des Dieux sur tout le canton.

Bientôt tout le village vint se presser aux portes de leur maison, et vint notamment s’offrir à aider pour préparer l’indispensable fête traditionnelle des 30 jours, normalement prétexte à un banquet clanique. Mais Yu ravi et angoissé à la fois par sa paternité nouvelle, était comme le rat tombé dans le pot de riz (半喜半优, ban xi, ban you), « à moitié fou de joie, à moitié fou d’angoisse » : pas question d’une fête, avec lui et son foyer en son centre !  Quand sonnaient à sa porte les voisins, les gens de la ville, journalistes ou autres, il s’enfuyait au champ: « les choux  n’attendent pas», prétextait-il.

 Les plus embarrassés, dans cette histoire, furent les agents du planning. La naissance était illégale, circonstance aggravée par la dissimilation de grossesse -encore une cachotterie de ce couple vivant hors de la communauté et traitant les lois avec désinvolture. Mais le  planning lui-même n’était pas sans blâme, ayant failli à surveiller ses brebis. Et sur le fond, c’était le ratage de son intervention obstétrique de 20 ans plus tôt, qui avait mis « le feu aux poudres », si l’on peut dire…

Confronté à ce brûlot, le planning s’en est tiré en infligeant à Yu la taxe de grossesse hors quota. Puis, pour prévenir tout blâme qui mettrait à risque l’avenir de sa carrière, son chef a ordonné à ses limiers de passer de porte en porte inspecter toutes les néo-parturientes et de ne laisser poursuivre la grossesse, qu’à celles en droit de le faire. Histoire de couper court à tout autre scandale – pour quelques années au moins !

 

 


Rendez-vous : Shanghai, Salon de la santé

12-14 mai, Shanghai : Salon Bakery China,

12-14 mai, Xian : API, INTERPHEX, Salons de l’industrie pharmaceutique

13-16 mai, Shanghai : China GLASS, Salon du verre

21-24 avril, Shanghai : CIHIE, Salon de la santé, et salon de l’alimentation bio

15-17 mai, Pékin : Salon de la maintenance automobile