A la loupe : L’éolienne céleste a le vent dans les pales

Encouragés par la loi sur les énergies renouvelables (de 2006) qui vise 15% d’électricité de source non fossile dès 2020, les industriels locaux et d’ailleurs se sont lancés dans la course à l’équipement en  fermes à vent. En 2007, les éoliennes ont vu quasiment doubler leur capacité en Chine, à 6,05M kW : l’objectif de 2010 était atteint 3 ans à l’avance, et le pays passait au 5ème rang mondial, encore loin derrière l’Allemagne (20,62M kW).

Dans ce bras de fer des moulins à vent, face aux ténors étrangers, les Chinois firent mieux que se défendre. Depuis Urumqi (Xinjiang), Goldwind, sous licence allemande, a empoché en 2007, 45% des commandes nationales, autant que l’ensemble des étrangers, tels Vestas (Danemark), Gamesa (Espagne) ou Suzlon (Inde). La force de l’offre chinoise tient à son bas coût, et au protectionnisme -la loi impose 70% de composants locaux dans les fermes à vent de plus de 50 MW). Mais cette industrie locale monte en force : dépassant la puissance moyenne de 750 Kw, des groupes comme Goldwind ou Sinovel Windtech lancent des turbines de 1,5MW – Goldwind vient d’ailleurs de racheter 70% de Vensys AG (Allemagne), son bailleur de technologie.

Pour l’avenir, les ambitions ont le ciel pour limite : la Chine veut exploiter de plus en plus son potentiel de vent (offshore et terre) évalué à 3000GW (=3000 centrales nucléaires classiques), pour prendre la tête du peloton des nations. Dès 2020, trois provinces pilotes, Mongolie Intérieure, Jiangsu et Gansu devraient être équipées de turbines d’un total de 30 GW. Vu les progrès techniques chinois, il est question de dérégulation. Car de toute manière, pour rester sur le marché, aucun équipementier ne peut se permettre de produire hors-Chine, pour des raisons de coût. Cette logique ne s’applique pas qu’au marché local mais aussi mondial—car des Goldwind ou Sinovel ne tarderont pas à exporter, à grande échelle. En attendant, d’ici 2010, ce sont 4000 MW de capacités qui seront commissionnés en Chine même sur appels d’offres.

C’est ce qui attire Siemens, annonçant le 31/03, l’ouverture en 2010, d’une usine de turbines de 1000MW, sans doute avec Shanghai Electric (son partenaire traditionnel). Anticipant une forte croissance en Chine, Siemens voit large, pensant faire passer sa part de fournitures dans les éoliennes sur marché chinois, de 8 à 15% en trois ans : le parc équipé Siemens triplera en capacité, à 4,5GW.

Sans compter le marché offshore qui s’annonce (Jiangsu, Fujian, Guangdong), futur champ de bataille «navale» des compagnies pétrolières, dont Cnooc et Total. Siemens achetait en 2007 le Danois Bonus, pour devenir n°1 mondial de l’offshore éolien. Depuis, il négocie en Chine ses partenariats, mais ceci  est une autre histoire!

 

 

 

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