Pol : Nouvel An : taxes derrière les cadeaux

Grippe aviaire : les grands moyens

Plusieurs oiseaux rares viennent d’être trouvés porteurs du virus de la grippe aviaire sur les marchés de Hong Kong. Les « oiseaux prières » (genre moineau) ont leur habitat au Nord, mais sont pris et convoyés par camions vers le Sud, où les fidèles bouddhistes les rachètent pour les relâcher en masse lors de cérémonies (0,5M d’oiseaux vendus en 2005).

Selon le professeur Yi Guan, de l’université de Hong Kong, le mal qui les frappe est une nouvelle mutation du virus H5N1, déjà transmise à l’homme en Asie du Sud-Est… La Chine, pendant ce temps, annonce son 22ème cas humain  depuis 2003- dans l’Anhui. Le malade, un paysan, en a réchappé—c’est le 8ème. Pour contrôler ce fléau, la Chine a déjà déployé des efforts considérables, sacrifiant 5,13 MM$ en abattage d’élevages contaminés (grippe aviaire, fièvre aphteuse) – et des millions d’emplois. A présent, Pékin fait du dossier une priorité, et y met 1MM$ d’ici 2008, dans l’espoir d’enrayer la propagation, voire d’éradiquer le fléau d’ici 2015. Au programme, supervisé par cinq ministères, figurent le contrôle épidémiologique de M de basse-cours et autres élevages, et la création d’un corps massif de vétérinaires.

Conférence financière nationale : trois innovations ! 

A la  veille de la conférence financière nat’le (cf Edito), Dai Xianglong, maire de Tianjin, annonce dans sa zone économique de Binhai, sous réserve de feu vert, un genre de port-franc boursier où investisseurs étrangers et chinois échangeront titres fiduciaires et parts d’entreprises normalement  incessibles, comme Xugong, reprise par Carlyle. C’est donc une dérégulation expérimentale. L’objectif avoué, serait d’offrir une porte de sortie aux invests à risque des Cies financières. Avec ce outil inédit, et la libre convertibilité (limitée) octroyée l’an passé par la SAFE (Administration d’Etat des devises étrangères), Dai espère faire de sa zone un rival de Shanghai-Pudong.

La conférence doit aussi approuver :

[1] une assurance obligatoire, assortie d’une réserve interbanque, aux dépôts des usagers. Ce ressort permettra aux pouvoirs publics d‘éponger les liquidités afin de resserrer le robinet du crédit, et de dégager leur responsabilité. Un tel outil s’impose, alors que la masse des mau-vaises dettes bancaires demeure incontrôlable.  

[2] Une relance du marché des obligations, jusqu’alors inhibées par un corset de règlements tâtillons. Par son sérieux « de père de famille », l’obligation peut servir de valeur-retraite, de nouveau produit bancaire, tout en acheminant l’épargne vers les firmes privées. Pour cette relance, Pékin a transféré la compétence de gestion des obligations, de la conservatrice NDRC (National Development and Reform Commission) vers la CSRC (China Securities Regulatory Commission), tutelle plus professionnelle des métiers d’argent et plus dynamique. Promesse d’une explosion de la masse de ce type de valeurs.

Nouvel An : taxes derrière les cadeaux

Répercutant la baisse mondiale du pétrole, la NDRC (National Development and Reform Commission) annonce (13/01) un « petit cadeau de Chunjie », rabais de 4% à la pompe—le premier en 19 mois. Cette  baisse semble incongrue, alors que la Chine vise à remonter son cours intérieur, moitié plus bas que le mondial… à moins que l’Etat ne s’apprête à appliquer son vieux rêve de taxe sur le carburant. Tandis que le pouvoir reste coit, l’idée trotte dans toutes les têtes : elle inciterait le client à l’économie, et soulagerait les pertes des pétroliers, d’autant plus lourdes que flambent les cours mondiaux.

Autre taxe, bien réelle celle là : on annonce le 1/02 un impôt de 30% à 60 % sur les profits immobiliers. Impôt adopté en 1993, mais sursis depuis en raison du rôle moteur du secteur. A présent que l’Etat veut endiguer la croissance, le privilège perd sa raison d’être.

Espace : la Chine défie les USA

C’est Washington qui le dit, l’agence spatiale chinoise elle, le cachait : la semaine passée, la Chine a détruit par missile son propre satellite météo vieillissant. Une opération que Moscou et Washington avaient réalisée dès les années ’80. Quelques mois plus tôt, la Chine avait aussi aveuglé -durant quelques minutes – un satellite américain – pour voir. Nonobstant son affirmation en novembre 2006, dans son « livre blanc spatial », de ne développer l’espace qu’ « à des fins pacifiques ».

Doté de moyens prioritaires (en MM$/an), ce programme secret fait depuis 10 ans des avancées considérables, rattrapant Europe, Russie et Amérique. Depuis 2001, il a procédé à 29 lancements de fusées (tous réussis), mis sur orbite 22 satellites de 6 types (y-compris militaires) et 5 vaisseaux. Ses deux prochains programmes  : pour 2012, un propulseur nouveau, de 120 tonnes, non polluant  (pour rempla-cer son « Longue Marche »), et l’exploration lunaire, avec trois missions dont la prochaine imminente. Un programme donc très complet, sans complexes, et n’excluant pas des incursions dans le domaine jusqu’alors interdit de la « guerre des étoiles » !

 

 

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