Cinq lois toutes neuves, dont celle anti-cartel !
En quelque sorte, la loi anti-monopole adoptée au Bureau de l’ANP, le Parlement, le 30/08 répond au veto du Congrès US en 2005, au rachat du pétrolier californien Unocal par la Cnooc (China National Off-shore Oil Corp). Jusqu’alors, la Chine faisait sienne le credo américain d’un marché régi par la loi de l’offre et de la demande, et avait dû déchanter. Pour autant, ce texte ne serre pas la vis, mais se contente d’intégrer l’arsenal réglementaire déjà en place pour les fusions-acquisitions. Là où l’étranger applaudit de bon coeur (Jorg Wuttke, Président de la Chambre européenne, James Zimmerman, Président d’Amcham), est le volet anti-cartel de cette loi -qui fut bloquée 13 ans par les lobbies intérieurs. Il réprime les monopoles visant à manipuler les prix hors-marché (comme viennent d’y être « pincés » les géants de la nouille instantanée). Seul monopole toléré, sans distinction d’origine: celui porteur d’innovation ou de progrès technologique. A part ce texte, quatre autres lois sont passées :
– prévention épidémiologique,
– immobilier : protège mieux le petit propriétaire contre l’expropriation – mais après la bataille, une fois achevé le grand cham-bardement des villes, aux sols rachetés « une bouchée de pain »
– promotion de l’emploi – qui promet l’égalité des chances aux femmes, aux minorités ethniques, aux malades et handicapés, et
– « réponse aux catastrophes naturelles », qui interdit au baron rouge de province de taire un accident sous sa juridiction. Suite à un débat houleux, le texte adopté renonce aussi à taxer le journal qui aura publié la mauvaise nouvelle. Comme on voit, toutes ces lois, si appliquées, vont –timidement- dans un sens d’ouverture!
Chronique de désastres annoncés
Les 19 crues de l’été ont causé 1.138 décès, dit Chen Lei, ministre de l’eau (29/08). Elles affectèrent au moins 139M de gens (1/10ème de la population !), détruisant 883.000 logis.
Entre Zhejiang et Fujian, des typhons comme Sepat (19/08) forcèrent des millions d’évacuations. D’autres désastres ont pour seule origine la faute humaine, voire la corruption : comme l’effondrement du pont en construction à Fenghuang (13/08, Hunan) qui causa 64 morts. Enfin, les 1.138 fatalités citées, n’incluent pas les 172 hommes inondés depuis le 17/08 dans leur mine de Xintai (Shandong). Cas spécialement choquant, vu le nombre d’irrégularités relevées. Cette houillère quasi-épuisée (ne produisant plus que 0,8Mt/an) aurait dû être fermée depuis 2003, et les patrons ignorant les avis d’intempérie, avaient refusé de faire remonter leurs gars.
Pour calmer la population locale meurtrie et en colère, le bureau national de la sécurité du travail, refuse de conclure au simple désastre naturel et promet des sanctions. Entre temps, la série « noire » ne s’arrête pas : 12 morts à Baofeng (Henan) le 31/08, d’un coup de grisou qui lui aussi, pouvait être prévenu !
Sommaire N° 28