Temps fort : Hanoi—un sommet de l’APEC sans engagements

Le sommet de l’APEC (Coopération Economique de la zone Pacifique), se tenait à Hanoi (Vietnam, 15-19/11), entre chefs d’Etat des 21 pays riverains du Pacifique. Auteurs de 57% du produit mondial brut, ils espéraient relancer la ronde de Doha, afin de lever les obstacles aux échanges entre les 147 pays de l’OMC. Tout ce qu’ils atteignirent, fut de s’engager chacun à démanteler un peu plus leurs subventions agricoles…

Séparés par la culture comme la distance, les 21 préfèrent adopter des mesures pragmatiques et non contraignantes, telle cette promesse, à Hanoi, de se doter d’une loi de rapatriement des cadres corrompus, en fuite avec leur magot

Autre unanimité inutile de cette grand-messe pacifique, les 21 pays émirent une critique sans équivoque du test nucléaire nord-coréen du 9/10, le sommant de retourner au tapis vert—ce qui se prépare.

En fait, comme de coutume à l’APEC, les débats utiles furent bilatéraux. A commencer par Hu Jintao et Shinzo Abe, le nouvel édile nippon qui poursuivirent à étape forcée le parcours du combattant de la réconciliation : Rendez-vous pris à Tokyo, au printemps prochain.

G.W. Bush diminué par sa débâcle électorale, tenta de redorer son blason chez Hu Jintao par des demandes éculées, ouvrir ses marchés des services, juguler la dérive du piratage intellectuel, sous peine de voir arriver  un cabinet démocrate qui plongerait dans le protectionnisme et pénaliserait l’export chinois.

Sans la moindre chance, Bush tenta aussi de convaincre Hu de négocier avec le Dalaï Lama, pour le laisser réintégrer le Toit du monde, et améliorer l’image de la Chine au chapitre des Droits de l’Homme.

C’est sur ce point qu’advint le coup d’éclat : Hu décommanda un Rendez-vous avec le 1er ministre canadien conservateur récemment élu, Stephen Harper. Suite à ses critiques sur le bilan humanitaire chinois. In extremis, le rendez-vous fut rétabli par Pékin, craignant l’anti-publicité, et – pour sa balance commerciale!

L’évolution canadienne rappelle celle de l’Allemagne d’Angela Merkel, et exprime les déchirements de l’Occident, entre ses besoins commerciaux, et ses valeurs morales inaliénables !

 

 

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