— Retour de balancier en Corée du Nord, qui tout à trac (10/2), boycotte toute négociation de paix, et réitère son affirmation de détenir la bombe atomique. En janvier 2005 pourtant, le Pays du Matin Calme réclamait le retour au tapis vert des 6 pays concernés (c’aurait été la 4. fois depuis août 2003) et prétendait à l’“amitié” de Washington!
Fanfaronnades mises à part, Pyongyang est déçu de la fin de non-recevoir des US (Condoleezza Rice), qui traitent le petit pays d’ “avant-poste de la tyrannie”. La foucade de Kim Jong-il a semé la consternation du monde, qui s’en remet à Pékin pour réparer les dégâts – Wang Jiarui, Chef du Département de Liaison du Parti communiste chinois, était dépêché à Pyongyang dans la semaine. C’est donc un retour, case de départ!
NB : les Etats-Unis durcissent le ton face à Pyongyang, mais aussi face à l’Iran, autre pays sur leur liste de “l’axe du mal”, lui aussi en quête de normalisation avec les US. Pourquoi? Peut-être simplement pour punir ces pays d’avoir refusé de négocier, avant la réélection de G.W. Bush!
— Suite au choix chinois de permettre une prospection pétrolière par la CNOOC (compagnie nationale pétrolière offshore) en bordure de ses eaux, le Japon adopte ses propres mesures unilatérales.
[1] Dans l’archipel Diaoyu-Senkaku, vieille pomme de discorde, il “nationalise” un phare érigé depuis cinq ans par des groupes nippons d’extrême-droite. Réaction immédiate à Pékin: une manifestation d’activistes, sous une neige dense, (16/01) devant son ambassade.
[2] Vers l’île Okinotori, à 1700km au sud-est de Tokyo, il lance des campagnes de pêche “politique”, pour renforcer ses droits, aujourd’hui basés sur deux carrés de béton sur des récifs. Il s’en prévaut pour élargir sa ZEE (Zone économique spéciale – maritime) de 370km autour du site : Pékin objecte!
[3] Au même lieu, Tokyo subventionne de 218M$ sa propre campagne de prospection gazière.
C’est peut-être un avertissement à Pékin de négocier, ou divorcer. C’est en tout cas sûrement un signe de dégradation rapide des relations!
— 232 morts, deux coups de grisou en 4 jours (14 et 17/2): les houillères chinoises gardent la réputation des plus fatales, ayant causé 6000 morts en 2004, 80% des décès au monde, pour une production du tiers!
Avec 211 victimes, l’explosion de Fuxin (Liaoning) fait sauter tous les records en 50 ans, au point qu’un black-out de presse est imposé. Cela fait des ans, pourtant, que Pékin tente de juguler l’hydre.
L’échec a deux causes.
Les provinces ne respectent que marginalement les consignes de fermeture de mines petites et dangereuses, qui lèsent leurs intérêts (emplois, taxation, PIB).
Et la consommation explose : la Chine réalise 80% de l’accroissement de l’offre mondiale! La pénurie forte et claire, les prix en hausse forcent à la surproduction, aux dépends de la sécurité. Et ce n’est pas fini : la Chine pense produire 2,2MMt en 2010, un MMt de plus qu’en 2004!
Sommaire N° 6