Quand à travers leur judas, les voisins virent les sbires en combinaisons stériles sonner à la porte de M. Ma, ils ne se gênèrent pas pour applaudir : pour cause de grippe aviaire, les vétérinaires de Chaoyang (Pékin) saisissaient les 3 coqs qui depuis tant de lunes gâchaient leur songe à l’heure où blanchit la campagne. Tout ce que le retraité put obtenir des cerbères de l’hygiène, fut la vague assurance que ses bestioles vivraient en sursis, en quarantaine en banlieue.
Mais la joie malveillante des résidents vira en eau de boudin, 2 nuits après, quand de l’appartement du vieux récalcitrant retentit à 5 heure du matin le chant fatidique, plus tonique que jamais! Très vite sur place, les scaphandriers vengeurs passèrent le F2 au crible -jusqu’au frigo- sans trouver trace de gallinacé. Jusqu’à ce que Ma, bon prince, enclenche son magnéto et joue l’air du délit.
Désespéré par la perte de ses compagnons, il avait repiqué dans une ferme son air favori, et se le jouait pour se réveiller… Le VdlC trouve l’explication un peu courte!
Une seconde raison occulte pourrait être que né coq, Ma ne supporterait la disparition de son fétiche en cette année du singe, car elle matérialisait un proverbe pour lui lourd de menace, 剎鸡怕猴 sha ji pa hou,“tuer le coq pour effrayer le singe”. Une dernière piste serait un plan ourdi par Ma, afin de ridiculiser ses méchants voisins, suite à leur seconde dénonciation…
En tout état de cause, cet incident bizarre rappelle une légende où le fermier chinois forçait son Chanteclair à hurler sous les étoiles,
afin d’augmenter le rendement de ses valets: 半夜鸡叫 ban ye ji jiao, “à minuit le coq chante” : version chinoise de “trop chanter, cuit”!
Sommaire N° 8