— Comme nous l’annoncions dans le N° précédent, VDLC 39,  la visite de Wen Jiabao n’a pas débouché sur des décisions spectaculaires.

Le bras de fer à propos du RMB continue. G.W. Bush est lâché (11/ 12) par A. Greenspan, gouverneur de la Réserve Fédérale, qui estime (comme l’ U.E. , l’Union Européenne) que le niveau bas de la monnaie chinoise nuit aux pays d’Asie et pas aux US. Des accords furent doucement signés : quelques agences de compagnies maritimes US en Chine (avec services de trans-shipment), et la porte ouverte aux pommes de terre alaskiennes d’un côté, aux longan (espèce de  Litchi) chinois de l’autre… Comme prévu, Bush a donné de la face au 1er ministre chinois en désavouant tout référendum à Taiwan. Ce qui n’a empêché son Président Chen Shui-bian d’insister pour ce RV, fixé en même temps que les présidentielles (20/03/04). C’était peut-être convenu… Enfin, à propos de Pyongyang, un accord informel semble exister entre Chine et US (et Tokyo et Séoul), mais pas la Corée du Nord -la tenue même d’un meeting multinational les 17-18/12 n’est pas confirmée!

NB: Wen poursuivait sa mission le 11/12, au Canada, au Mexique et en Ethiopie.

— Le bilan de santé des chinois continue à se dégrader—résultat d’un désinvestissement systématique de la santé publique depuis 20 ans, classée par l’OMS n°144 mondial.

[1] A Tianjin, la femme rejoint l’homme dans le risque de cancer du poumon, avec un taux de 0,0297 contre 0,0157, moyenne féminine nationale. Dans cette métropole baromètre de l’avenir, la femme fume plus, et respire en sus les fumées automobiles et les vapeurs grasses de sa cuisine. La Chine compte 2,5M cancer/an  (tous genres).

[2] La rage refait  surface, avec +63% de décès (1.700) en 2003, et 170 cas au Guangdong, où la police a éliminé 170.000 chiens (errants, ou bien en zone “rouge”), sur les 4,5M vivant sur son sol.

[3] Interdite depuis 1996, la collecte vénale du sang continue dans l’ombre, oeuvre des 血头 xuetou (“sangsues”), avec complicité de fonctionnaires véreux. La semaine passée voyait la découverte au Jilin d’un village de 300 séropositifs, victimes de ce trafic. A présent, un gang a été débusqué à Pékin même—par la presse, pas par la police – avec 100 vendeurs recrutés parmi étudiants pauvres et migrants. C’est la face visible de l’iceberg : indice que la collecte se poursuit partout en Chine, mine à sida!

— Canton met en “vente” ses îles, dès janvier.

1434 au total, dont 90% sont désertes et 830 minuscules (- de 500 m²). Le prix : 12000 à 12M$, selon enchères. Durée de validité : 50 ans. L’acheteur peut être étranger, mais obligatoirement en JV, et pas gouvernemental.

L’utilisation ne peut pas être militaire, et doit comporter une valorisation : tourisme, transport, entrepôt, commerce ou industrie ( un cahier des charges doit être accepté par l’autorité, avant la vente). Enfin, l’offre doit aussi comporter des éléments de protection de l’environnement. 

NB : Cette expérience tentée par Canton, avec l’évident assentiment de Pékin, est étrange et remarquable. Cette cession momentanée de souveraineté, ou forme de location pourrait être le ban d’essai pour régler plus tard l’épineux dossier de l’archipel des Paracelses à 500 km plus au sud (revendiqué par Chine et Vietnam), voire celui des Spratley (clamées par Pékin, Hanoi, Taibei, Kuala-Lumpur, Manille et le Brunei). Sous un tel scénario, la souveraineté pourrait être éludée, et le profit partagé!