A la loupe : SDRC:  La croissance n’est pas tout !

Deux meetings nationaux, la Conférence économique centrale (27-29/11), et la Conférence Nationale de Développement et Réforme (1-2/12),  annoncent une inflexion dans la gestion économique en Chine en 2004.

Leurs buts :

1. prévenir la surchauffe,

2. rendre cadre de vie et bien-être social prioritaires sur la productivité. Sans aller jusqu’à freiner à la croissance, Ma Kai, patron de la SDRC veut refroidir les secteurs en surinvestissement, tels auto, acier, alu ou ciment, par tous les moyens: accès au marché, crédit, sol, normes vertes, monnaie et taxation. Le capital privé sera guidé vers les secteurs-clé: agriculture, high tech, équipements, services. L’emprunt public (bons du trésor) baissera de 140 à 110MMY et ira aux infrastructures, à l’environnement, aux écoles, aux paysans (dont le revenu doit monter de 5%), à la Sécurité Sociale, la santé (système à rebâtir après le SRAS, et la guerre au Sida, cf p.2), sans oublier le rattrapage de l’Ouest et du Nord-Est.

Cette réorientation engendrera une conjoncture plus modeste pour l’an 2004. Pékin prévoit des échanges en hausse de 8%, au lieu de 36% de jan. à oct. La croissance est fixée à 7% au lieu de 8,5%  en 2003. Les invests fixes monteraient de 12% contre 30% en ’03. Malgré 9M d’emplois créés, le chômage gagnerait 1/2%, à 4,7% – signe, peut-être, d’une volonté de parler clair et de retourner à la réalité statistique.

NB : L’été 2003, Hu Jintao avait supprimé le conclave balnéaire de Beidaihe, enceinte  discrétionnaire des coteries du régime. Il le remplace par un nouveau sommet économique/social : ce changement de priorité est une modernisation démocratique, rapprochant la Chine de la pratique occidentale. Il donne substance au principe central du nouveau 1er Secrétaire et Président : le 小康xiaokang («bien-être»)!

Avez-vous aimé cet article ?
Note des lecteurs:
0/5
9 de Votes
Ecrire un commentaire