A la loupe : La Chine au secours de l’auto-emploi

Avec 22 millions de sans emplois en ville et 150M à la campagne, le chômage est une priorité du futur gouvernement, pour éviter des émeutes de la misère telle celle de Liaoyang (Liaoning) en mars 2002, dont deux leaders, Yao Fuxin et Xiao Yunliang viennent de passer en procès pour subversion (15/1) – ils risquent la perpétuité.

En effet, la réserve des emplois faciles en ville, est épuisée: au 1er semestre 2002, seuls 9% des chômeurs déclarés ont été recasés, contre 50% en 1998. A l’avenir, avec l’accélération des fermetures d’Entreprises d’Etat et l’arrivée des jeunes sur le marché du travail, ce sont 13M/an de nouveaux demandeurs qui se battront pour 8M de jobs. S’ajoute  à cela l’inconnue du monde rural, et l’alarme sonnée par l’économiste Hu Angang : «pour éviter une catastrophe, c’est maintenant qu’il faut éliminer la moitié des emplois paysans» !

Pour briser ce cercle vicieux, une nouvelle donne vient d’être émise à la Banque Populaire de Chine: à tous les niveaux de gouvernement, des fonds publics seront confiés aux banques, pour offrir des microcrédits de 20.000Y (2400$) par chômeur, comme aide à la création de sa PME. Sous condition de n’avoir ni dettes ni maladie, et d’avoir moins de 60 ans, le prêt est automatique, de 3 ans maximum, cumulable en coopératives de réemploi (ex.: 40.000Y à deux). Le taux d’intérêt sera faible ou exempté.

Ainsi est levée l’hypothèque de la méfiance des banques face à ces clients à risque. L’Etat s’engage dans la voie d’un contrat social à l’occidentale : après l’assistance socialiste totale, c’est l’aide à l’autonomie, dans ces PME qui assurent, dès aujourd’hui, 75% de l’emploi urbain !

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