A la loupe : Coup de semonce sino-russe sur Pyongyang

Une fois de plus, la visite du Président Poutine à Pékin (1-3/12) a révélé la volonté commune de donner un contenu à l’alliance sino-russe, et d’investir sur la région Russie-Asie plutôt que sur les seuls US ou l’UE.

Cette mission a abouti à trois résultats modestes, mais qui engagent l’avenir :

1. comment coopérer contre le terrorisme, dans le sens des intérêts sino-russes? Fait sans précédent dans l’histoire, Jiang et Poutine ont averti Pyongyang de lâcher ses rêves nucléaires, et de normaliser avec Séoul et Tokyo. Ils se sont aussi interrogés comment protéger leurs intérêts pétroliers (pour 4,4MM$ de champs pétroliers en friche), si les troupes US arrivaient à Bagdad.

NB: Pékin s’apprête à acheter  8 sous-marins furtifs russes « Kilo », pour 1,6MM$. Depuis 10 ans, la Chine achète 1MM$/an d’armes à la Russie.

2. Poutine est venu si vite, pour rencontrer Hu Jintao avant tout le monde, afin de renforcer l’amitié personnelle. Jeunes, et tous deux purs produits de leurs systèmes, ils ont fort à partager. Cette connivence recherchée, jette les bases d’un axe Chine – Russie – Inde -où Poutine s’est rendu juste après !

3. L’oléoduc Angarsk-Daqing n’a pas été signé (cf VdlC n°39). Les négociations avec l’opérateur russe Yukos achoppent sur le prix de vente du pétrole. Mais le délai est peut-être dû aussi au projet de la CNPC, 1er pétrolier chinois, de racheter aux enchères (18/12) le n°5 russe, Slavneft.

Ruinée, la concurrence russe ne pourrait pas suivre -CNPC paierait jusqu’à 3MM$. L’achat permettrait à la Chine de poursuivre la diversification de ses sources et de réduire sensiblement ses coûts de productions. Les deux affaires sont évidemment liées – (le pétrole de Slavneft emprunterait l’oléoduc de Yukos) et devraient faire l’objet d’un deal global !

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