Temps fort : OTAN – l’embellie inévitable!

Aux jours les plus sombres de la guerre du Kosovo (’99), Pékin dénonçait le Pacte Atlantique, «pantin de l’hégémonisme US », et l’écrasement par le Pacte de son ambassade à Belgrade, comme «élément d’un plan pour contenir» ses ambitions militaires. Ces temps sont révolus, puisque (le 10/10, par son ambassadeur à Bruxelles Guan Chengyuan), la Chine vient de demander l’ouverture d’un dialogue avec l’OTAN. Une date est déjà envisagée, «en 2003». C’est donc un virage psychologique et stratégique à 180 degrés, opéré en 3 ans à peine, au nom d’un vieux dicton US –  « Si vous ne pouvez les battre, faites-en vos alliés» :

1. La Russie discute désormais de ses problèmes avec l’OTAN, enrichi (20/11) de 7 pays du défunt pacte de Varsovie, alors que 3 ex-République de l’URSS, quoique membres de son Club de Shanghai  (Organisation de Sécurité de l’Asie Centrale) se sont alliés aux US. « Dernier des Mohicans » du clan socialiste mondial, la Chine voit bien que la Russie n’est plus cette zone tampon entre elle et l’Occident, qui lui permettait de faire l’impasse sur tel dialogue.

2. Les frappes du 11/09 ont entraîné l’installation des troupes US et UE en Afghanistan : dialoguer avec l’Otan, c’est aussi espérer contenir sa pénétration en Asie Centrale – en jouant sur son maillon faible, les européens.

3. Le civil chinois peut inspirer le militaire: après s’être ouvert sur les tous fronts civils de la mondialisation (ASEAN, APEC, OMC…), la Chine, en pleine éclosion et maturation, peut sincèrement vouloir apprendre comment fonctionne une organisation internationale en kaki. Son profit à attendre, étant le renfort de sa sécurité, l’ouverture de portes (aujourd’hui fermées) à des ventes d’armes high tech. Sans oublier qu’aux yeux les plus tatillons de l’APL, encourager le multipolaire OTAN, vaut mieux que discuter avec la superpuissance US !

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