Le Vent de la Chine Numéro 39

du 2 au 8 décembre 2002

Editorial : editorial_39_2002

Tous les ans, 2M de chinois veulent se tuer, et 287.000 réussissent. Le suicide est la 1ère cause de mort pour les 15-34 ans (19%). Avec 1/3 des suicides sur terre, la Chine détient le record de morbidité : consciente du risque majeur, la mairie de Pékin finance (2MY) le 1er Centre de Recherche et Prévention du mal. Choix rare, révélateur de l’urgence, les rênes du Centre ont été confiées à un étranger: le Dr M. Phillips (US), qui dévoile (30/11) dans Lancet, prestigieuse revue médicale, 2 ans d’enquête sur 519 suicidés en Chine et dresse leur «autopsie psychologique».

Il en ressort un portrait-type très différent du reste du monde. La femme y tient le 1er rang (52%, 1/4 de plus que la moyenne mondiale). 84% des cas sont au village. 63% se tuent au pesticide.63% seulement sont malades mentaux (contre 90% à l’Ouest): le suicide chinois est un acte plus impulsif qu’ailleurs. L’étude fait une découverte majeure : le suicide chinois dépend non d’une, mais de plusieurs causes cumulatives parmi lesquelles: ? un autre suicidé dans l’environnement du malade, ‚ une tentative précédente, ƒ une dispute, et -avant tout !- , „ la pauvreté.

Après le diagnostic, le traitement: cette petite équipe (33 médecins/infirmières) combattent sur tous les fronts des facteurs à risque en même temps :

Œ Dès qu’un suicide a eu lieu dans une collectivité (usine, école, hôpital), le centre envoie un psychiatre pour prévenir les suicides en chaîne.

? Face au stress de la ville, le désespéré anonyme trouve sur le site internet du centre, un « kit de 1ers soins » ou échange avec lui par e-mail.

Ž Pour tout suicidé en urgence dans 3 hôpitaux de Pékin, le centre envoie un médecin offrir la 1ere assistance et former ses collègues (qui, jusqu’à présent, ne soignent que la blessure physique).

? Fer de lance, le 1er téléphone rouge anti-suicide ouvre (5/12) son service gratuit (pour Pékin), 5 lignes 24h/24 (n° 800-810 1117). Pour chaque appel, 5 buts: permettre l’épanchement du malade, évaluer le risque de passage à l’acte, détecter la maladie mentale, offrir des options de réponse au drame présenté (ex: l’infidélité du mari), offrir d’autres aides (ex : conseil juridique, ou protection contre la violence conjugale).

Face à l’océan de détresse cachée, ces efforts peuvent sembler un fétu. Mais le Centre est la 1ère et seule source d’aide de ce type en Chine, rêvant d’inspirer une structure nationale- 1er pas pour remonter la pente !


Editorial : Quand les chinois quittent le train en marche…

Tous les ans, 2M de chinois veulent se tuer, et 287.000 réussissent. Le suicide est la 1ère cause de mort pour les 15-34 ans (19%). Avec 1/3 des suicides sur terre, la Chine détient le record de morbidité : consciente du risque majeur, la mairie de Pékin finance (2MY) le 1er Centre de Recherche et Prévention du mal. Choix rare, révélateur de l’urgence, les rênes du Centre ont été confiées à un étranger: le Dr M. Phillips (US), qui dévoile (30/11) dans Lancet, prestigieuse revue médicale, 2 ans d’enquête sur 519 suicidés en Chine et dresse leur «autopsie psychologique».

Il en ressort un portrait-type très différent du reste du monde. La femme y tient le 1er rang (52%, 1/4 de plus que la moyenne mondiale).

84% des cas sont au village.

63% se tuent au pesticide.

63% seulement sont malades mentaux (contre 90% à l’Ouest): le suicide chinois est un acte plus impulsif qu’ailleurs.

L’étude fait une découverte majeure : le suicide chinois dépend non d’une, mais de plusieurs causes cumulatives parmi lesquelles:

1.        un autre suicidé dans l’environnement du malade,

2.         une tentative précédente,

3.        une dispute, et -avant tout !-  

4.        la pauvreté.

Après le diagnostic, le traitement: cette petite équipe (33 médecins/infirmières) combattent sur tous les fronts des facteurs à risque en même temps :

[1] Dès qu’un suicide a eu lieu dans une collectivité (usine, école, hôpital), le centre envoie un psychiatre pour prévenir les suicides en chaîne.

[2] Face au stress de la ville, le désespéré anonyme trouve sur le site internet du centre, un « kit de 1ers soins » ou échange avec lui par e-mail.

[3] Pour tout suicidé en urgence dans 3 hôpitaux de Pékin, le centre envoie un médecin offrir la 1ere assistance et former ses collègues (qui, jusqu’à présent, ne soignent que la blessure physique).

[4] Fer de lance, le 1er téléphone rouge anti-suicide ouvre (5/12) son service gratuit (pour Pékin), 5 lignes 24h/24 (n° 800-810 1117). Pour chaque appel, 5 buts: permettre l’épanchement du malade, évaluer le risque de passage à l’acte, détecter la maladie mentale, offrir des options de réponse au drame présenté (ex: l’infidélité du mari), offrir d’autres aides (ex : conseil juridique, ou protection contre la violence conjugale).

Face à l’océan de détresse cachée, ces efforts peuvent sembler un fétu. Mais le Centre est la 1ère et seule source d’aide de ce type en Chine, rêvant d’inspirer une structure nationale- 1er pas pour remonter la pente !


A la loupe : Bambou heureux n’a pas d’histoire

Fort d’une croissance de 300% en 10 ans, le bambou en Chine réalise 2,5MM$ de chiffre en 2000 (dont 25% à l’export) sur une bambouseraie de 4.3 millions d’hectares, assurant un tiers de la récolte du monde, sur un quart de sa surface.

Depuis 1980, le bambou gagne 50.000 ha/an, dans ses fiefs sudistes du Fujian, Jiangxi, Hunan, Zhejiang. A tout seigneur, tout honneur : le bambou «Mao» est le plus prisé, du domaine médical (charbon pour moxibustion) au ludique (cerf-volant, vélo), du ménager (cure-dents, baguettes, papier) à l’alimentaire (pousses, conditionnées dans 8000 usines au seul Zhejiang). Au total, on dénombre 1500 usages.

Depuis 1988, l’avenir est assuré par le centre national de recherche à Hangzhou (Zhejiang), en  génétique (ayant amélioré les rendements de 2 à 30 t/ha) et en  produits nouveaux pour construction et mobiliser tels le lamé, contre-plaqué ou aggloméré -bambou pur ou composite-bois : filière encore dans l’enfance, promise à un formidable avenir, quand on sait le déficit en bois de la RPC.

Enfin, le  zhuzi bambou est aussi le compagnon fidèle du chinois, graminée la plus diversifiée (1250 variétés, 39 espèces) et primitive, et fait l’objet d’un culte millénaire. La Chine en a fait un des sept corps de sa peinture traditionnelle. L’âme vide de son fût est symbole de modestie. Son feuillage (régal du panda) qui tend vers le sol, rappelle l’humilité. Ses rejets et surgeons parlent de piété filiale, et ses noeuds sont signes indéfectibles d’intégrité.


Pol : relance de la route de la soie sur l’Amour

· A ce jour, le partenariat stratégique entre Chine et Russie se résume aux fortes ventes d’armes russes.

Mais avec la visite de Vladimir Poutine (1-3 /12), deux projets d’infrastructure devraient avancer:

1. les 2 pays devraient finaliser d’ici fin 2002 le projet d’oléoduc Angarsk-Daqing, 1,7MM$ entre CNPC et le russe Yukos (75% à charge de ce dernier). L’ouvrage de 2400 km arrivera à point, en 2005, pour relayer le gisement Daqing en cours d’épuisement, et livrer 20Mt de pétrole /an soit 25% des imports prévus d’ici là.

2. Rouverte en 1992, la route de la soie sur l’eau, entre Harbin et l’île Sakhaline via le détroit de Tartarie et la mer de Bohai, recevra de la Chine 121M$ en dragage et ouvrages. Ces travaux sur 1000km des fleuves Songhua et Heilongjiang (dont ½ en Chine), réduiront le trajet de 33%, sa durée de moitié et son coût de 20%. La Russie financera aussi, comme le Japon, cette route devant être prolongée jusqu’à son île de Hokkaido.

NB : comme six mois sur douze, cette voie fluviale est à présent sous glace !

· Un politique, Wang Xudong (ex-Secrétaire du Parti au Hebei, homme de Jiang) vient d’être promu chef du MII, super ministère des télécoms. Il remplacera en mars Wu Jichuan, technocrate (homme de Li Peng). Le sens de cette nomination n’est pas clair :

1. Une chapelle parle d’imposer la concurrence(chère à Jiang) entre les corps industriels (dont Wu les protégeait).

2. Une autre parle d’enterrer la hache de guerre entre les groupes et leur tutelle, tout en rendant confiance à un secteur déboussolé par cinq ans de valse hésitation entre ouverture et protectionnisme, liberté de production et contrôles.

Ce qui n’empêche la presse de présenter, en baisser de rideau, un bilan éclatant : de janvier à octobre, le volume a augmenté de 20% à 177MM$, l’export de 40% (72,5 MM$) et les ventes ont culminé à 125,3MM$. Le zénith étant atteint par le secteur des PC : 10M produits, 9,7M vendus. Lou Qinqian, vice- ministre, n’attend rien d’autre, pour 2003, que la poursuite de cette chevauchée fantastique!


Argent : IBPS – la perte d’un chapeau chinois

· A ce jour, le partenariat stratégique entre Chine et Russie se résume aux fortes ventes d’armes russes.

Mais avec la visite de Vladimir Poutine (1-3 /12), deux projets d’infrastructure devraient avancer:

1. les 2 pays devraient finaliser d’ici fin 2002 le projet d’oléoduc Angarsk-Daqing, 1,7MM$ entre CNPC et le russe Yukos (75% à charge de ce dernier). L’ouvrage de 2400 km arrivera à point, en 2005, pour relayer le gisement Daqing en cours d’épuisement, et livrer 20Mt de pétrole /an soit 25% des imports prévus d’ici là.

2. Rouverte en 1992, la route de la soie sur l’eau, entre Harbin et l’île Sakhaline via le détroit de Tartarie et la mer de Bohai, recevra de la Chine 121M$ en dragage et ouvrages. Ces travaux sur 1000km des fleuves Songhua et Heilongjiang (dont ½ en Chine), réduiront le trajet de 33%, sa durée de moitié et son coût de 20%. La Russie financera aussi, comme le Japon, cette route devant être prolongée jusqu’à son île de Hokkaido.

NB : comme six mois sur douze, cette voie fluviale est à présent sous glace !

· Un politique, Wang Xudong (ex-Secrétaire du Parti au Hebei, homme de Jiang) vient d’être promu chef du MII, super ministère des télécoms. Il remplacera en mars Wu Jichuan, technocrate (homme de Li Peng). Le sens de cette nomination n’est pas clair :

1. Une chapelle parle d’imposer la concurrence(chère à Jiang) entre les corps industriels (dont Wu les protégeait).

2. Une autre parle d’enterrer la hache de guerre entre les groupes et leur tutelle, tout en rendant confiance à un secteur déboussolé par cinq ans de valse hésitation entre ouverture et protectionnisme, liberté de production et contrôles.

Ce qui n’empêche la presse de présenter, en baisser de rideau, un bilan éclatant : de janvier à octobre, le volume a augmenté de 20% à 177MM$, l’export de 40% (72,5 MM$) et les ventes ont culminé à 125,3MM$. Le zénith étant atteint par le secteur des PC : 10M produits, 9,7M vendus. Lou Qinqian, vice- ministre, n’attend rien d’autre, pour 2003, que la poursuite de cette chevauchée fantastique!


Politique : politique_39_2002

·A ce jour, le partenariat stratégique entre Chine et Russie se résume aux fortes ventes d’armes russes. Mais avec la visite de Vladimir Poutine (1-3 /12), deux projets d’infrastructure devraient avancer:

Œ les 2 pays devraient finaliser d’ici fin 2002 le projet d’oléoduc Angarsk-Daqing, 1,7MM$ entre CNPC et le russe Yukos (75% à charge de ce dernier). L’ouvrage de 2400 km arrivera à point, en 2005, pour relayer le gisement Daqing en cours d’épuisement, et livrer 20Mt de pétrole /an soit 25% des imports prévus d’ici là.

? Rouverte en 1992, la route de la soie sur l’eau, entre Harbin et l’île Sakhaline via le détroit de Tartarie et la mer de Bohai, recevra de la Chine 121M$ en dragage et ouvrages. Ces travaux sur 1000km des fleuves Songhua et Heilongjiang (dont ½ en Chine), réduiront le trajet de 33%, sa durée de moitié et son coût de 20%. La Russie financera aussi, comme le Japon, cette route devant être prolongée jusqu’à son île de Hokkaido.

NB : comme six mois sur douze, cette voie fluviale est à présent sous glace !

· Un politique, Wang Xudong (ex-Secrétaire du Parti au Hebei, homme de Jiang) vient d’être promu chef du MII, super ministère des télécoms. Il remplacera en mars Wu Jichuan, technocrate (homme de Li Peng). Le sens de cette nomina-tion n’est pas clair :

? une chapelle parle d’imposer la concurrence(chère à Jiang) entre les corps industriels (dont Wu les protégait). ‚ Une autre parle d’enterrer la hache de guerre entre les groupes et leur tutelle, tout en rendant confiance à un secteur déboussolé par cinq ans de valse hésitation entre ouverture et protectionnisme, liberté de production et contrôles. Ce qui n’empêche la presse de présenter, en baisser de rideau, un bilan éclatant : de janvier à octobre, le volume a augmenté de 20% à 177MM$, l’export de 40% (72,5 MM$) et les ventes ont culminé à 125,3MM$.  Le zénith étant atteint par le secteur des PC : 10M produits, 9,7M vendus. Lou Qinqian, vice- ministre, n’attend rien d’autre, pour 2003, que la poursuite de cette chevauchée fantastique!


A la loupe : SIDA : pour le meilleur et pour le pire

Le 1er décembre, journée mondiale du Sida s’annonçait sombre, suite à l’avertissement de l’Unaids : l’Asie, surtout Inde et Chine, risquaient 17 millions de malades d’ici 2007, faute d’action massive de lutte. L’agence mondiale perdait espoir de voir l’Asie «prévenir à un stage précoce une épidémie».

D’autres nouvelles ne faisaient rien pour alléger le tableau, telle celle de l’OMS, disant que 30% des injections en Chine (jusqu’à 100% au village) risquent SIDA ou hépatite B (300.000 victimes/an, 1/3 du monde, pour l’hépatite). Ou telle celle du Hubei annonçant une hécatombe en cours de morts sidéens -sans précisions. Les autorités avouent 45.000 malades: ils sont sans doute bien plus !

1. Pour masquer ce tableau insupportable, Pékin diffuse des nouvelles de progrès, telle sa promesse de production locale du Combivir, agent central de la trithérapie : GlaxoSmithKline  le produira « au prix le plus bas possible » à Tianjin dès 2004, tout en lançant dès janvier les importations du cocktail thérapeutique, auquel seuls 500 chinois ont accès, sur les 1 à 6 millions de malades actuels.

2. à Guiyang (Guizhou), une ex-droguée infectée fut invitée à Pékin pour convoler (avec un garçon sain) devant les caméras, le jour du SIDA -geste sponsorisé par l’UNICEF pour inverser l’actuelle diabolisation des victimes du SIDA -auprès de l’opinion, et des autorités locales, souvent arriérées.

3. Cette tolérance nouvelle, succédant à la publication des droits du sidéen à Suzhou début nov. (cf VdlC n°38), se retrouve en d’autres domaines sociétaux : le Jilin a consterné les juristes conservateurs, en permettant (27/9) aux femmes

réfractaires au mariage, de devenir filles-mères par insémination artificielle. Le Henan a fait de même, en légalisant le changement de genre, aux transsexuels opérés avec succès-ils seraient 400.000 dans ce cas, en Chine!

Autant de bonnes nouvelles – mais qu’on ne se leurre pas: face au Sida, l’hirondelle ne fait pas le printemps !


Joint-venture : un tigre de bambou dans le moteur d’Honda

· N°2 nippon,Honda obtient (23/11) la majorité dans une usine auto en Chine, avec 65% d’une JV de 193M$ avec Guangzhou Auto (25%) et Dongfeng (10%). Présent en Chine depuis’98 (dans l’ex-usine Peugeot-GPAC), Honda obtient le contrôle, sur une 2de unité à ouvrir en ’04, d’ une capacité initiale de 50.000 voitures /an, à 100% pour l’export.

Mais la mariée est moins belle qu’attendue : une part de 80% pour Honda avait été citée. Ainsi, ce projet Honda rapproche la Chine de son vieux rêve de devenir puissance exportatrice planétaire en automobile. Mais avec 35% de profits garantis au niveau local, une telle délocalisation sera-t-elle profitable? D’aucuns en doute!

· C’est une JV inédite que concluent début décembre. Baosteel, n°1 de l’acier chinois, et Mitsui, konzern nippon aux 6 usines chinoises. Investissement de 12,25M$ contrôlé à 65% par shanghaien, Baomit naît pour assurer le contrôle logistique de leur transformation (découpe, revêtement), et leur distribution -aux secteurs auto et électronique, en forte expansion. Malgré un investissement modeste, Baomit pense atteindre en 5 ans une capacité de 2,5 à 3Mt de produits à haute valeur ajoutée.

Ce schéma prend son sens, alors que la Chine,1er producteur mondial d’acier (180Mt, soit les capacités du Japon + des US) vient de passer  importateur (25Mt en 10 mois), et 1er consommateur avec 25% du marché. Pour l’an prochain, son appétit d’acier est estimé à 10%.

 


Temps fort : OTAN – l’embellie inévitable!

Aux jours les plus sombres de la guerre du Kosovo (’99), Pékin dénonçait le Pacte Atlantique, «pantin de l’hégémonisme US », et l’écrasement par le Pacte de son ambassade à Belgrade, comme «élément d’un plan pour contenir» ses ambitions militaires. Ces temps sont révolus, puisque (le 10/10, par son ambassadeur à Bruxelles Guan Chengyuan), la Chine vient de demander l’ouverture d’un dialogue avec l’OTAN. Une date est déjà envisagée, «en 2003». C’est donc un virage psychologique et stratégique à 180 degrés, opéré en 3 ans à peine, au nom d’un vieux dicton US –  « Si vous ne pouvez les battre, faites-en vos alliés» :

1. La Russie discute désormais de ses problèmes avec l’OTAN, enrichi (20/11) de 7 pays du défunt pacte de Varsovie, alors que 3 ex-République de l’URSS, quoique membres de son Club de Shanghai  (Organisation de Sécurité de l’Asie Centrale) se sont alliés aux US. « Dernier des Mohicans » du clan socialiste mondial, la Chine voit bien que la Russie n’est plus cette zone tampon entre elle et l’Occident, qui lui permettait de faire l’impasse sur tel dialogue.

2. Les frappes du 11/09 ont entraîné l’installation des troupes US et UE en Afghanistan : dialoguer avec l’Otan, c’est aussi espérer contenir sa pénétration en Asie Centrale – en jouant sur son maillon faible, les européens.

3. Le civil chinois peut inspirer le militaire: après s’être ouvert sur les tous fronts civils de la mondialisation (ASEAN, APEC, OMC…), la Chine, en pleine éclosion et maturation, peut sincèrement vouloir apprendre comment fonctionne une organisation internationale en kaki. Son profit à attendre, étant le renfort de sa sécurité, l’ouverture de portes (aujourd’hui fermées) à des ventes d’armes high tech. Sans oublier qu’aux yeux les plus tatillons de l’APL, encourager le multipolaire OTAN, vaut mieux que discuter avec la superpuissance US !


Petit Peuple : maldonne à la basse-cour

· Satire ubuesque des années 1950, la ferme des animaux (G.Orwell) est jouée au théâtre à Pékin.

Tout y est, la révolte des animaux contre les humains, et la dictature des porcs sous le slogan ineffable : «tous les animaux sont égaux, mais ce-tains le sont plus que d’autres ». Le metteur en scène a subtilement adapté l’intrigue aux réalités locales, en remplaçant un verrat par une truie, l’épouse du chef : symbole transparent d’une célèbre égérie de la Révo’Culturelle ! Surprise : face à cette bombe théâtrale, on reste de glace. On rit aux moments convenus, à des phrases tel-les «l’oeuf d’aujourd’hui est la poule de demain» mais en fin de compte, la salle de 715 sièges res-te chaque soir à moitié vide,tandis que le réalisateur se lamente, au bide de son audacieuse tentative, « !» (bian chang mo ji): le fouet, bien que long, n’a pas fait mouche! Le public n’ a pas suivi, parce que la fiction reste trop proche de la réalité, et son regard trop direct sur un régi-me devenu caméléon de celui qu’il avait renversé. Le gérant de la troupe, voit enfin pourquoi la censure a donné, si vite et facilement, son visa à la pièce – en trois jours seulement. Le public n’était pas- encore- en état de la comprendre !