Editorial : 2000 – la relance, pas le cataclysme ‘Y2K’

L’effondrement des piliers de l’économie chinoise (énergie, transports, télécoms etc.) n’a pas eu lieu:

les bogues de l’an 2000 ont été (sous réserve d’inventaire!) rares et mineurs, permettant de reléguer ces thèmes aux oubliettes des angoisses-collectives-de fin-de-millénaire.

L’an 2000 est bien installé – et le pouvoir, paré pour l’affronter.

Le VDLC aborde (voir ci-dessous) trois priorités de l’année :

Deux  sont d’ordre économiques (les rééquilibrages des chances entre privé et public, et entre Est et Ouest),

Une est politique (le démantèlement du Falungong).

La quatrième priorité, le retour de Taiwan à la nation, gagnera en puissance d’ici mars, lors des élections présidentielles.

Au plan intérieur, on fait ses comptes: la croissance s’est érodée constamment aux quatre trimestres, atteignant 7,1% pour l’année (voire seulement 5 à 6%, selon CLSA), contre 7,8% en 1998.

L’investissement fixe global a chuté de 22%, passant de 2845MMY en 1998 à 2200MMY en 1999.

C’est, pour le pouvoir, un sévère avertissement, pouvant expliquer à lui seul la volte-face du patron du MII, Wu Jichuan, sur l’accès étranger au secteur des services internet (cf brève, en JV). Par contre, le redémarrage de l’économie régionale a permis aux exports chinois de reprendre en 1999, avec +6% assurant un excédent commercial en déclin, mais honorable: 30MMUSD (45MMUSD en 1998). La déflation a cédé le pas (2,9% pour 1999, contre 3,2% en 1998), tandis que les réserves en devises augmentaient de 10MMUSD, culminant à 154 MMUSD -fruit d’un sévère contrôle des changes.

Ajoutons un cadre pénal renforcé pour les délits boursiers, évoque un assainissement financier, un renforcement de la capacité de production et d’investissement. Pour se donner les meilleures chances d’assurer la relance, clé de sa stabilité, l’État s’est attelé dès septembre, avec deux mois d’avance, à la rédaction de son « budget ‘2000 » (dont un mot d’ordre sera : « chasse aux gaspillages et aux fraudes »), ainsi qu’au 10. Plan (2001-2005).

Avec ces données divergentes, on comprend le désarroi des analystes, sommés de prédire la performance chinoise d’ici décembre 2000: face aux 7% suggérés par Pékin, CLSA n’en promet que 4 à 5%, ING-Barings voit 7,5%, et Morgan Stanley, jusqu’à 8,2% – la différence, tenant à un vote négatif ou positif sur le succès de l’action de Pékin!

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