Héritier des derniers jours du cocon impérial britannique, sous la férule bénigne et "libertaire"de Sir Chris Patten, le Parti Démocratique survolait depuis 10 ans sans ombrage les élections à Hong Kong – en dépit de lois et découpages électoraux défavorables. Aussi son réveil fut-il amer, après le scrutin de dimanche 28 novembre pour le renouvellement des 18 " Conseils de Districts " (à rôle consultatif) : il empochait 86 sièges sur 360, juste trois de plus que le Democratic Alliance for Betterment of Hong Kong (DAB), parti de la finance pro-Pékin, qui n’en avait eu que 37 en 1994…
Ce recul n’a pas pour raison une désaffection vis à vis du système : 36% des électeurs s’étaient déplacés, prouvant une participation en hausse. A ce retournement, quatre raisons sont à envisager :
[1] Pékin, depuis le retour à la patrie, a eu la clairvoyance de ne pas se mêler des affaires locales : le citoyen de base est rassuré.
[2] En période de convalescence économique, l’on s’intéresse plus au business qu’aux droits de l’homme;
[3] Le Parti Democratique a commis la faute de soutenir une décision des juges de Hong Kong qui aurait signifié, si acceptée par Pékin, dizaines de milliers d’émigrants indésirables!
[4] A aussi pu jouer l’annonce, peu avant le scrutin, de grands chantiers tels les 2 nouveaux ponts (cf VDLC n°40), le pôle technologique, le Disneyland…L’électeur croit le gouverneur C.H. Tung, quand il parle de faire du Rocher l’équivalent, comme place financière et culturelle, de Londres en Europe et New York aux Etats-Unis. A Pékin donc, de se rassurer à présent, et aux Démocrates, d’apprendre leur leçon!
Sommaire N° 41