Argent : Taxe sur l’essence : la douteuse victoire de l’Etat

• Après le feu vert formel de Pékin et de ses actionnaires, Qingdao Breweries veut racheter jusqu’à 10% de ses parts H (valeurs d’Entreprises d’Etat (EE) chinoises cotées à l’étranger). C’est une première en Chine : ces titres « H » étant aujourd’hui cotés en dessous de leur valeur d’émission, leur rachat équivaut à éponger une partie de la dette. Dans ce rachat de la dette extérieure, Qingdao devrait ouvrir la voie à une dizaine d’autres Entreprises d’Etat – celles dont les titres ont le plus chuté.

Analyse :

[1] De manière prévisible, cette action intervient en creux de récession. Les 60 EE cotées en parts « H » ou en « Red Chips » (titres de filiales Hongkongaises) qui faisaient 18% de la bourse de Hong Kong en 1997, ont chuté à 13% en 1999, mais devraient remonter à 25 voire 30% d’ici 2002.

[2] Ce rachat des parts «extérieures» vaut aussi pour les «intérieures», contrôlées par l’Etat. Celui ci vient de baisser la barre de son « patrimoine » de 66 à 51%. La prochaine étape, déjà prévisible, sera le passage en dessous des 50%.

• Après huit mois d’opposition, le Parlement (l’ANP) a fini par approuver une série d’amendements à la Loi Routière, tendant à remplacer la pléthore de péages régionaux par une taxe nationale sur les carburants. Ce concept du Conseil d’Etat avait pour but d’alimenter un fonds national des Routes. L’Assemblée s’y opposait, car il dérangeait des intérêts locaux. L’issue du bras de fer, marque la montée en puissance d’un Parlement régionaliste sous (ou malgré) son Président Li Peng (centralisateur).

En pratique, la taxe d’essence (annoncée à 1Y/litre, soit un prix à la pompe de 3Y/l) ne garantit pas la suppression des péages, qui font la manne des pouvoirs locaux, ni la création d’un fonds financier significatif : la nouvelle loi prévoit des « remboursements aux paysans » pour l’usage agricole du carburant, qui devront être payés par le fonds routier.

• En 1984, la première carte bancaire était émise à la Banque de Chine : elles sont aujourd’hui 140M, émises par 20 banques, en augmentation de 64%/an, et avec un chiffre d’affaires en hausse de 51%/an (210MMUSD en 1998 – près de 10% du commerce de détail).

Le système se complète : en février est apparu le principe du découvert (5000 à 50000Y/mois, maximum 50 jours) et l’interconnexion, dans le cadre du système « Golden Card » débute entre des banques de douze villes : ébauche de réponse aux problèmes de fraudes, importants mais gardés secrets – question de face pour les banques.

Analyse : comme dans le cas des télécommunications avec le téléphone GSM, la Chine a sauté l’étape d’une technologie obsolète, ici en ignorant le système du chèque bancaire.

 

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