A la loupe : Les autorités tiennent la situation en main

Samedi 8 mai : 7h : annonce du bombardement de l’ambassade de Chine à Belgrade (3 missiles à fragmentation), victimes chinoises,

15h : manifestation des étudiants, suivis du peuple, devant l’ambassade américaine, puis la britannique – immédiatement, jets de pierres. Violences dans 8 villes, dont Chengdu (résidence du Consul Général américain détruite).

Dimanche 9 : poursuite des manifestations violentes, contre les ambassades des Etats-Unis, de Grande Bretagne (2t de pierres!), d’Albanie, d’Irlande, de Bulgarie. La police se borne à empêcher les intrusions.19h : tournant🙁suite à un vote du Com. Permanent?) annonce (TV) du vice-Président Hu Jintao, les manifestations doivent respecter légalité et stabilité.

Ludi 10 : des circulaires musellent les manif, un corset policier se met en place. Dépêchés par le Front Uni (= Hu Jintao), des religieux de tout bord, défilent en tenue (symbole voulu de la « communion dans la colère »).

Mardi 11 : retour de 2000 soldats dans leurs casernes. A Pékin, Viktor Tchernomyrdine ne peut faire accepter le plan de paix (du groupe G8+Russie). Les excuses de Clinton, en Chine, sont enfin « publiées » (en style télégraphique) et jugées « insuffisantes ».

Mercredi 12 : retour des cendres des trois journalistes victimes du bombardement, et des 20 blessés, accueillis en martyrs. Obsèques nationales, présidées par tout le gouvernement.

Jeudi 13 :  le Président Jiang Zemin accepte enfin de recevoir B.Clinton au téléphone, prend note de ses (nouvelles) excuses. Les 3 victimes sont décrétées « martyrs révolutionnaires » (ce qui ne s’était plus fait, sauf erreur, depuis 1949).

Vendredi 14 : la campagne idéologique gagne dans la presse (cf Quotidien du Peuple: une «profanation sans vergogne de la civilisation humaine»), dans les universités (cf Zhu Yuhe, Recteur de Qinghua, citant, devant un grand amphi bondé, Mao et ses « 3 règles pour lutter contre les éléments rétifs»), voire l’édition (profusion de livres nouveaux, aux titres tel : « la Chine ne se laissera pas humilier »).

Le même jour, le Conseil de Sécurité de l’ONU vote une résolution de « regret » pour le bombardement de l’ambassade de Belgrade, qui lui inspire « profonde douleur et détresse » – mais pas condamnation.

Samedi 15 : Xinhua accuse les Etats-Unis de « se dérober à leurs responsabilités », en particulier le Secrétaire d’Etat William Cohen :  le « pardon » est loin d’être accordé, et Pékin réserve toujours son attitude à l’avenir. Lee Tenghui, le Président taiwanais va peut-être exacerber la colère, par un livre où il conseille à Pékin de «renoncer à sa tentation d’une grande Chine», -de céder l’autonomie à 5 régions, dont Taiwan. Peut-être le seul point positif dans ce sombre tableau : toutes les instances du pays se voient priées de réfléchir à une révision de la diplomatie nationale.

Angle n°1 : les « intentions réelles de l’OTAN au 21ème siècle », mais cette révision demande aussi d’émanciper les esprits (mot d’ordre réformateur), et exclut surtout le nationalisme, comme moteur politique de la Chine à l’avenir.

 

 

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