Patron de l’ANP, (le Parlement chinois), Qiao Shi est resté en France du 25 au 30/3, plus que nécessaire pour une simple visite de courtoisie.
A travers ses entretiens avec la classe politique française et au Figaro (A. Peyrefitte), il a utilisé Paris comme chambre d’écho pour lancer vers son pays des idées tabou, martelant le thème, après 10 ans d’oubli, de la réforme politique. Après les mots d’ordre du «Parti au-dessous des lois», du «Parlement, gardien de la Constitution», Qiao réclame la «séparation du Parti et de l’Etat»- que le parti communiste chinois (PCC) se concentre sur les problèmes de morale socialiste, et laisse le pouvoir réel aux mains des organes compétents, «laïques»: Conseil d’Etat, ministères etc.
La même choquante laïcisation est réclamée pour l’APL, l’armée chinoise, là aussi contre les thèses de Jiang qui vient de tenter en mars de faire reconnaître le leadership absolu (non constitutionnel) du Parti sur l’armée.
Enfin, pour faire bon poids, le Président de l’ANP propose de brider le «culte de la personnalité» (la revendication de Jiang, de se faire re-connaître comme «coeur» du Parti)… C’est donc une désunion marquée, au sommet, qui éclate, depuis la mort du patriarche
Sommaire N° 13