Editorial : Al Gore à Pékin : une réussite ambiguë !

Ayant opté pour le rapprochement après 8 ans de froid, Zhong Nan Hai et la Maison Banche voulaient faire de la mission Al Gore une réussite.

Mais alors, pourquoi, durant cette visite, les soupçons Républicains d’argent sale chinois dans la campagne de Bill Clinton et, dans la presse locale, ces pensum hostiles à une Amérique «hypocrite», et ces intentions malicieusement trahies, de vendre des missiles chinois à l’Iran?

Avec de part et d’autre de tels adversaires au réchauffement, le succès ne pouvait être que mitigé. Le vice-Président a arrondi les angles sur les Droits de l’Homme et  mis l’accent sur ce qui compte : le déficit commercial US envers la Chine (39,5 MM USD), et la quête mystique d’une autre manière d’aborder les problèmes, ce qui signifie en clair, suivre le chemin tracé des années plus tôt par Bonn puis Paris

Le Président Jiang est invité aux USA en automne, Bill Clinton fera l’an prochain le voyage tant attendu par Pékin. En échange, «un contrat et demi»: celui de General Motors, (voir ci-dessous), et le repêchage pour Boeing de la moitié d’un contrat en souffrance… Ce n’est pas la pêche miraculeuse, mais Washington ne pouvait espérer plus pour un début.

Après ces deux journées pékinoises, l’ambiguïté demeure: les USA ne renoncent pas à critiquer la Chine sur son bilan démocratique, comme l’a montré le discours «militant» d’Al Gore face aux étudiants de l’université Qinghua. Un choix «moral», qui devrait maintenir, à l’avenir, l’avantage «politique» aux groupes industriels du Vieux Continent.¦

 

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