«Fructueuse, amicale et positive» – la visite de J.P. Delamuraz, Président de la Confédération Helvétique, la semaine passée à Pékin reflète le bon climat entre Chine et Suisse géant et nain.

M. Delamuraz rentre chez lui avec une licence d’exploitation accordée pour la 1ère fois à un assureur étranger, Winterthur, qui l’emporte sur le géant Allianz, 6 fois plus grand; un fonds commun de 25 millions de FrS. pour la promotion de la coopération des P.M.E (Petites et Moyennes Entreprises) des deux bords; une baisse douanière bilatérale de 60% sur 58 positions tarifaires…

Manifestement, de Pékin vers Berne, le courant est mieux passé que vers Paris, avec qui le dialogue était presque rompu entre 1989 et 1994, ou même Bonn (malgré son évident désir d’être, face à la Chine, le « bon élève »), avec qui le climat s’est brutalement dégradé cet été!

D’où vient cette bonne entente? De la «discrétion» helvétique sur le thème des Droits de l’Homme, ou du pragmatisme commercial d’une diplomatie suisse proche de ses milieux d’affaires?

En tout cas, les contacts tissés après 1989 ont joué, tout cela s’accumulant pour faire de la Suisse, aux yeux de Pékin, une valeur sure. Ces atouts, la Suisse compte à présent les faire fructifier sur quelques dossiers clés: l’intensification des vols entre les 2 pays pour Swissair et la CAAC, ou le futur barrage des 3 Gorges, controversé, mais aussi convoité par les groupes d’ingénierie mondiaux.

La Suisse n’exclut pas d’y ouvrir des prêts d’Etat, sous certaines conditions écologiques et de relogement du M de personnes à déplacer. Enfin, ABB espère vendre 20 locomotives (120 M FrS), et l’établissement d’une JV de 1200 emplois, pour 50M USD, pour produire celles-ci sous licence.

Si l’on ajoute au tableau l’ouverture d’une JV «Roche» cette semaine à Shanghai, et celle d’une autre «Nestlé» dans 10 jours à Tianjin, on peut sans abus, face à cette coopération dynamique, parler de «modèle suisse», pour les relations de petits pays industrialisés avec la Chine.