Société : Numéro Spécial ANP – La moitié du Ciel au pouvoir

Grand rendez-vous annuel, d’une démocratie différente des Parlements de l’Ouest, ANP (Assemblée Nationale populaire) et CCPPC (Conférence Consultative Politique du Peuple chinois) mettent en collision 3000 édiles de tout l’empire, pour des débats au ton plus frais, moins compassés que le reste de l’année. Le Vent de la Chine, tout au long de ce numéro Spécial,vous en restitue l’atmosphère, parfois grave et civique, souvent cocasse.

 Le hasard a fait coïncider la Journée mondiale de la femme ( 08/03) avec le Plenum, permettant un débat sur la place de celle qui occupe «  la moitié du ciel » dans le système socialiste. Le Bureau Politique n’a qu’1 femme pour 24 hommes  et  l’ANP ( le Parlement) stagne à 21% depuis 30 ans. Ce qui ne la dérangerait pas, si le reste de la planète n’était en train de combler l’injustice. De 12ème assemblée féminine en 1994, l’ANP passe 55ème en 2010.

• Bon moment pour Zhang Liming (CCPPC, Fédération des Femmes), pour réclamer des quotas de députées.

• Huang Xihua (Canton)réclame, elle, la baisse de l’âge nuptial légal des filles à 18 ans, pour les protéger – la loi dit « 20 ans ». Proposition surprenante mais pragmatique : au village, le mariage avant 20 ans est courant, laissant ainsi la jeune épouse sans recours en cas d’abandon du mari.Pour celles exerçant des métiers « de tête », Wang Enduo (Académie des Sciences) réclame la retraite à 60 ans comme pour les hommes, et non à 55 ans.  Curieusement, elle n’invoque pas l’injustice économique (face à l’homme qui cotise 5 ans de plus), mais la rentabilité pour la nation : comme les chercheurs passent plus d’années aux études qu’au labo, si cinq chercheuses retardent la pension de cinq ans, travaillant 30 ans au lieu de 25 ans, le résultat pour la nation équivaudra à un doctorat de plus, en terme de puissance de recherche.

• Wang Ronghua, l’ex-directeur de la SASS (Académie de Shanghai des sciences sociales) en profite pour s’inquiéter de la tendance des filles à mieux étudier que les gars, raflant dans les facs jusqu’à 65% des places, et véritable lame de fond matriarcale dans les sciences et techniques. Le maintien d’une domination mâle dans la sphère politique lui apparaît anachronique, et une perte sèche pour la nation.

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