Le Vent de la Chine Numéro 9 (2020)
Un mois après la mise en quarantaine de la ville de Wuhan, la Chine serait-elle sur le point de voir le bout du tunnel ? Outre plusieurs « clusters » de cas dans des prisons de cinq provinces (512 cas) et deux hôpitaux pékinois (36 cas à l’hôpital de Fuxing, et 250 personnes placées en observation à l’Hôpital du Peuple de l’université Beida), le nombre de malades hors Hubei enregistre une baisse continue depuis près de trois semaines. Au 21 février, 18 provinces n’en recensaient même aucun (Jiangsu, Gansu, Liaoning, Tibet, Mongolie intérieure…) ! Au Hubei, les chiffres chutent aussi, mais pas pour les mêmes raisons… Cette tendance « tombe à pic », puisqu’il faut absolument remettre le pays en marche. Les leaders provinciaux sont désireux de relancer la machine, mais les cadres locaux eux, sont plus réticents, craignant d’avoir à porter la responsabilité d’un nouveau foyer épidémique. Conscient qu’une solution unique pour toutes les provinces, villes, districts, quartiers, villages ne fonctionnerait pas, l’Etat encourageait les autorités locales à prendre leurs propres initiatives. Cela aboutissait à une cacophonie de règles, souvent prudentes, parfois confuses, et dans certains cas, plus qu’excessives, conduisant à des abus. Selon le New York Times, 760 millions de personnes étaient encore concernées par des restrictions aux déplacements mi-février. A Hangzhou, siège d’Alibaba, il faut montrer patte blanche en montrant son « code de santé » (vert, jaune, ou rouge) sur l’application Alipay (cf photo). Dans le Yunnan, il est requis de scanner un QR code à chaque entrée ou sortie d’espaces publics. A Nankin, le coronavirus est l’occasion de mettre le système de crédit social à contribution : en cas de mensonge sur son historique de voyage, de contact extérieur en se sachant contaminé, ou de propagation de fausses informations, la personne sera sanctionnée. Par contre, le personnel médical ainsi que les firmes contribuant à la lutte contre le virus, seront récompensés.
Côté entreprises, plus de la moitié des industries dans le Guangdong et le Jiangsu avaient repris leurs opérations au 19 février, selon la NDRC, tutelle de l’économie. Même constat à Shanghai pour 97% des entreprises classées dans le Fortune 500 et 93% des multinationales y ayant leur siège régional. Mais la prudence est de mise. A Chongqing, une usine du groupe Pangang était bouclée après avoir recensé trois cas de COVID-19 parmi ses ouvriers. 130 autres étaient placés en quarantaine dans un hôtel. A Pékin, tous les salariés de la compagnie de e-commerce DangDang étaient renvoyés chez eux après qu’une employée tombe malade. Ces deux exemples illustrent bien la difficulté de cette reprise : comment trouver un équilibre entre sûreté et productivité ? Comment se remettre au travail avec des employés manquant à l’appel, des problèmes d’approvisionnement, ou un manque de trésorerie ? Naturellement, ce sont les PME qui souffrent le plus. Selon un sondage réalisé début février par Tsinghua et Beida auprès de 995 d’entre elles, un tiers déclaraient pouvoir survivre un mois seulement dans ces conditions, un tiers deux mois, et 18% trois mois. Une autre enquête du site de recrutement Zhaopin révélait que 10% des firmes sondées étaient sur le point de fermer leurs portes, 30% prévoyaient des licenciements, et 30% ne pourraient pas payer leurs salariés à temps. Des chiffres « plus effrayants que l’épidémie elle-même », selon l’ex-maire de Chongqing Huang Qifan, actuel président du Comité des Affaires économiques de l’Assemblée Nationale Populaire. Pour y remédier, Huang et 16 autres experts recommandaient d’augmenter le déficit fiscal à 3,5% du PIB, émettre pour 1000 milliards de yuans d’obligations, voire publier un chiffre de croissance pour le 1er trimestre en excluant l’impact du coronavirus pour redonner de la confiance (en plus du PIB habituel bien sûr). Le report probable de la session du Parlement leur laisse encore un peu de temps pour faire des ajustements… Zhu Ming, ancien vice-directeur du FMI, évaluait les pertes de janvier et février à 185 milliards de $, dans le tourisme et la consommation, sans compter le secteur automobile (dont les ventes chutaient de 92% les deux premières semaines de février). Chez Natixis, on table sur une croissance trimestrielle entre 2,5% et 4% selon la vitesse de reprise et les mesures prises par le gouvernement.
Pour le Président Xi Jinping, l’enjeu de cette reprise est grand. Elle pourrait compromettre ses deux sacro-saints objectifs pour 2020. Le premier vise à éradiquer l’extrême pauvreté d’ici la fin de l’année. Ils n’étaient plus que 5,5 millions à être concernés fin 2019. Or, cette épidémie frappe aussi les paysans, pénalisés par la fermeture des routes, et les migrants, coincés au village. Le second consiste à atteindre une « société de petite prospérité » sur la base du doublement du niveau de vie par rapport à 2010. Cet objectif ne sera pas atteint si le PIB annuel tombe en dessous des 5,6%. On le comprend, chaque semaine qui passe au ralenti éloigne un peu plus Xi Jinping de ses objectifs. Mais il ne fait aucun doute que le leader remuera ciel et terre pour arriver à ses fins.
« Le personnel médical incarne le grand esprit révolutionnaire qui va de l’avant sans craindre les difficultés ». C’est en ces termes que le Président Xi Jinping exprimait son admiration pour ces professionnels de santé qui travaillent sans relâche à l’épicentre de l’épidémie (à Wuhan et dans le Hubei). Même si ces derniers sont érigés en héros de la nation, certains internautes exprimaient leur indignation : « je ne veux pas avoir à pleurer des martyrs, je veux simplement les voir rentrer chez eux sains et saufs ». Le Premier ministre Li Keqiang semblait répondre à ces inquiétudes en affirmant le 20 février que « plus aucune contamination du personnel soignant ne sera tolérée ».
Officiellement, selon les chiffres de la Commission Nationale de Santé dévoilés le 11 février, 1 716 médecins et infirmiers auraient été contaminés par le virus. Moins d’une semaine plus tard, une équipe de chercheurs du Centre épidémiologique National (CDC) révélait un chiffre deux fois plus élevé : au bas mot, ils seraient 3 019 contaminés, dont plus de la moitié dans un état sérieux ou critique. Le 26 février, une équipe de l’OMS avancait un chiffre de 3387 cas parmi le personnel médical, dont 90% dans le Hubei. Selon Caixin, l’établissement le plus touché de Wuhan serait l’hôpital Central, avec 230 contaminations (4 décès) sur 4000 médecins et infirmières. En tout, 25 033 soignants, répartis en 217 équipes des quatre coins du pays, ont été envoyés en renfort dans la province, dont plus des trois quarts à Wuhan. C’est plus que lors du tremblement de terre de Wenchuan (Sichuan) en 2008, sans compter le personnel militaire et les anciens combattants.
Mais dans cette « guerre du peuple » contre le virus, on recense des pertes dans les tranchées. Le 21 février, Xia Sisi, gastro-entérologue de 29 ans, décédait du virus après un mois d’hospitalisation. La veille, Peng Yinhua, pneumologue du même âge, succombait également à la maladie, après s’être battu 20 jours en soins intensifs. Il avait repoussé son mariage prévu au 1er février pour continuer à soigner des patients atteints du le virus. Le 18 février, Liu Zhiming, 50 ans, Directeur de l’hôpital de Wuchang décédait du COVID-19. Le neurochirurgien avait été diagnostiqué fin janvier. L’annonce confuse de son décès n’était pas sans rappeler celle du lanceur d’alerte le Dr Li Wenliang : déclaré mort par la presse officielle, puis réanimé, puis mort pour de bon… Quatre jours plus tôt, une infirmière du même hôpital, Liu Fan, 59 ans (retraitée), rendait son dernier souffle, une semaine après avoir été diagnostiquée du virus. Ses deux parents et son frère furent également emportés par la maladie. Le 7 février, Dr Xu Hui, 51 ans, décédait soudainement à Nankin après avoir travaillé 18 jours d’affilée. Le 3 février, Song Yingjie, infirmier de 28 ans, était retrouvé mort à son dortoir, après avoir passé la nuit à relever les températures des automobilistes à un péage du Hubei. Il aurait travaillé 10 jours de suite. Le 24 janvier, le Dr Liang Wudong, 62 ans, Directeur du département ORL d’un des meilleurs hôpitaux de la ville, décédait de la maladie neuf jours après l’avoir contractée. Il avait officiellement pris sa retraite en mars 2019. Le 23 janvier, la Dr Jiang Jijun, 51 ans, surmenée, décéda d’une crise cardiaque alors qu’elle traitait ses patients. Au 1er mars, ils étaient 25 médecins et infirmières à avoir péri, directement ou indirectement, du COVID-19. Pour le personnel soignant, le risque de contracter le virus était particulièrement élevé début janvier, lorsque la transmission interhumaine n’était pas admise (ou plutôt gardée secrète). Une collègue du Dr Li Wenliang, Ai Fen, Directrice des urgences à l’hôpital Central de Wuhan, fut, elle aussi par deux fois (30 décembre et 1 janvier) contrainte au silence, après avoir tenté d’alerter sa direction d’une possible transmission interhumaine. Lors d’une réunion du comité disciplinaire de l’établissement le 2 janvier, elle fut réprimandée : « vous n’avez aucune éthique professionnelle, et votre comportement irresponsable risque d’engendrer un vent de panique et d’affecter la croissance et la stabilité de la ville ».
D’autres figures de Wuhan étaient emportées par la maladie, comme Liu Shouxiang, peintre de 62 ans, célèbre pour ses aquarelles (décédé le 13 février) ; Duang Zhengcheng, chercheur et académicien de 86 ans, reconnu pour avoir inventé le premier scalpel gamma en 1996 (15 février). Qiu Jun célébrité du web et champion de body-building de 72 ans (6 février). L’activiste et fondateur de l’ONG « Friends of Nature », Xu Dapeng, décédait également le 22 janvier d’une « infection respiratoire », 10 jours après le décès de sa femme qui présentait les mêmes symptômes. Ni l’un, ni l’autre n’avait été testé pour le COVID-19. Le 3 février, le mari de l’ancienne championne olympique d’aviron Pei Jiayun, décédait à l’hôpital avant même d’avoir obtenu la confirmation de sa contamination…
Enfin, le destin tragique de la famille du réalisateur Chang Kai (55 ans) émouvait le pays entier. Son père fut le premier à tomber sévèrement malade le 25 janvier. Faute de lits disponibles dans les hôpitaux, il fut renvoyé chez lui, avant de décéder trois jours plus tard. Malheureusement, le vieil homme contamina sa femme, sa fille et son fils. Son épouse fut la suivante à succomber le 2 février. Puis ce fut au tour de sa fille de trépasser… Chang Kai sur son lit de mort, rédigea ses adieux, destinés à son fils, resté à Londres. Il décéda le 14 février. Son épouse, également contaminée, est toujours dans un état critique. Cette famille décimée illustre les dangers de la mise en quarantaine à la maison, une consigne décrétée faute de moyens et pratiquée jusqu’au 2 février. Ce jour-là, le professeur Zhong Nanshan avertissait du danger de renvoyer les patients chez eux. A partir de ce moment, les cas suspectés furent classifiés en quatre catégories (les cas confirmés, suspectés, avec fièvre, ou asymptomatiques mais ayant été en contact avec des malades) et répartis dans différents hôpitaux ou centres d’accueil d’urgence.
Dix jours plus tard, la Commision Nationale de la Santé revoyait sa méthode de diagnostic afin de ne laisser aucun porteur potentiel du virus passer les mailles du filet. L’objectif était d’avoir diagnostiqué tous les cas avant le 19 février. Ils ratissèrent donc large en considérant une radio du thorax suffisante pour confirmer un cas, les kits de diagnostic étant en quantité limitée et pouvant parfois résulter de faux négatifs. Cela produisait un « pic » de nouveaux cas dans la même journée (14 840 au Hubei). Par contre, cette nouvelle méthode a pu amener à mélanger les patients atteints d’une simple grippe avec ceux ayant contracté le COVID-19, et avoir ainsi provoqué de nouvelles contaminations…
Alors, une 6ème version de la méthode de diagnostic fut mise en place : les nouveaux cas confirmés seraient uniquement ceux validés en laboratoire par le test d’acide nucléique (RT-PCR) ou par un nouveau test (tout juste mis au point par l’équipe de Zhong Nanshan), détectant un type d’anticorps spécifiques (IgM) en 15 min seulement. Naturellement, ces critères plus stricts s’accompagnèrent d’une baisse draconienne du nombre de nouveaux cas ce jour-là (seulement 349 au Hubei). 279 cas diagnostiqués uniquement selon leurs signes cliniques étaient également déduits du compte total. Le nouveau Secrétaire du Parti de la ville, Wang Zhonglin mettait en garde : « cette campagne de diagnostic doit être prise très au sérieux… et si un seul nouveau cas est détecté après le 19 février, les leaders de district seront tenus pour responsables ».
Dès le lendemain, nouvelle marche arrière ajoutant à la confusion : sur ordre de Ying Yong, nouveau secrétaire du Parti de la province, « tous les cas précédemment retirés devraient être réintégrés, et tout cadre convaincu d’avoir déduit des cas serait tenu responsable. Tout doit être fait pour que les données soient transparentes, précises et dévoilées en temps réel ». Des mots de Chen Yixin, haut dirigeant envoyé à Wuhan superviser la situation, « ces problèmes de critères statistiques doivent être réglés de toute urgence. Ces nombreux revirements n’ont fait qu’attiser la suspicion du public, et la passivité des cadres en charge ».
On le voit bien, les nouveaux dirigeants parachutés au Hubei début février par Xi Jinping, tapent du poing sur table pour exiger de la transparence des cadres de rang inférieurs. Cependant, ces derniers sont tiraillés entre deux missions contradictoires : présenter des données réellement « transparentes » (avec un nombre de cas qui ne sera pas forcément en baisse) et avaliser la ligne officielle affirmant que les choses vont mieux. Ne pouvant accomplir les deux à la fois, ils n’ont d’autre choix que de trafiquer les chiffres… Et il n’y a rien de nouveau sous le soleil.
Ces derniers jours, le gouvernement ambitionne de traiter le mal à la racine en accélérant l’adoption de deux nouvelles lois. Le 14 février, le Président Xi Jinping appelait à « mieux protéger la faune » : entendez, durcir la loi à l’encontre de consommation (et du commerce illégal) d’animaux sauvages, soupçonnée d’être la cause de l’épidémie actuelle. Il soulignait également l’importance d’améliorer le mécanisme de prévention épidémique, notamment par le biais d’une nouvelle loi sur la biosécurité. Les deux sont indirectement liées.
Pourquoi la Chine semble-t-elle plus sujette aux zoonoses (maladies animales transmises à l’humain) que d’autres pays ? Les experts identifient deux facteurs : une forte densité urbaine combinée à un aspect culturel (habitudes alimentaires). C’est pour cette raison que le Comité Permanent de l’Assemblée Nationale Populaire (ANP), présidé par Li Zhanshu, n°3 du pays, va revoir le 24 février le ban temporaire de la vente d’animaux sauvages dans les marchés, restaurants et sur internet, décrété à la hâte le 26 janvier. En trois semaines seulement, 700 personnes ont été condamnées pour ce délit et 40 000 bêtes ont été saisies (écureuils, belettes, sangliers…).
En effet, il est courant de consommer de tels mets (viande d’âne, de chien, de chevreuil, de crocodile ou de tortue) ou d’en faire cadeau à ses partenaires d’affaires, devenant des symboles de distinction sociale. Ces ingrédients sont également très prisés en médecine traditionnelle chinoise (TCM), tels que les écailles de pangolin (potentiel animal « hôte » du COVID-19), la vésicule biliaire d’ours, ou la corne de rhinocéros (dont la demande est en plein boom depuis l’épidémie, car elle est censée réduire la fièvre). Ajoutez à cela un brin de superstition (un des caractères qui forment le mot « chauve-souris » est un homophone du mot « bonheur »), et vous avez la recette d’une coutume qui traverse les siècles !
Cette fois, le régime semble déterminé à prendre des mesures fermes, avec le soutien d’une large partie de la population, dont la jeunesse. La cause a en effet été rendue populaire ces dernières années par des stars comme le chanteur Jay Chou, les acteurs Jackie Chan (cf photo) et Liu Ye, associés à l’ONG américaine Wild Aid. Fin janvier, le hashtag « supportez l’interdiction des marchés d’animaux sauvages » était vu plus de 270 millions de fois sur Weibo. Le 21 février, un sondage en ligne réalisé entre le 28 janvier et le 14 février, révélait que plus de 97% des personnes interrogées étaient favorables à une interdiction totale du commerce d’animaux sauvages. Alors, étant donné le report probable de la session annuelle du Parlement (« lianghui ») début mars, le Comité Permanent de l’ANP pourrait accélérer le passage d’une motion pour une interdiction permanente. Cela lui éviterait de devoir obtenir un consensus des délégués pour amender le cadre légal existant. Une loi sur le sujet était adoptée dès 1998, puis revue trois fois, notamment en réponse au SRAS de 2003 et à la grippe aviaire H7N9 de 2013. Mais des lacunes subsistent : il n’y a pas d’interdiction totale de consommer des animaux sauvages, et leur élevage à des fins commerciales est autorisé. Dans les faits, l’Administration des forêts et des prairies (NFGA) n’émet des licences de vente que pour 54 animaux (dont grenouilles, civettes, tortues et crocodiles) et d’élevage de quelques espèces menacées comme les ours, tigres et pangolins, officiellement à titre de conservation. Dans la pratique, ces autorisations sont en fait des couvertures pour en faire un commerce illégal, ces animaux étant élevés pour finir dans les assiettes ou en TCM. Et les autorités locales ferment les yeux, permettant de faire vivre 6,2 millions de personnes (hors fourrure et cuir), principalement dans les communautés rurales. Ce business a donc une place importante dans la lutte contre la pauvreté. Un rapport de l’Académie chinoise de l’ingénierie paru en 2017, estimait le chiffre d’affaires de ce secteur à 19 milliards de $. La Chine est le premier marché mondial pour le commerce d’animaux sauvages. Pourtant, l’abolir pourrait entraîner une explosion hors contrôle des marchés noirs, comme cela avait été le cas lors d’une tentative d’interdiction après le SRAS. Cette situation serait beaucoup plus dangereuse que le risque que représentent les marchés comme celui de Huanan à Wuhan. Plutôt de les interdire catégoriquement et de les pousser vers la clandestinité, certains experts appellent simplement à mettre en place une réglementation plus spécifique (notamment en utilisant les noms scientifiques des espèces) et donner plus de moyens aux autorités pour faire respecter la loi, le tout couplé à des campagnes de sensibilisation pour décourager les consommateurs. Mais, vu le tollé provoqué par l’épidémie, le pouvoir semble déterminé à avoir la peau de ces marchés… C’était finalement chose faite le 24 février. Le Comité Permanent de l’ANP décrétait une interdiction, avec effet immédiat. Une décision saluée par les associations de défense des animaux.
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L’autre loi en préparation, concernant la biosécurité, ne sort pas non plus du chapeau. Depuis la dernière session du Parlement en mars 2019, le Comité Permanent de l’ANP en avait fait une de ses priorités, probablement poussé par les récents scandales des vaccins frelatés, des bébés génétiquement modifiés, et l’épidémie de fièvre porcine. En juillet dernier, Li Zhanshu s’impatientait, appelant à accélérer les préparatifs. Finalement, un projet de loi de 75 articles était soumis le 21 octobre, abordant huit aspects : la prévention et le contrôle de maladies infectieuses (humaines, animales, ou végétales) ; la R&D des biotechnologies ; garantir la biosécurité dans les laboratoires (un appel réitéré le 15 février par le ministère de la Science et de la Technologie) ; sécuriser les ressources biologiques et génétiques chinoises, protéger la biodiversité (objet d’une conférence de l’ONU organisée à Kunming en octobre 2020) ; la résistance aux antibiotiques ; la prévention d’attaques bioterroristes ; la défense contre la menace d’armes biologiques…
Pourtant, il existe déjà une loi sur la réponse d’urgence et une autre sur la prévention et le traitement des maladies infectieuses, détaillant toute la marche à suivre, de l’annonce jusqu’à la gestion d’une épidémie. Le 18 février, le magazine Caixin s’interrogeait : « s’il existe déjà un cadre juridique et que les autorités l’ont suivi à la lettre, pourquoi en est-on arrivé là » ?
Post-SRAS, un réseau national de centres de contrôle épidémiologique (CDC) ainsi qu’un mécanisme d’alerte, avaient été mis en place. Lorsqu’un cas de maladie infectieuse est découvert, la clinique ou l’hôpital doit le déclarer sur une plateforme en ligne, sur laquelle le CDC national est connecté. Si le nombre de cas recensés dépasse les cinq, alors le CDC national envoie une équipe sur place pour conduire une enquête épidémiologique, et collecter des échantillons. C’est ce qui s’est passé lors du COVID-19. Mais « suivi en temps réel » de la maladie ne veut pas dire « décisions et annonces en temps réel ». En effet, les scientifiques du CDC ne font que rassembler, analyser les données, et émettre des recommandations, l’entité ne dispose d’aucun pouvoir de décision. Selon la loi, seule la Commission Nationale de Santé peut déclarer une épidémie et dévoiler des informations au public : les autorités provinciales ou locales ne peuvent le faire qu’après en avoir obtenu l’autorisation. C’était la défense du maire de Wuhan, déclarant « avoir attendu les instructions venues d’en haut pour agir ». Par contre, les pouvoirs locaux sont en droit de publier des avertissements au sujet d’une potentielle épidémie – ce que la Commission de Santé de Wuhan faisait pour la première fois le 31 décembre. Dans une interview accordée au Global Times, le chef du CDC national, Zeng Guang (cf photo), affirmait que la lente réponse à l’épidémie est en partie liée à l’hésitation des décisionnaires. Avec tact, Zeng rappelait que les autorités compétentes doivent non seulement prendre en compte l’aspect scientifique, mais aussi celui politique, la stabilité sociale, l’économie, et veiller à la satisfaction de la population pendant la période la plus importance de l’année, le Nouvel An chinois. « Mais selon moi, sur des sujets si importants, il faut adopter une approche plus scientifique, car si nous ne le faisons pas, il serait vain de prendre en compte les autres aspects ». Manière détournée de dire que tant que la santé publique sera assujettie aux objectifs politiques et intérêts du Parti, la réaction épidémiologique sera ralentie.
Même si la gestion d’une épidémie représente un challenge de taille pour les gouvernements du monde entier, la large campagne anti-corruption lancée par Xi Jinping, frappant les « mouches comme les tigres » (petits cadres comme hauts dirigeants) n’a pas encouragé la prise de décision, bien au contraire. Craignant de faire des vagues, les cadres préfèrent faire le pari de l’inaction, soit en cachant le problème, soit en attendant les ordres de l’échelon supérieur. Cette mentalité ne date pas d’hier, mais semble accentuée à tout niveau de la hiérarchie par l’omni-compétence du Président en tout domaine. Même les hauts dirigeants semblent craindre que leurs initiatives soient mal perçues au sommet et ne leur coûtent leur place… Dans ces conditions, une nouvelle loi de biosécurité traitera-t-elle vraiment la racine du problème ?
Début février, le Président Xi Jinping appelait les cadres à reprendre le contrôle du récit médiatique de l’épidémie. Diverses initiatives émergeaient peu après, au succès pour le moins mitigé.
La dernière en date (17 février) émanait de la Ligue de la Jeunesse : sur Weibo, elle présentait à ses 12 millions d’abonnés, deux nouveaux porte-paroles virtuels, Hongqi Man et Jiangshan Jiao (« drapeau rouge abondant » et « terre adorée »). Quelques heures plus tard, les avatars disparaissaient entièrement du web après avoir été critiqués par le public : « des gens meurent du virus, des médecins luttent pour sauver des vies, et pendant ce temps, vous essayez d’attirer notre attention sur des dessins animés ? » pouvait-on lire. « De quoi a-t-on le plus besoin ? D’un fort soutien matériel ou de puériles tentatives virtuelles de nous remonter le moral ? », déplorait un internaute.
Fin janvier, la CCTV retransmettait en direct pendant 10 jours la construction d’un hôpital d’urgence à Wuhan. A cette occasion, elle appelait les spectateurs à voter pour leur pelleteuse favorite (désignée en fonction de leur couleur). Mais l’initiative passait mal : « la situation est désastreuse et on nous propose un jeu » ?
De même, partager les sacrifices du personnel soignant ne fait pas recette. L’histoire de l’infirmière Zhao Yu (cf photo) enceinte de neuf mois mais continuant à travailler, ou celle de Huang Shan, de retour à l’hôpital 10 jours seulement après avoir fait une fausse-couche, suscitait l’indignation sur les réseaux sociaux : « arrêter de promouvoir l’inhumanité », « cette tentative de propagande est un échec ».
Réaction similaire à la vidéo publiée par le Gansu Daily (cf photo), où l’on peut voir une douzaine d’infirmières pleurer en silence alors qu’on leur rase la tête (pour faciliter le port d’un filet et ainsi éviter la propagation du virus). L’opération de communication, qui avait pour objectif de mettre en avant la bravoure des internautes, ne fit que les mettre en rage. Un article largement partagé sur WeChat appelait à « arrêter d’utiliser la situation de ces femmes comme des outils de propagande ».
Comme on le voit, si le recours à la propagande est quasi systématique en période de crise, l’opération ne réussit pas à tous les coups. Lors de la guerre commerciale ou pendant les manifestations à Hong Kong, les campagnes lancées avaient réussi à mobiliser autour des thématiques nationalistes et de souveraineté. Cette fois, le problème est domestique, et des voix divergentes s’élèvent, critiquant la gestion de l’épidémie. En fin de compte, la population n’a plus le cœur à se laisser distraire par des jeux ou des cartoons, ni l’envie de s’apitoyer sur le sort du personnel médical. Ce n’est pas que les gens y soient insensibles, bien au contraire : ils veulent simplement que des mesures soient prises pour que la solution s’améliore réellement. Il en va de la crédibilité du gouvernement.
Il y a quelques semaines, Chen Feng, le président de HNA, était encore persuadé de pouvoir gagner la guerre des liquidités : « 2020 sera une année cruciale » déclarait-il dans ses vœux pour la nouvelle année. Pourtant, le conglomérat originaire de l’île de Hainan va probablement succomber à l’épidémie du COVID-19. En janvier, le fleuron du groupe, la compagnie aérienne Hainan Airlines embarquait seulement 4,6 millions de passagers (35% de moins qu’en 2019). Le mois de février devrait être plus dur encore…
Selon le cabinet OAG Aviation Worlwide, les compagnies étrangères ont supprimé 1,7 million de sièges vers la Chine (soit 80% de leurs vols), tandis que celles chinoises en ont annulé 10,4 millions sur les vols domestiques. A cause de l’épidémie, l’association du transport aérien international (IATA) estimait le manque à gagner à 27.8 milliards de $ sur toute la région Asie-Pacifique, dont 12,8 milliards de $ pour le seul marché chinois. Si la situation perdure, 2020 serait la première année depuis la crise financière de 2008-2009 à subir une baisse de nombre de réservations aériennes dans le monde.
Avant l’épidémie, HNA présentait déjà des symptômes inquiétants. En 2016-2017, le groupe fut pris d’une fièvre acheteuse pour 45 milliards de $ (Hilton, Deutsche Bank, ou encore Aigle Azur, Aéroport de Toulouse, Pierre & Vacances). Suite à quoi, le gouvernement chinois lui administrait un traitement de cheval pour éponger ses dettes monumentales. HNA était donc contraint de se séparer d’une longue liste d’actifs, pour se reconcentrer sur son cœur de métier historique : le transport aérien. Mais en se délestant de ces actifs, HNA réduisait aussi ses liquidités : dès 2018, Hainan Airlines avait du mal à payer le kérosène de ses avions et ses taxes aéroportuaires. Plusieurs livraisons d’Airbus restaient d’ailleurs en souffrance… Cet été là, la chute mortelle en Provence du cofondateur de HNA Wang Jian, mettait en lumière le fonctionnement opaque du groupe… Début 2019, les deux crashs successifs de nouveau modèle Boeing 737 MAX, forçaient Hainan Airlines à clouer au sol ses 11 appareils de ce type – pour son malheur HNA en détenait la 3ème flotte du pays. Au 30 juin 2019, sa dette totale était encore de 706.7 milliards de yuans (100.5 milliards de $). Face à des problèmes de liquidités de plus en plus pressants, le groupe cherchait à se séparer de la société de leasing irlandaise Avolon (8,5 milliards de $) ainsi que du groupe suisse de maintenance aéronautique SR Technics (entre 700 millions et 1 milliard de $). En parallèle, afin d’homogénéiser sa flotte d’appareils, Hainan Airlines passait commande le 23 décembre de 40 A330 neo pour une valeur catalogue de 12 milliards de $. Fin janvier, la compagnie opérait 357 appareils, contre 470 en 2019.
Pour éviter une banqueroute retentissante, le gouvernement provincial de Hainan, où HNA a son siège, s’apprêterait à reprendre le contrôle du conglomérat, incapable de faire face à ses créanciers. Le 19 février, Shen Danyang, vice-gouverneur, rencontrait Chen Feng pour établir un plan de sauvetage. L’administration chinoise de l’aviation civile (CAAC) pourrait permettre aux trois plus grandes compagnies aériennes (contrôlées par l’Etat) « d’absorber de plus petites qui souffrent le plus de l’effondrement des voyages ». La rumeur voudrait que Hainan Airlines soit récupérée par Air China, tandis que le reste de HNA serait réparti entre China Eastern et China Southern. Une des filiales de HNA, Surparna Airlines, serait vendue au gouvernement du Jiangsu. Rien ne fuitait concernant Hong Kong Airlines, compagnie aérienne créée par HNA en 2006, qui traverse aussi une zone de turbulences, après avoir souffert des manifestations dans la RAS. Début février, elle annonçait le licenciement de 400 employés.
« Depuis plusieurs mois déjà, le futur est un peu plus incertain chaque jour », confie un capitaine étranger de Hainan Airlines. « Il y a eu les arriérés de salaires, puis la mise en congés sans solde fin janvier suite à l’épidémie. Même si Air China nous absorbe, pas sûr que la compagnie reprenne tous les employés de Hainan Airlines. Et bien sûr, les pilotes étrangers ne seront pas la priorité… De plus, les autres transporteurs aériens chinois mettront du temps avant de réembaucher, car eux aussi souffrent de l’épidémie. Pour moi, il est donc l’heure de chercher un nouvel employeur. Mes collègues chinois eux, garderont peut-être leur travail. Mais en attendant, ils ne gagnent presque rien, étant donné qu’ils sont rémunérés au nombre d’heures de vol ».
En 2019, Air China, China Eastern et China Southern détenaient 63% du marché chinois en capacité. Avaler Hainan Airlines permettrait donc de les consolider, récupérer des parts de marché et réduire leur concurrence. Mais pas sûr que la disparition de Hainan Airlines soit une bonne nouvelle pour les voyageurs. Enfin, si la reprise de HNA par le gouvernement se confirme, ce ne serait pas la première chute d’un colosse aux pieds d’argiles (les assurances Anbang), ni la dernière…
A l’achat de la résidence en février, toutes s’étaient mises d’accord pour préserver la vocation amicale et féministe de leur démarche : toutes leurs décisions d’avenir, tous leurs comportements devraient être compatibles avec la communauté, afin de préserver l’esprit du groupe, loin des enfants, maris et parents.
Cependant dès les premiers jours, ces belles résolutions connurent leur premier accroc : Pu exhiba Kolia, son nouvel amant demi-russe du Dongbei, qu’elle espérait imposer aux autres. Elle y avait bien droit puisque c’était elle qui avait trouvé le logis, au cœur de son village natal. Et puis, dans sa suite privative, elle pouvait bien faire ce qui lui plaisait, non ?
15 jours après, Duan à son tour, ramena un homme basané aux yeux de braise, et revendiqua, elle aussi, de l’installer dans leur havre. Immédiatement, Akaï fit les yeux doux à Nuo, la benjamine du groupe, qui ne resta pas insensible à son charme : entre elle et Duan, on était au bord de la guerre, et le club connaissait sa crise la plus grave.
Lan, la fondatrice du groupe, fit alors preuve de ses qualités de cheffe. Durant la semaine, Lan alla voir les autres membres du club pour envisager la contre-attaque et ensemble convoquèrent les rebelles. Yu prit la parole pour constater la menace d’explosion du groupe : Pu et Duan s’étaient laissées embringuer dans des « amourettes qui leur faisaient oublier leur devoir» (见色忘义, jiànsèwàngyì). Lan enchaîna pour dédramatiser : une telle crise constituait une étape normale, inévitable dans la croissance d’une jeune communauté. Ning enfonça le clou : « dans notre club, chacune de nous doit apprendre à rester libre et à tolérer la liberté des autres. Amitiés et amours doivent pouvoir être menées de front». Mei se leva alors pour proposer l’affinage des règles d’accès de la maison : sans l’accord du groupe, pas de nouveaux résidents (homme ou femme) plus de trois week-ends, ou huit jours d’affilée. Et pour conclure, Lan proposa un vote. C’était le moment pour les filles de choisir leur camp – le club, ou leur homme, quitte à partir.
Duan et Pu avaient écouté sans piper mot, têtes baissées. Médusées, sidérées, elles n’eurent pas besoin de longtemps pour se décider : Ie plus bel homme du monde ne valait pas leur club. Après le vote, toutes s’embrassèrent : la première crise de leur communauté s’achevait par son renforcement.
Avant de laisser les filles regagner leurs appartements respectifs, Lan reprit la parole pour lever les dernières zones d’ombre : quand viendrait le moment de la retraite, il allait falloir compter les unes sur les autres pour pouvoir mieux vivre ensemble, en communauté. Chacune devrait donc se rendre spécialiste de quelque chose. « Ici, conclut-elle, distribuant un feuillet imprimé, j’ai imaginé quelques compétences dont nous aurons toutes besoin, et auxquelles nous allons pouvoir nous former».
Et c’est ainsi qu’à l’aube de la nouvelle année du rat, toutes se retrouvèrent avec des tâches à faire. Yu, la scénariste, scruterait au télescope le plafond nocturne d’étoiles, pour interpréter la voie lactée et les constellations. Elle lirait aussi l’avenir des membres, leurs chances et leurs risques en amour, en santé et en travail. Duan, la commerciale, tiendrait les finances du club, l’approvisionnement et les commandes par Jindong ou par Alibaba. Lan, la présidente, irait recueillir les plantes médicinales et composerait les décoctions pour soigner rhumes, indigestions et maux de tête. Elle tiendrait aussi le jardin, les parterres de fleurs et l’arrosage dans les terrasses. Ning, la réalisatrice, assumerait la cuisine – elle composerait les menus pour la semaine, et dresserait la liste des corvées. Quant à Pu, la juriste, elle veillerait à la couture et l’entretien du linge – quitte à déléguer la tâche à l’extérieur. Mei, la dessinatrice, avait mission d’entretenir les murs et la décoration. Tandis que Nuo la styliste obtenait la haute main sur la séance de thé quotidienne. Elle rassemblerait leurs essences de thé préférées, et entretiendrait la collection de théières dans les deux espaces dévolus – le cube de verre, à l’étage, et la terrasse de bambou sous le pavillon de voiles blancs, au milieu de la rizière.
Ainsi fut décidé : avec sérieux et enthousiasme, toutes se mirent à l’étude de leurs responsabilités nouvelles, pour ne pas décevoir les attentes de la communauté.
Ce qu’elles n’imaginaient pas, est que leur projet allait très bientôt se trouver en collision avec la crise du coronavirus. Quoique éloignée de l’épicentre de l’épidémie à Wuhan, la province de Canton était astreinte comme les autres, aux mesures de prophylaxie du reste du pays. Interdits par dizaines de millions sur le lieu de travail, les employés étaient confinés à domicile. A cette lumière, le club se retrouva idéalement organisé, avec ses immenses volumes, ses appartements séparés, et ses activités compartimentées pour assurer les besoins du groupe. Depuis début février 2020 donc, les sept femmes vivent dans la villa, avec trois enfants en bas âge mais sans maris ou compagnons – elles leur ont laissé leurs logis en ville. Le matin, à l’ordinateur chacune dans leur chambre, dans la grande salle commune, ou dans les salles spécialisées du second étage, elles effectuent les missions commandées par l’entreprise. Le reste du temps, elles le passent en groupe. Elles gèrent les tâches, vont en promenade dans la montagne, chantent, jouent de la guitare, méditent. Sans en avoir l’air, c’est une ère du futur qu’elles préfigurent : celle d’une Chine matriarcale, dirigée par les femmes, selon des rythmes, valeurs et modes de gouvernance qu’elles réinventent face à nous, en temps réel !
En raison de l’épidémie COVID-2019, l’ensemble des rassemblements ont été annulés jusqu’à nouvel ordre. Nous vous tiendrons informés de la reprise des salons, conférences et autres rendez-vous. Voici les principaux événements annulés/reportés:
24 – 26 février, Shanghai : CAC Show, Salon international de l’agrochimie et des technologies de protection des récoltes, reporté – date à confirmer
25 – 27 février, Pékin : China Beauty Expo, Salon international de la beauté – annulé, prochaine édition du 19 au 21 mai à Shanghai
26 – 28 février, Shanghai : PCHI,Salon des soins et des cosmétiques – reporté au 2-4 juin
28 février au 1er mars, Canton : R&OC – Rehacare & Orthopedic,Salon international des thérapies de réadaptation, des technologies d’assistance et appareils orthopédiques, reporté – date à confirmer
29 février au 2 mars, Shanghai : IWF, Salon professionnel international de la santé, du fitness et de la musculation, reporté – date à confirmer
Première semaine de mars, Pékin : Session des Deux Assemblées (CCPPC et ANP, Lianghui , 两会) – reportée – peut-être fin mars ou début avril – date à confirmer. C’est la première fois que la session des Deux Assemblées est reportée depuis 1999, année depuis laquelle sa date est fixe. Le risque d’infection entre les 6 000 délégués des quatre coins du pays, a été jugé trop élevé. Il était prévu que l’ANP annonce l’objectif de croissance pour l’année.
1er-4 mars, Shanghai : 30th East China Fair, reporté au 22-24 juin
4-6 mars, Canton : Packinno et Sino-Pack, Salon international de l’emballage et du packaging, reporté – date à confirmer
4-7 mars, Shanghai : APPPEXPO – Ad, Print, Pack & Paper Expo, Salon international pour les équipements et les technologies de publicité, reporté – date à confirmer
6-8 mars, Canton: China Pet Fair, Salon international de l’animal de compagnie, reporté – date à confirmer
4-10 mars, Shenzhen: HOMETEX, Exposition de marques d’ameublement, reporté – date à confirmer
11-13 mars, Shanghai: Chic Fair, Salon chinois international de la mode, de l’habillement et des accessoires, reporté – date à confirmer
11-13 mars, Shanghai : Intertextiles, Salon international du tissu d’ameublement et du textile pour l’habillement, reporté – date à confirmer
13-16 mars, Pékin: CPE – China Pet Expo, Salon international spécialisé dans l’alimentation et les produits pour animaux de compagnie, reporté – date à confirmer
17-19 mars, Shanghai: Intermodal Asia, Salon et conférence sur le transport naval et la logistique portuaire, reporté – date à confirmer
18-20 mars, Shanghai : SEMICON/FPD, Salon international des semiconducteurs, reporté – date à confirmer
18-22 mars, Hong Kong : Art Central Hong Kong, Foire d’art contemporain, annulée
24-27 mars, Bo’ao (île de Hainan): Boao Forum for Asia, Forum économique de développement en Asie, reporté – date à confirmer
Fin mars, Pékin: China Development Forum, Forum entre états sur les problématiques du développement, reporté – date à confirmer
Chers lecteurs,
Votre experience nous intéresse. Pour un prochain numéro du Vent de la Chine, nous souhaiterions savoir comment votre entreprise et vos activités ont été impactées par l’épidémie du Covid-19.
- Comment se déroule la reprise de vos activités ?
- Quelles mesures avez-vous prises pour permettre la reprise et limiter l’impact du Covid-19 sur votre enterprise ?
- Quelles sont les principales problématiques liées au coronavirus auxquelles vous devez faire face ?
- Quelles sont vos perspectives pour les mois à venir ?
- Et toute autre anecdote que vous voudrez bien partager avec nous !
Merci de nous retourner votre précieux témoignage par email avant le 1er mars au soir ( levdlc@leventdelachine.com ). Il pourra bien sûr rester anonyme à votre demande.
Nous vous remercions chaleureusement et vous souhaitons bon courage en ces temps difficiles !
L’équipe du Vent de la Chine