Le Vent de la Chine Numéro 26 (2020)

du 22 juin au 5 juillet 2020

Editorial : Mystère au marché de Xinfadi

Son nom était de bien mauvais augure : « Xinfadi » (新发地) signifiant « nouveau lieu d’infection » en abrégé… En effet, tous les cas de Covid-19 récemment découverts à Pékin (250 cas au 23 juin) sont liés au « panier à légumes » de la capitale, le plus grand marché alimentaire de gros du pays, voire d’Asie.

Ouvert il y a 30 ans, ce marché, situé à 20 km au sud-ouest de la Cité interdite, s’étend sur une surface équivalente à 157 terrains de football, soit 20 fois plus que le marché de Huanan à Wuhan, où a débuté la pandémie. Chaque jour, 15 000 personnes et 3 000 camions de livraison transitent par ce « Rungis » chinois. 1 500 tonnes de poissons et fruits de mer, 18 000 tonnes de légumes et 20 000 tonnes de fruits y sont écoulées toutes les 24h, fournissant ainsi plus de 80% des produits maraîchers de la ville. Tout comme le marché de Wuhan est situé près de la gare de Hankou, le marché de Xinfadi avoisine une station de bus longue distance.

Le 11 juin, M. Tang, 52 ans, était diagnostiqué de la maladie après avoir visité Xinfadi sept jours plus tôt. Surnommé le « papi du district de Xicheng » (où il vit), il confessait sur son lit d’hôpital « avoir seulement voulu acheter du poisson pour ses enfants ». Le marché fermait ses portes 48h plus tard. 

Une fois le marché rendu inaccessible au public, les scientifiques ont pu y effectuer des prélèvements par trois fois, à l’inverse du marché de Huanan à Wuhan, qui a été consciencieusement désinfecté avant même que les experts ne puissent y accéder. « La forte concentration du virus retrouvé au marché de Xinfadi dans les zones humides et froides vendant du poisson et de la viande, peut être expliquée par la présence de nombreux cas asymptomatiques ou légers au marché dès le mois précédent », explique Gao Fu, directeur controversé du CDC. Une conclusion qui rejoint celle des experts européens et américains qui ont constaté, face à une recrudescence des cas dans les abattoirs et usines de transformation de viande, que le virus résiste bien au froid.

Quelques jours plus tôt, les premières constatations quant à l’origine du virus retrouvé à Pékin pointaient vers les importations de saumon, des traces du virus ayant été retrouvées sur des planches à découper ce poisson à la chair rose. « Pourtant aucune contamination n’a eu lieu dans des restaurants à sushis ni dans d’autres villes de Chine », a déclaré Zhong Kai, directeur du Centre d’information alimentaire chinois. Il est donc improbable que le saumon lui-même soit un hôte intermédiaire du Covid-19.

Pour autant, la thèse voulant que le virus vienne de l’étranger n’a pas été écartée. Les analyses du génome du virus retrouvé à Pékin, dont trois séquences ont été partagées sans délai avec l’OMS et sur une base de données internationale (GISAID), ont révélé une souche courante en Europe. «Étant donné que la souche européenne circule désormais partout dans le monde [et dans le nord-est de la Chine, venue de Russie], cela ne veut pas forcément dire que le virus retrouvé à Xinfadi vienne d’Europe », a rappelé le CDC européen. D’après Zhang Yong, chercheur à l’institut national de virologie, la souche détectée à Xinfadi n’est pas la plus courante en Europe aujourd’hui

Comment l’expliquer ? Liu Jun, également chercheur à l’institut, s’étant rendu 20 fois au marché de Huanan pour mener l’enquête, avance deux hypothèses : la première est celle d’un virus présent durant un certain temps à Xinfadi sans infecter personne, et qui aurait resurgi sans avoir muté. La seconde possibilité est celle d’un virus arrivé à Xinfadi par un produit importé congelé, qui n’aurait pas muté durant le transport et le stockage. Si c’est le cas, le fait de retrouver le virus à l’intérieur ou à l’extérieur d’un produit scellé donnerait des indices supplémentaires sur le lieu et la période de contamination.

Pour écarter la première hypothèse, 15 600 prélèvements ont été effectués à travers le pays entier sur des produits importés de pays « à risque », emballages y compris. Tous sont revenus négatifs. S’interrogeant sur la possibilité que le virus ait été introduit au marché de Huanan à Wuhan par des poissons ou fruits de mer importés, leurs étals étant les plus proches de ceux vendant de la viande sauvage, les autorités du Hubei ont effectué 3 000 prélèvements au sein de 114 marchés et 107 supermarchés. Aucune trace du virus… 

En attendant de déterminer avec certitude l’origine du virus de Xinfadi, les autorités pékinoises veulent démontrer leur sérieux et leur transparence, qui ont tant fait défaut à Wuhan. Les meilleurs experts du pays mènent l’enquête et communiquent quotidiennement, tandis que la Commission centrale d’Inspection de la Discipline (CCID) veille au grain. Chargée de trouver des responsables à cette résurgence du virus dans la capitale, elle punissait le directeur de Xinfadi et prenait en grippe ces marchés de gros : « ce nouveau foyer d’infection reflète non seulement l’insalubrité et le désordre régnant dans ces marchés, mais aussi leur gestion plus que médiocre ». L’organe chargé de la lutte anticorruption notait également que « ces marchés ont été bâtis il y a 20 ou 30 ans, et leur système de retraitement des eaux usées est vieillissant ». « Le manque d’hygiène et les vulnérabilités de la chaîne d’approvisionnement doivent être réglés en urgence », concluait la CCID.

Quatre mois plus tôt, la découverte du Covid-19 au marché de Huanan avait poussé la Chine à interdire la consommation et le commerce des animaux sauvages. Aujourd’hui, les experts s’interrogent. Aucune viande exotique n’étant vendue à Xinfadi, les scientifiques auraient-ils fait fausse route ? Le fait que deux marchés soient touchés par le Covid-19 à quelques mois d’intervalle est-il vraiment une coïncidence ? Fallait-il attendre que le « cœur politique » du pays soit touché pour que la menace sanitaire que représentent ces marchés, dont l’environnement est favorable à la prolifération des virus, soit prise en compte ? Cette prise de conscience en haut lieu suffira-t-elle à remettre en cause ces marchés « humides », culturellement appréciés pour la « fraîcheur » de leurs produits ? Autant de questions soulevées par la mystérieuse affaire du marché « Xinfadi ».


Santé : A Pékin, le virus est dans les murs

Toutes les mesures de prévention pour protéger la capitale chinoise n’auront pas suffi à l’immuniser : après 55 jours sans aucun nouveau cas de Covid-19, la ville de Pékin était de nouveau infectée par le virus le 11 juin. En dix jours, le bilan est grimpé rapidement, avec 250 cas confirmés au 23 juin. Plusieurs autres malades en lien avec le cluster pékinois ont été identifiés dans les provinces voisines comme le Hebei et le Liaoning, mais aussi jusqu’au Sichuan ou au Zhejiang à plus de 1 000 km de là. 

Pour la capitale, le réveil est brutal, elle n’avait souffert officiellement que de 584 cas depuis janvier… Le nombre peut paraître dérisoire, comparé à la situation au Brésil ou en Inde, mais cette résurgence du virus a pris les autorités chinoises par surprise, elles qui pratiquent la tolérance zéro.

Ce rebond est un affront insupportable pour le Président Xi Jinping, alors que la Chine a déclaré victoire contre le virus et vanté l’efficacité de sa méthode à travers le monde entier. Le leader avait pourtant prévenu : le siège du pouvoir du Parti communiste devait être une “forteresse” contre la pandémie. Cai Qi, secrétaire du Parti de Pékin et homme de confiance du Président, a donc reçu pour mission d’éradiquer le mal au plus vite. En déplacement au marché de Xinfadi, à l’origine du foyer d’infection, Cai a admonesté les cadres de contenir la propagation du virus tout en assurant la continuité de l’approvisionnement alimentaire de la capitale. Trois responsables désignés (deux cadres du district de Fengtai et le directeur du marché incriminé) ont payé le prix de leur négligence et ont été limogés. Leur punition a été publiée sans délai et en détail par la Commission centrale d’Inspection de la Discipline (CCID) en guise d’avertissement.

Avant même ce rebond épidémique, Pékin faisait déjà l’objet d’une attention particulière. Surprotégée, elle est la seule ville du pays où les vols internationaux ne sont pas autorisés à atterrir directement. Ils doivent d’abord se poser dans l’un des 15 points d’entrée (Tianjin, Hohhot, Hangzhou…) pour procéder aux contrôles sanitaires des passagers et des équipages… Des mesures rédhibitoires pour les compagnies aériennes étrangères qui lui ont toutes préféré Shanghai, aux protocoles bien moins stricts. Pékin avait également ouvert ses portes sur le tard aux voyageurs venus d’autres provinces et de manière opportuniste, juste avant les congés du 1er mai. De plus, un certain niveau d’alerte avait été maintenu en ville une semaine après la fin de la session du Parlement (le 28 mai).

Les 21 millions de Pékinois ont donc eu à peine le temps de souffler avant de voir leur ville repasser en semi-confinement. Pourtant, ce n’est plus la panique qui domine comme lors du mois de janvier, mais l’agacement, la lassitude, la crainte de ne jamais voir le bout du tunnel… Pour les commerçants, ce rétropédalage pourrait réduire à néant tous leurs efforts de reprise de l’activité. La fermeture de tous les établissements scolaires, après seulement quelques journées de cours, a été un coup de massue pour parents et élèves. Comme l’étaient les habitants du Hubei jusqu’à hier, les Pékinois sont désormais « persona non grata » dans près de 30 villes chinoises. En sus, l’interdiction de quitter la ville sans test nucléique de moins de sept jours alimente une désagréable sensation de claustrophobie chez certains. Sans surprise, les réservations de séjours sont en berne pour la fête des bateaux-dragons (25 au 27 juin).

En attendant, la contre-attaque s’organise. Grâce aux données d’itinérance des téléphones portables et au maillage de la ville entière en différentes petites zones gérées par les comités de quartier, plus de 356 000 personnes en lien avec le marché de Xinfadi ont été retrouvées en cinq jours et dépistées dans la foulée. Au total, 2,29 millions de Pékinois ont été dépistés entre le 11 et le 20 juin. Parmi eux, les restaurateurs et leurs employés, le personnel médical , et les livreurs. Les professeurs et élèves qui avaient déjà repris les cours devront également se faire tester, avec priorité donnée aux 3èmes et terminales puisque les élèves doivent bientôt passer leurs examens (7 et 8 juillet).

Résultat, les 98 centres de dépistage de la ville sont pris d’assaut : les files d’attente autour de certains points de tests temporaires sont interminables, favorisant les contaminations croisées… Les réservations dans certains hôpitaux s’étirent même jusqu’en septembre ! Toutes les 24h, la capitale peut collecter 400 000 échantillons et réaliser 90 000 tests : un écart pouvant conduire à des retards dans la communication des résultats, la plupart des laboratoires étant incapables de les rendre en 24h. 

À l’hôpital Ditan, spécialisé dans les maladies infectieuses et situé tout près du Lycée français de Pékin (LFIP), les renforts sont déjà arrivés des autres établissements de la ville. Ditan disposerait « d’au moins trois cents lits » pour soigner les malades du Covid-19. La remise en service de l’hôpital de Xiaotangshan, construit pendant le SRAS en 2003 et rénové en début d’année, n’est pour l’instant pas à l’ordre du jour.

Finalement, le déroulement des évènements, quoiqu’en accéléré, laisse une inquiétante sensation de déjà-vu : un marché alimentaire, une situation « sous contrôle », mais « très sérieuse », une large campagne de dépistage, une coopération avec l’OMS pour partager la séquence génomique du virus, une origine prétendument étrangère (non pas des militaires américains, mais des produits importés), des contaminations qui pourraient remonter au début du mois de mai

Pourtant, les experts ne sont pas alarmistes : « le pic de contamination (13 juin) est déjà passé. Même s’il faut s’attendre à ce que d’autres cas soient détectés dans les jours à venir, ce ne sont pas de nouvelles contaminations », rassurait le 18 juin Wu Zunyou, épidémiologiste en chef du CDC. « Toutefois, pas question de relâcher la vigilance maintenant », précisait-il le lendemain. Zeng Guang, directeur scientifique au CDC, tempérait ces déclarations : « il ne suffit pas de contrôler le foyer d’infection, il faut réfléchir aux conditions qui ont permis au virus de resurgir. Pour résoudre ce problème, il faudra rénover le marché de Xinfadi et les autres marchés de ce type ailleurs dans le pays ».

En tout cas, à l’inverse de Wuhan qui ne s’attendait pas à voir surgir un virus inconnu et a attendu 23 jours après le premier cas officiel avant de prendre des mesures, les autorités pékinoises étaient sur le qui-vive et ont réagi rapidement. C’est pourquoi les experts pékinois n’ont pas jugé nécessaire d’imposer une quarantaine draconienne, optant pour un confinement partiel plus ciblé. Est-ce donc cela le fameux  « nouveau normal » dont parlait l’expert de Shanghai Zhang Wenhong ? Ce qui est certain est que les autres villes chinoises, si ce n’est le monde entier, observent avec attention la manière dont Pékin, ville réputée imprenable et parmi les mieux équipées du pays, gère cette crise. Car ce rebond ne sera sans doute pas le dernier


Diplomatie : Séquelles des opérations d’une Chine « combattante »

En faisant souffler un vent d’incertitude sur le monde entier, le Covid-19 a mis à vif  les rapports de force internationaux et les relations entre partenaires. Le gouvernement chinois ayant fort à faire sur le plan domestique pour atténuer les dégâts économiques provoqués par la pandémie, on aurait pu s’attendre à ce que la Chine lâche du lest à l’international, évitant toute friction inutile avec ses rivaux et resserrant les liens avec ses alliés. Ce n’est pourtant pas le chemin qu’elle prend…

– Avec le grand adversaire américain, tout est sujet à discorde depuis quelques années déjà : la balance commerciale, la 5G et les nouvelles technologies, le Xinjiang, Hong Kong, Taïwan, les journalistes, le coronavirus (son origine, son vaccin), les entreprises chinoises cotées sur les marchés américains… Entre les deux plus grandes puissances mondiales, le dialogue n’est pas interrompu, mais Chine et États-Unis semblent au bord d’une nouvelle guerre froide. Auparavant, Pékin aurait sûrement tenté un rapprochement avec les alliés de Washington, comme le Japon, l’Australie et d’autres pays en Asie du Sud-Est afin de créer un fossé entre les USA et ses partenaires en Asie-Pacifique. Pourtant, c’est tout le contraire qui se produit.

– Dans la vallée de la rivière Galwan, à 4 300m d’altitude au Ladakh, territoire sous contrôle indien, mais revendiqué par la Chine, les tensions étaient ravivées début mai autour de la ligne de contrôle effectif (LAC) convenue en 1962, qui tient lieu de démarcation entre les deux pays. Six semaines plus tard, et malgré des pourparlers « encourageants » entre des officiers des deux camps, un affrontement à mains nues, jets de pierres, barres de fer et bâtons de bambou enroulés de barbelés, dans des températures glaciales, a provoqué la mort de 20 soldats indiens. La presse indienne a évoqué 43 victimes côté chinois, un chiffre réfuté par Pékin qui s’est pour l’instant refusé à publier le nombre de soldats ayant péri au combat. Malgré « un accord tacite » stipulant que les deux camps n’aient pas recours à des armes de guerre, c’est la première fois depuis 1975 que le sang coule, les derniers affrontements (en 2014 et en 2017) n’ayant fait aucune victime. Si les deux pays s’accordent sur le fait que la dispute ne doit pas dégénérer en conflit militaire, chacun se rejette la faute, se reprochant de bâtir de part et d’autre de la ligne de contrôle effectif des infrastructures qui pourraient faciliter une intervention armée. Les tensions sino-indiennes ne se limitent pas à la démarcation de leurs territoires. Récemment, New Delhi a vivement critiqué le manque de transparence de la Chine dans la gestion du Covid-19, attisant le sentiment antichinois en Inde. Opposée aux « nouvelles routes de la soie» (BRI) et refusant de signer l’accord de libre-échange régional (RCEP) proposé par la Chine, cet affrontement sanglant pourrait inciter l’Inde à coopérer plus étroitement avec les autres puissances d’Asie-Pacifique, États-Unis inclus.

– Dans les eaux de mer de Chine du Sud, la situation n’est guère plus rassurante. L’expansion chinoise lui vaut des disputes avec les Philippines, l’Indonésie, le Vietnam. Hanoi envisagerait même de porter plainte contre Pékin devant une cour internationale, comme l’avait fait Manille en 2016…

– De l’autre côté du détroit de Taïwan, le dialogue est rompu depuis l’élection de Tsai Ing-wen en 2016 (réélue en janvier). Depuis lors, Pékin n’exclut plus le scénario d’une réunification avec l’île par la force.

– Avec le Japon, ennemi d’hier, les relations peinent à se réchauffer. Outre le vieux conflit autour de la souveraineté des îles Diaoyu/Senkaku, le gouvernement de Shinzo Abe a décidé de prendre l’initiative d’un communiqué publié par les ministres des Affaires étrangères du G7 (États-Unis, Allemagne, Canada, France, Italie, Royaume-Uni, Union européenne) pour condamner la décision chinoise d’un passage en force d’une loi de sécurité nationale à Hong Kong. Mais la Chine semble bien déterminée à ne pas se laisser intimider : non annoncée à l’agenda, la dernière réunion du Comité permanent de l’Assemblée nationale populaire (18 au 20 juin) a peaufiné le très polémique texte de loi. L’intégralité du document n’a pas été dévoilée afin de pouvoir encore le modifier avant sa formulation finale (prochaine réunion du Comité Permanent de l’Anpe programmée dans le foulée, du 28 au 30 juin). Toutefois, plusieurs détails ont émergé afin de jauger la réaction du public : la non rétroactivité du texte, le nom de l’agence de sécurité publique chargée de son application dans la RAS, des juges nommés par le chef de l’exécutif, le fait que la Chine se garde le droit de juger elle-même certains cas, et l’ajout de la « collusion » avec les forces étrangères.

– Plus au sud, entre Canberra et Pékin, la relation est au plus bas depuis que l’Australie a osé réclamer à l’OMS une enquête sur les origines chinoises du coronavirus, inspirant à la Chine des sanctions tarifaires sur les produits australiens. Signe révélateur du mauvais état des relations sino-australiennes, un tribunal chinois vient de condamner à mort un ressortissant australien interpellé dans un aéroport en possession de 7,3 kg de méthamphétamine. Les liens avaient déjà commencé à se dégrader en 2018 après que le gouvernement australien ait banni la 5G du champion chinois Huawei.

– Avec le Canada, la situation est tout aussi inquiétante : fin 2018, l’arrestation de la directrice financière de Huawei Meng Wanzhou à la demande des États-Unis, jetait un froid avec la Chine. En représailles, la Chine arrêtait deux ressortissants canadiens, Michael Spavor et Michael Kovrig. Quelques jours après l’appel rejeté de Mme Meng, les deux Canadiens ont été officiellement inculpés le 18 juin pour « espionnage et fuite de secrets d’État »… Face au rouleau compresseur de la justice chinoise, les deux Michael ont toutes les chances d’être condamnés, les preuves contre eux seraient « abondantes ».

– À Bruxelles, le ton a changé en mars 2019, qualifiant la Chine de « rival systémique ». L’Union européenne s’équipe peu à peu d’un arsenal législatif pour défendre ses intérêts commerciaux face à la Chine. 2020, qui devait être l’année des relations sino-européennes, a mal débuté, la Chine étant accusée de mener une campagne de désinformation à travers le « Vieux Continent ».

– Avec le bloc africain, l’amitié de façade a été mise à mal par la discrimination et le racisme dont ont été victimes les ressortissants africains en Chine pendant l’épidémie. Dans ce contexte, difficile pour Pékin de paraître sincère aux yeux des partenaires africains en condamnant l’affaire George Floyd qui secoue les États-Unis.

Ainsi, le contraste entre le concept bienveillant de « communauté de destin pour l’humanité » prôné par le Président Xi Jinping, et le positionnement chinois toujours plus affirmé sur la scène internationale (en rupture avec la « montée en puissance discrète » prônée par Deng Xiaoping) est saisissant. Désormais, la Chine s’estime en droit et surtout en mesure de défendre ce qu’elle considère comme « ses intérêts légitimes ». L’attitude pugnace de ses diplomates est révélatrice de cet état d’esprit. Mais pour quels résultats ? Jusqu’à présent, cette rhétorique nationaliste fonctionne plutôt bien auprès de sa population, la distrayant de ses propres problèmes, et renforçant l’image de Xi Jinping, leader compétent et défendant bec et ongles une Chine trop longtemps victime des puissances étrangères. Pourtant, à l’étranger, cette attitude lui vaut bien des inimitiés. De même, l’image de la Chine en souffre, comme en témoignent les sondages réguliers réalisés par l’Institut Pew… Mais en maintenant cette posture passive agressive, il est peu probable qu’elle gagne sur les deux tableaux.


Culture : Passage à vide pour l’industrie du cinéma

Triste nouvelle dans le monde du cinéma chinois : le 10 juin, le public a appris le suicide de Huang Wei, vice-président du groupe Bona Films, l’un des plus gros distributeurs du pays. Huang, 52 ans aurait sauté du 18ème étage de la tour où la firme a son siège pékinois. Pourtant, 2019 a été une très bonne année pour Bona Films, ayant produit ou coproduit 3 films du top 10 chinois, « Moi et mon pays » (430 millions de $ d’entrées), « Le Capitaine » (410 millions) et « Héros du feu » (237 millions). Le groupe a également cofinancé « Once upon a time in Hollywood ».

Le décès de Huang a profondément touché l’opinion et a braqué les projecteurs sur ce secteur en souffrance. Des mots de Jimmy Wu, PDG de la chaine de cinémas Lumieres Pavilions, Huang était très préoccupé par la fermeture des salles obscures ces derniers mois à cause de l’épidémie… Pour le célèbre réalisateur Jia Zhangke, « il est temps de considérer la relance des tournages et la réouverture des cinémas. Certaines compagnies perdent 1 million de yuans par jour, tandis qu’un million de leurs employés doivent survivre », plaidait-il sur Weibo.

Autre témoignage de cette détresse du 7ème art, une lettre anonyme partagée sur les réseaux sociaux début juin, rapidement censurée. Selon le magazineVariety, son auteur accusait le gouvernement d’ignorer les difficultés des employés des salles obscures : « Vous, différents cadres de différents départements, êtes-vous sourds, muets et aveugles ? Avez-vous fait ce qu’il fallait pour favoriser l’emploi ? Si oui, pourquoi autant de voix vous dénoncent-elles ? Que feriez-vous sans salaire pendant six mois ou sans être en mesure de travailler ? N’auriez-vous pas du mal à dormir ? […] Être au service du peuple est votre devoir, je vous prie donc d’arrêter de faire l’autruche et de faire quelque chose pour nous, travailleurs ordinaires ». Tous les autres secteurs ont pu reprendre l’activité (hôtels, restaurants, salles de gym, musées…), « pourquoi les cinémas ont-ils été les premiers à fermer et seront les derniers à rouvrir ? », interrogeait l’auteur, soupçonnant à demi-mot une purge volontaire du secteur, potentiellement pour le renationaliser. La mise en garde était explicite : « Si l’eau peut porter un bateau, elle peut aussi le couler ». Il concluait sa diatribe par une célèbre citation révolutionnaire de Mao (1930) : « une seule étincelle peut allumer un feu de prairie (星星之火,可以燎原, xīngxīng zhīhuǒ, kěyǐ liáo yuán). Et cette étincelle… c’est moi ».

En effet, depuis le 23 janvier, les 10 000 cinémas du pays ont été forcés de fermer pour éviter tout risque de contamination croisée. Cela n’aurait pas pu tomber plus mal, le Nouvel An chinois étant la meilleure période de l’année pour les salles obscures. En 2019, les cinémas chinois réalisaient 14% de leur chiffre d’affaires annuel durant cette période de congés. L’an dernier, le box-office totalisait 64 milliards de yuans (en hausse de 5,4%). Si les ventes de tickets avaient continué sur cette trajectoire en 2020, le box-office chinois aurait sûrement dépassé celui américain. La pandémie est venue enterrer ces espoirs… Cette année, le box-office chinois devrait perdre 30 milliards de yuans, selon l’Administration nationale du Film (NFA). Si la réouverture des salles est reportée jusqu’en octobre, la chute des revenus pourrait être encore plus brutale (jusque 91%) à seulement 5,79 milliards de yuans… Selon un sondage de la NFA fin avril, 42% des cinémas pourraient péricliter avant même que les restrictions soient levées. Déjà, plus de 2 300 cinémas ont mis la clé sous la porte, tout comme 13 000 firmes de production pour le petit ou le grand écran.

Conscient des difficultés rencontrées par l’industrie, le gouvernement a annoncé un plan de sauvetage en offrant des réductions d’impôts et en lançant un fonds d’aide aux entreprises du secteur. Dans le Guangdong, 1 000 cinémas devront se départager 50 millions de yuans. A Pékin, 3 millions de yuans seront répartis entre 260 cinémas. C’est à peine suffisant pour payer un mois de salaires…

Et l’industrie n’est pas prête de voir le bout du tunnel. En effet, même si les cinémas sont autorisés à rouvrir, le public risque de se faire désirer, craignant d’être contaminé. Les spectateurs déplorent aussi le manque de films à l’affiche, puisque seulement 20% des tournages ont repris. Surtout, durant ces longues semaines de confinement, ils ont pris goût aux services de visionnage en ligne. Hier mal perçues pour leurs copies piratées, les plateformes de vidéostreaming ont réussi à convaincre les spectateurs de sortir le pop-corn dans le confort de leur salon pour dix fois moins cher qu’un ticket de cinéma. Certains grands producteurs l’ont très vite compris et ont réalisé les « premières » de leurs derniers opus en ligne. C’était le cas de la comédie « Lost in Russia », disponible gratuitement dès fin janvier sur toutes les plateformes de streaming du géant ByteDance, dont Douyin (TikTok) et Xigua Video. En trois jours seulement, le film a réalisé 600 millions de vues, un carton !

Aucun doute, la pandémie a fait décoller le vidéostreaming en Chine. Les chiffres sont prometteurs : les trois plus grosses plateformes, iQiyi, Youku et Tencent Video, ont cumulé en 2019 et en 2020 un chiffre d’affaires de 3 milliards de yuans. Une tendance qui devrait se poursuivre dans les années à venir et qui pourrait révolutionner à son tour, selon le modèle du pionnier Netflix (produisant et distribuant lui-même ses films), le monde du cinéma chinois.


Petit Peuple : Shanghai : Zhu Xiaodong et son mariage de glace (2ème partie)

En octobre 2016, à 30 ans, Zhu Xiaodong venait d’étrangler de sang froid son épouse Yang Liping. Et pourtant, à peine la vit-il pantelante, inanimée au sol devant lui, qu’il sentit un grand froid l’envahir, conscient du pas irrémédiable qu’il venait de franchir.

Mais son plan était tracé. Sans perdre de temps, il sortit du coffre le drap rouge du mariage, et en enveloppa le cadavre, qu’il traîna ensuite jusqu’au balcon. Parer sa femme de leur couette nuptiale, participait chez lui d’une logique malade mais imparable : il ne la tuait pas, mais l’emmenait dans un terrain où enfin il la possédait, et où ils ne se quitteraient plus. Sur le balcon se trouvait le congélateur acheté trois semaines plus tôt : il y logea la morte à demi recroquevillée.

Ce balcon avait été le domaine de leur Setter irlandais, qui y avait sa couche. Mais une fois Liping casée en sa froide sépulture, le chien ne voulut plus jamais y retourner. Que le maître tente de l’y tirer, il résistait en gémissant ou aboyant à la mort, forçant Xiaodong à le laisser vivre au salon.

Xiaodong se transféra à lui-même, au moyen du smartphone de la défunte, les 65 000 yuans de son compte Alipay, puis les 80 000 yuans de son compte en banque. Ainsi résolvait-il leur grand litige, de son point de vue halluciné : selon la tradition, l’homme devenait enfin maître de l’argent de son épouse. Pour fêter cela, il invita un copain dans un bar discret de Hongkou, à prendre un verre puis deux, de bière en baijiu. Sans rien révéler à l’autre, il buvait à sa liberté reconquise, au déni de toute criminalité, et ne daignait rien voir.

De retour saoul, il ressortit pour promener le chien puis grignota un peu, avant de s’écrouler sur le lit. Durant son sommeil lui vint un rêve. Grand comme un humain, un oiseau se posait près de lui, au plumage ocre, doté d’une huppe, d’une espèce indiscernable. Il étendait sur Xiaodong ses ailes en un geste ambigu : pour le protéger, ou pour l’étouffer ? Puis il reposait délicatement sa tête sur son propre cou… Xiaodong se réveilla le cœur battant la chamade. Il savait que ce mariage avait été une erreur, et que sa femme lui avait manqué gravement de respect. Mais il récoltait à présent son épargne : cela tombait bien puisque, suite à ses derniers mois d’absentéisme et de débauche, il avait perdu son emploi.

Les jours suivants, il le savait trop bien, il aurait des comptes à rendre devant l’implacable justice : mieux valait que ce soit le plus tard possible. Il se débarrassa des tiroirs du congélateur pour faire de la place. Pianotant sur le portable de la disparue, il répondit par SMS aux ami(e)s qui s’inquiétaient – il singea son style pour laisser croire que c’était elle qui parlait. A Yang Ganlian son beau-père, il débita un mensonge évoquant un déplacement professionnel « pour plusieurs semaines ». 

Puis, durant 3 mois et demi, la période qui le sépara de son arrestation, il mena la grande vie, tentant de concentrer en ce bref laps de temps les plaisirs de toute une vie. Frimant au volant de la Buick Excelle payée par la belle famille, il sortait avec les copains, jouait au mah-jong, et prenait des prostituées qu’il entraînait dans des hôtels chaque fois différents, tout en s’enregistrant avec la carte d’ identité de Liping. C’était comme un jeu, et il était fier de flouer ainsi le monde. A deux reprises, confiant le chien à la concierge, il partit en « vacances » – une semaine sur l’île de Hainan, une autre sur celle de Jeju en Corée du Sud – l’île de leur lune de miel. Chaque nuit, il se trouvait une nouvelle femme. Il éprouvait ainsi un sentiment insolite, tout sauf joyeux, d’exultation tout en sentant la présence de celle qu’il avait tuée. Il se savait sur une pente sans chance de salut, vers le «yīn guǒ bàoyìng » (因果报应,), le châtiment mérité du karma bouddhiste.

Faire disparaître la dépouille, à Shanghai, l’énorme métropole en perpétuelle fusion qui ne dormait jamais, était rêve illusoire. Changer de province ne servirait à rien, vu l’hyperactivité de la police du peuple et ses moyens de reconnaissance faciale. Et chaque jour davantage, il recevait des appels toujours plus anxieux sur le sort de la disparue : ses mensonges pour se couvrir, sonnaient toujours plus faux. Jusqu’à ce jour de fin janvier 2017 où son beau-père lui fit un ultimatum : le 1er février, son anniversaire, il attendait le couple à dîner. Aucune excuse ne serait admise. Xiaodong n’eut d’autre choix que d’accepter.

La veille du jour fatal, durant son sommeil bref et agité, il vit lui revenir en rêve le géant oiseau jaune. Cette fois, le bec crochu ne laissait nul doute sur son espèce rapace, qui plantait ses serres dans ses hanches sanguinolentes et becquetait comme en baiser ses lèvres et ses orbites énucléées.

Le cœur battant, Xiaodong sut ce qui lui restait à faire. Il appela ses parents, leur demandant -ce qu’il n’avait plus fait depuis 10 ans- de les inviter à déjeuner. Inquiétés par son ton grave, son père et sa mère tentèrent en vain d’en savoir plus. Ce n’est que chez eux, en larmes, qu’il leur révéla tout. Le croyant fou, ils l’accompagnèrent chez lui pour réaliser l’horrible vérité, la pitoyable victime pliée en son freezer, les yeux grands ouverts blanchis de verglas. Immédiatement, le père ordonna au fils de le suivre au commissariat, de se constituer prisonnier. Une heure et demi plus tard, ramené chez lui menottes aux poignets, un Xiaodong hagard répondait aux premières questions tandis que les enquêteurs passaient l’appartement au peigne fin. L’heure des comptes débutait – les parents cherchaient un avocat…

Mais quel verdict attend Xiaodong ? Confronté à son crime, en prison va-t-il admettre enfin son crime, retrouver son sens moral ? Suite et fin, dans deux semaines ! 


Rendez-vous : Semaines du 22 juin au 19 juillet
Semaines du 22 juin au 19 juillet

Notez qu’en raison de la pandémie actuelle, certains événements ont été annulés ou repoussés à une date ultérieure (voir ci-dessous) :

15 – 24 juin, En ligne : Canton Fair, Foire industrielle internationale qui expose notemment dans les domaines des machines-outils,  bâtiment et construction, décoration, ameublement, luminaire, electroménager, domotique, électronique, mode et habillement, confirmé

22 – 24 juin, Shanghai : CPhI & P-MEC China, Salon international des ingrédients  et des équipements pharmaceutiques, reporté au 16 – 18 décembre (en ligne)

22 – 24 juin, Shanghai : Propak China, Salon spécialisé dans la transformation alimentaire et l’emballage, reporté au 16 – 18 décembre

22 – 24 juin, Shanghai : HealthPlex Expo,Salon international et conférences dédiées aux produits de santé naturels et à la nutraceutique, reporté au 25 – 27 novembre

22 – 24 juin, Shanghai : Hi & FI Asia–China,Salon international des ingrédients alimentaires et de santé, reporté au 25 – 27 novembre

22 – 24 juin, Pékin : CAE – China Attractions Expo – Beijing, Salon chinois des parcs d’attractions, confirmé

23-24 juin, ONLINE, Tianjin: WIC – World Intelligence Congress, Salon et conférence sur l’intelligence artificielle, confirmé – Online

27 – 29 juin, Shanghai : Semicon China, Salon international de l’équipement et des matériaux pour les semi-conducteurs, confirmé

30 juin – 2 juillet, Chengdu : IE Expo Chengdu,Salon professionnel de la gestion et du traitement de l’eau, du recyclage, du contrôle de la pollution atmosphérique et des économies d’énergie, reporté au 13-15 octobre

1-3 juillet, Shenzhen : Motor & Magnetic Expo, Salon international des petits moteurs, des machines électriques et des matériaux magnétiques, reporté au 13-15 septembre

1-3 juillet, Shanghai : PCIM Asia, Salon international et congrès sur l’électronique de puissance, le contrôle de déplacement, les énergies renouvelables et la gestion de l’énergie, reporté au 16-18 novembre

1-4 juillet, Shanghai : CME – China Machine Tool Exhibition, Salon de la machine-outil, maintenu à priori

2-4 juillet, Shanghai : ISPO ShanghaiSalon professionnel international des sports, confirmé

2-5 juillet, Chengdu : Hotelex Chengdu, Salon international des équipements et fournitures pour l’hôtellerie, reporté au 13-15 août

3-5 juillet, Pékin : CM BEIJING – China Maritime Beijing,Salon chinois international des technologies et équipements offshore, reporté à SHANGHAI du 26-28 août

3-5 juillet, Pékin : CIOOE – China International Offshore Oil & Gas Exhibition,Salon chinois international du pétrole et du gaz offshore, reporté à SHANGHAI du 26-28 août

3-5 juillet , Shanghai : Electronica China,  Salon professionnel des composants électroniques, des technologies d’assemblage et de production et de la photonique, confirmé

3-5 juillet , Shanghai : IWF Shanghai – Health, Wellness Fitness Expo, Salon de la santé, du bien-être, du fitness et de la musculation, confirmé

7-8 juillet, Shanghai : Luxe Pack Shanghai, Salon du packaging des produits de luxe, confirmé

8-10 juillet, Shanghai : Aluminium China & Lightweight Asia, Le plus grand salon asiatique de l’industrie de l’aluminium, annulé, prochaine édition du 7-9 juillet 2021

8-10 juillet, Shanghai : China Wedding Expo, Salon du marriage, confirmé

8-10 juillet, Shanghai : TCT Asia, Salon de l’impression numérique 3D et des technologies de production additive , confirmé

8-11 juillet, Shanghai : Lightweight Asia,Salon des solutions automobiles légères et des pièces automobiles légères, maintenu à priori

8-11 juillet, Shanghai : Photo & Imaging Shanghai, Salin de des tegnologies de la photographie, du son et de l’image grand public, maintenu à priori

13-14 juillet, Shanghai : Playtime, Salon international dédié à l’univers de l’enfant et des vêtements de maternité, confirmé

14-16 juillet, Shanghai : Intermodal Asia, Salon et conférence sur le transport naval et la logistique portuaire, annulé, prochaine édition du 16-18 mars 2021

14-16 juillet, Canton: Watertech Guangdong, Salon international de la gestion de l’eau, confirmé

15-17 juillet, Shanghai : CBME – Children – Baby – Maternity Expo, Salon international de l’enfant, du bébé et de la maternité, reporté au 10-12 octobre

15-17 juillet, Shanghai : ESB, Salon international des matériaux de construction et de la décoration intérieure, confirmé

18-30 juillet, Canton : CIFF – China International Furniture Fair, Salon international de l’ameublement,  confirmé

21-24 juillet, Shanghai : APPPExpo – Shanghai International Ad & Sign Technology & Equipment Exhibition, Salon chinois international de la publicité et des supports publicitaires,  confirmé