Le Vent de la Chine Numéro 25 (2020)

du 15 au 21 juin 2020

Editorial : Branle-bas de combat à Pékin

Dans la capitale chinoise, les habitants avaient repris goût à la vie normale, repris le chemin du bureau, de l’école, des restaurants et centres commerciaux, s’octroyant même des sorties près de la Grande Muraille le temps d’un week-end. Organisée la dernière semaine de mai, la session du Parlement avait pris fin sans avoir été émaillée par un seul cas de Covid-19. Soulagée, la municipalité abaissait son niveau d’alerte le 5 juin.

Pourtant, une semaine plus tard, un nouveau cas de Covid-19 détecté dans le district de Xicheng venait troubler cette insouciance retrouvée et mettre un terme à une série de 55 jours sans nouvelle infection en ville. Le malade n’ayant pas quitté Pékin les deux dernières semaines, il était rapidement soupçonné d’avoir menti sur son historique de voyage. 48h plus tard, plusieurs autres cas étaient identifiés dans le district de Fengtai. Rapidement, les enquêteurs remontèrent la piste jusqu’au marché de Xinfadi, le plus grand marché de gros de la ville.

Sans perdre une minute, les autorités lancèrent une campagne de dépistage massif (46 000 tests) des commerçants, des clients, et des voisins du marché. Et les premiers résultats confirmèrent leurs soupçons : sur les 517 tests réalisés le 13 juin, 45 cas asymptomatiques étaient détectés. Le lendemain, 36 cas supplémentaires étaient identifiés. Les responsables du district de Fengtai, aux 2 millions d’habitants, annoncèrent aussitôt la mise en place d’un « mécanisme de guerre » pour affronter cette nouvelle vague de contaminations. Ainsi, 11 quartiers résidentiels repassèrent en confinement strict. Trois écoles primaires et six jardins d’enfants étaient fermés, tandis que la rentrée scolaire des petites classes, prévue pour le 15 juin, était repoussée. Toute personne ayant été en contact avec le marché de Xinfadi depuis le 30 mai était priée de se signaler à son comité de quartier.

Chaque jour au marché de Xinfadi, 1 500 tonnes de poissons et fruits de mer, 18 000 tonnes de légumes et 20 000 tonnes de fruits sont vendues. Ce « Rungis » chinois fournit 90% des fruits et légumes de la ville, la majeure partie des restaurateurs venant s’y approvisionner. Sur les 5624 échantillons (aliments, produits de nettoyage, poignées de porte…) prélevés sur les lieux, le virus était détecté dans 40 d’entre eux dont des planches servant à découper du saumon, souvent importé de Norvège (8 628 cas recensés) et des îles Féroé (187 cas). Selon les scientifiques du CDC, la souche du virus serait différente de celle de Wuhan et serait semblable à celle retrouvée en Europe (aussi retrouvée dans les récents clusters du Nord de la Chine, réintroduit via la Russie). Alors le Covid-19 retrouvé au marché de Xinfadi aurait-il été réimporté par l’emballage d’un saumon congelé manipulé par un préparateur de commande européen infecté ? Quoiqu’originale, c’est la thèse qui se dessine, dédouanant ainsi les autorités locales de toute accusation de laxisme dans la lutte épidémique et collant à la ligne officielle voulant que le virus vienne de l’étranger. L’autre explication consistant en une transmission locale par une personne ayant visité le marché, probablement asymptomatique, a moins la cote…

Immédiatement, le poisson à la chair rose était traqué dans toute la ville. Il disparaissait des étals des supermarchés et des menus des restaurants. Dans la foulée, les autorités ordonnèrent des inspections sanitaires à travers la ville entière. Cinq autres marchés fermèrent leurs portes après qu’un vendeur du district de Haidan teste positif au Covid-19. Tous les événements sportifs étaient suspendus et les voyages interprovinciaux provisoirement interdits, les personnes en provenance de Pékin se voyant refuser l’entrée. De plus, quelques nouveaux cas asymptomatiques, en lien avec le foyer d’infection pékinois, étaient identifiés dans la province du Liaoning, du Hebei, et dans le Sichuan, laissant craindre de nouveaux « clusters » aux quatre coins du pays.

Comparé au dernier foyer d’infection recensé dans la capitale en avril dernier (un étudiant revenu des États-Unis qui avait contaminé trois membres de sa famille après ses deux semaines d’isolement), l’ampleur de ce « cluster » est beaucoup plus large, impliquant un marché très fréquenté. Un scénario qui n’est pas sans rappeler celui du marché de Huanan à Wuhan. Là encore, le marché n’était qu’une « victime du Covid-19 », seuls les échantillons environnementaux et non d’origine animale testant positif au virus… En tout cas, ce nouvel épisode fait craindre aux 20 millions d’habitants de la capitale le retour de mesures plus drastiques voire un reconfinement imminent. « Courage, Pékin » (北京,加油), pouvait-on lire sur les réseaux sociaux…

Toutefois, le Dr Zhang Wenhong, expert de la lutte contre le Covid-19 basé à Shanghai, appele la population à garder la tête froide, dédramatisant la situation  : « la résurgence de nouveaux cas n’est pas surprenante. Le virus n’est pas prêt de disparaitre complètement, il faudra donc s’habituer à ce « nouveau normal » sans interrompre l’activité économique, ni baisser sa garde afin de contenir rapidement tout nouvelle vague d’infections ».


Economie : Le retour polémique des vendeurs ambulants

Tout a débuté lorsque le Premier ministre Li Keqiang a loué l’initiative de la mégalopole de Chengdu qui, en autorisant 36 000 échoppes de rue, a créé plus de 100 000 emplois en une nuit. Quelques jours plus tard, en visite à Yantai (Shandong), le chef du Conseil d’État réitérait son soutien à ces commerçants ambulants « représentant la vitalité du pays » (cf photo).

Même si aucune mesure en leur faveur n’a été officiellement annoncée par le gouvernement, les mots du Premier ministre suffisaient aux petits vendeurs de babioles et de nouilles sautées, souvent des employés à mi-temps cherchant à boucler les fins de mois ou des ex-commerçants ayant mis la clé sous la porte durant l’épidémie, pour investir les trottoirs. Circulaient aussi sur la toile plusieurs mêmes humoristiques appelant les professions intellectuelles (avocats, ingénieurs, traducteurs au chômage) à faire de même, témoignant des difficultés rencontrées par la société entière.

Autre signe de la tendance, la chaîne de fast-food américaine KFC installait des stands mobiles pour vendre des petits-déjeuners à Shenzhen. Et du jour au lendemain, les camionnettes spécialement adaptées aux commerces ambulants vendues par Wuling Motors se vendaient comme des petits pains. En guise de soutien à leurs « petits concurrents », les géants du e-commerce JD.com et Alibaba proposaient à ces marchands des crédits à taux zéro.

Sur Baidu, les recherches de « trucs et astuces pour vendre à la sauvette » explosaient, tandis que sur Weibo, le hashtag « économie ambulante » (地摊经济) suscitait 1,3 milliard de vues et 290 000 commentaires, avant d’être désactivé face à l’ampleur de la polémique. En effet, si certains internautes se réjouissaient de la nouvelle, d’autres ne cachaient pas leur scepticisme : « notre objectif est de revenir en 1949, lorsque la Chine était pauvre » ?

Même réaction mitigée du côté des médias officiels : le 8 juin, CCTV Finances mettait en garde contre cette solution unique, peu appropriée pour les villes de premier rang. Selon Sheng Guangyao, chercheur à l’Académie des Sciences sociales (CASS) : « ces colporteurs vendent essentiellement à d’autres ‘petites gens’. Cette mesure est donc plus adaptée aux petites villes qu’aux grandes métropoles ».

Ainsi, Shanghai se contentait de promettre qu’elle ne punirait pas ces vendeurs ambulants et qu’elle dynamiserait sa vie nocturne. Seule grande ville à saisir la balle au bond, Canton encourageait leur retour tout en définissant 60 zones où ils seront les bienvenus et le type de marchandises autorisé à la vente. « Les grandes villes font preuve de prudence, car elles ont utilisé la manière forte ces dernières années pour expulser ces marchands, poursuit Sheng. Si elles reviennent sur leur décision aujourd’hui, il leur sera difficile de réimposer un contrôle par la suite ». De fait, les vendeurs à la sauvette et les agents de la municipalité ont joué au jeu du chat et de la souris pendant de longues années, leurs altercations souvent violentes ayant parfois conduit à des drames. Finalement, ces stands réputés « bruyants, encombrants, peu hygiéniques, et polluants par la fumée de leurs BBQ », avaient fini par disparaître du paysage urbain…

À Pékin, qui doit accueillir les JO d’hiver de 2022, la situation est plus complexe encore. Dans un éditorial daté du 6 juin, le Beijing Daily, contrôlé par la municipalité, s’insurgeait contre cette mesure « qui nuirait à l’image de la capitale ». Ainsi, les vendeurs furent priés de remballer. « Le Premier ministre nous a accordé son soutien, dénonçait l’un d’entre eux, l’autorité de la municipalité de Pékin est-elle au-dessus de celle du Conseil d’État à présent ? Nous avons perdu notre droit fondamental à nourrir nos familles ». Les internautes prenaient leur défense : « ce commerce est leur seul moyen de survie, pourtant, les cadres municipaux semblent uniquement se préoccuper de l’image de la capitale à l’international ». De fait, jusqu’au mois dernier, la performance des cadres locaux était encore jugée sur l’absence de vendeurs de rue et de marchés sauvages.« Cette capitale, impersonnelle, n’est pas la nôtre, elle appartient seulement à un petit groupe de privilégiés », déplorait un internaute. « Pékin doit être une ville accueillante et ne pas rejeter la population de ‘bas niveau’ », rappelait un autre. Un commentaire qui faisait référence à l’expulsion de centaines de milliers de travailleurs migrants de Pékin sous prétexte d’insalubrité de leurs logements en banlieue fin 2017. Par la suite, ce fut au tour des petits commerces dans les quartiers historiques de la capitale d’être briqués pour des raisons esthétiques…

Finalement, cette affaire des marchands ambulants est révélatrice à plusieurs niveaux. D’abord, l’opposition des municipalités peut indiquer un manque de préparation ou de consultation pour une mesure décidée en urgence. Cela confirme surtout que la situation de l’emploi est bien plus préoccupante que les chiffres officiels ne le laissent deviner : 6% pour le chômage urbain, n’incluant pas les travailleurs migrants installés dans les villes. Certains analystes estiment le chiffre réél autour de 20%. Lors du discours prononcé par Li Keqiang en ouverture du Parlement, le mot « emploi » était celui qui revenait le plus souvent (34 fois), traduisant la gravité de la situation.

Ensuite, elle met en lumière les contradictions au sein même du gouvernement. Alors que l’État central s’inquiète de la pauvreté dans le pays entier, les cadres locaux sont davantage préoccupés par l’élimination de la pauvreté urbaine « visible » plutôt que par la réduction des inégalités au sein de la population. Ces dernières sont donc tolérées tant qu’elles n’impactent pas la stabilité du régime.

Au plus haut niveau, le retour des vendeurs à la sauvette colle mal avec l’image de société « modérément prospère » que veut donner le Président Xi Jinping. De même, alors que Xi doit annoncer l’éradication de la grande pauvreté (moins de 2 300 yuans par an), le leader se serait probablement bien passé de la polémique suscitée par une autre déclaration de Li Keqiang en conférence de presse du Parlement, dévoilant que 600 millions de Chinois vivent avec moins de 1 000 yuans par mois. « A peine assez pour louer une chambre dans une ville moyenne », ajoutait le Premier ministre. Un choc pour l’opinion qui peinait à croire que la Chine est toujours aussi pauvre… Dénotant le clivage entre le Président et son Premier ministre, dont le portfolio comprend traditionnellement l’économie, un internaute notait : « il semble que notre bienfaiteur (Xi) n’a guère apprécié le plan de sauvetage de Li consistant à donner la priorité au petit peuple ». La situation n’est pas nouvelle : depuis l’arrivée au pouvoir de l’hyper-Président, le champ d’action et l’influence du Premier ministre n’ont cessé de se réduire, voyant ses projets libéraux relégués au second plan. Preuve en est : si cette idée avait émané du Président Xi lui-même, aurait-elle rencontré une telle levée de boucliers de la part des municipalités ? Probablement pas…


Aviation : Atterrissage sous conditions draconiennes

Depuis fin janvier en Chine, la pandémie est venue bousculer les règles d’opérations aériennes, sanitaires, et d’immigration à une vitesse inédite.

D’abord, il y a eu la liste des nationalités malvenues, la quarantaine obligatoire pour toute arrivée en provenance de l’étranger jusqu’à trois semaines (à la maison puis à l’hôtel, parfois dans une ville tierce), puis l’interdiction d’entrer sur le territoire chinois pour les non-nationaux (sauf quelques rares hommes d’affaires dont la présence était jugée nécessaire à la reprise de l’économie chinoise). Les contraintes s’accumulent, la demande s’assèche, les avions se vident, les compagnies aériennes réduisent leurs opérations, puis les cessent à la demande des équipages. Les aéroports se transforment en parking à ciel ouvert pour des flottes entières…

Une fois la menace épidémique sous contrôle sur son territoire, la Chine envisagea la réouverture au compte-goutte de son ciel aux vols internationaux. Le 26 mars, l’administration de l’aviation civile de Chine (CAAC) publia sa fameuse règle du « 5-1 » en vigueur jusqu’à octobre prochain : 1 pays, 1 route, 1 compagnie, 1 vol, 1 semaine (et à 75% de capacité). Chaque compagnie aérienne chinoise pouvait donc se remettre à opérer une liaison vers chaque pays, tandis que seuls 28 opérateurs étrangers, qui volaient encore vers la Chine au 12 mars, se voyaient attribuer le privilège de desservir une seule destination chinoise. Pour la France, ce « 5-1 » se transformait en « 3-0 ». En effet, Air China depuis Pékin, China Eastern depuis Shanghai, et China Southern depuis Canton, étaient autorisés à atterrir à Paris une fois par semaine, tandis qu’Air France ne pouvait toujours pas voler vers la Chine. Avant l’épidémie, 80 à 100 liaisons étaient assurées chaque semaine, dont un tiers opéré par la compagnie tricolore.

En décrétant unilatéralement cette règle du « 5-1 », la CAAC enfreignait les accords de trafic négociés d’État à État sur le principe d’opportunités égales en favorisant ses compagnies nationales, et en entravant la concurrence. De ce fait, 95 compagnies aériennes étrangères restaient à la porte.

Cette situation provoqua la colère des internautes chinois. Les vols charters étaient loin d’être suffisants pour rapatrier les ressortissants chinois bloqués à l’étranger. Début avril, ils étaient encore 1,42 million hors frontières. La CAAC était donc accusée de volontairement d’entraver leur retour par crainte qu’ils réimportent le virus en Chine, et de ne se soucier que des Chinois les plus privilégiés. En effet, la pénurie des vols provoqua la flambée des prix des billets d’avion vers la Chine (jusqu’à 150 000 yuans), inabordables pour un grand nombre d’étudiants coincés à l’étranger. « Dois-je traverser l’océan Pacifique à la nage pour rentrer ? », demandait l’un d’entre eux, accussant la mère patrie de l’avoir abandonné.

Du côté des transporteurs étrangers, le mécontentement enfla. Les compagnies se plaignirent de l’incurie de l’hôte chinois à leurs directions des aviations civiles respectives, qui firent planer des rétorsions à l’encontre des compagnies chinoises. Dans un climat de rivalité exacerbée, les États-Unis menacèrent publiquement le 3 juin de priver les six compagnies chinoises de vols vers les USA. « Nous autoriserons les transporteurs chinois à opérer autant de liaisons que le gouvernement chinois accordera aux nôtres », déclarait le Département aux Transports américain.

Dès le lendemain, la CAAC publiait de nouvelles règles du jeu, venant remplacer la note de la discorde : l’inique « 5-1 » demeurait, par contre le prérequis du 12 mars tombait. Cela permettait à une poignée de compagnies aériennes comme Delta, United Airlines, Virgin, Aeroflot ou Lufthansa d’obtenir la réouverture d’une liaison vers la Chine. Pékin étant surprotégé par de nombreuses règles sanitaires, les transporteurs internationaux demandèrent en force la réouverture de leurs liaisons vers Shanghai. C’est le cas d’Air France dont la ligne Paris – Shanghai reprendra du service une fois par semaine à partir du 18 juin.

Par contre, l’assouplissement du « 5-1 » s’accompagnait d’un système de bonus-malus, reflétant la hantise chinoise d’une deuxième vague de contaminations provoquée par des cas « importés ». Si aucun passager n’est testé positif au Covid-19 durant trois semaines d’affilée, la compagnie aérienne sera récompensée par une seconde liaison hebdomadaire. En revanche, si cinq cas positifs sont détectés dans le même vol, la liaison sera suspendue pendant une semaine. Une suspension portée à un mois si dix passagers sont décelés positifs.

La quête du « zéro cas » permettant de décrocher le sésame d’un deuxième vol hebdomadaire, s’annonce ardue : lors du 1er charter négocié par la Chambre de commerce allemande de Francfort à Tianjin le 31 mai (cf photo), un ingénieur allemand testait positif à l’atterrissage alors qu’il avait déjà été dépisté avant d’embarquer. Les internautes chinois en profitaient pour dénoncer ce « double standard » de la CAAC : « pourquoi ces cadres allemands ont-ils pu obtenir un accès alors que nos étudiants sont abandonnés à l’étranger, sans aucune aide ? »

Trois jours après l’entrée en vigueur du règlement punitif de la CAAC, il s’appliquait pour la première fois lorsque 17 passagers en provenance de Dhaka (Bangladesh) testaient positif à leur arrivée à Canton le 11 juin. La route opérée par China Southern était donc suspendue pour un mois… Une deuxième liaison opérée par Sichuan Airlines du Caire (Egypte) à Chengdu était également interrompue pour une semaine après que six cas ont été découverts à bord le 27 juin.

Par ailleurs, le nouveau règlement de la CAAC stipule que les opérateurs aériens devront demander aux municipalités la permission de voler, une autre première. Elle s’accordait également un joker en se réservant le droit de déroger à ses propres règles.

À cela, le 10 juin, la CAAC ajoutait une classification des pays éligibles à la reprise des vols selon quatre critères : avoir exporté peu de cas de Covid-19 vers la Chine, présenter une importante diaspora chinoise avec un désir de rentrer au pays, mettre en œuvre des mesures strictes de prévention avant le décollage, et demander la mise en place d’une « procédure express » afin de reprendre l’activité économique.

Au final, si la CAAC a décrété des règles si strictes, rendant les compagnies aériennes (chinoises comme étrangères) responsables des éventuels voyageurs contaminés, en accordant des pouvoirs discrétionnaires à des entités non aéronautiques (les municipalités), et en foulant du pied les accords binationaux, c’est que la Chine ne veut prendre aucun risque. Et peu importe si cela fait mauvais effet auprès des Chinois bloqués à l’étranger et auprès des pays partenaires. Mais aucun doute qu’à long terme, cet épisode devrait laisser des traces dans les esprits.


Santé : La médecine traditionnelle chinoise au-dessus de tout soupçon ?

« Croyez-vous aux vertus de la médecine traditionnelle chinoise (MTC) » ? En Chine, la réponse sera probablement positive, avec plus ou moins de conviction selon l’interlocuteur. Cependant, pour les personnes doutant de son efficacité, la situation pourrait bientôt devenir plus délicate.

Selon une nouvelle réglementation soumise au public jusqu’au 28 juin par la Commission de Santé de la ville de Pékin et l’administration municipale de la MTC, « quiconque diffamera la MTC pourra être poursuivi pénalement pour avoir troublé l’ordre public ». Cette formulation vague est habituellement utilisée par les autorités pour sanctionner les auteurs de commentaires « déviants » sur la toile. Ce texte est donc susceptible d’envoyer devant la justice toute personne insinuant que l’actuelle pandémie a été provoquée par le trafic d’animaux sauvages utilisés en MTC, condamnant la MTC pour cruauté envers des espèces en voie de disparition, ou encore soulignant que l’efficacité de la MTC contre le Covid-19 n’a été démontrée par aucune étude scientifique sérieuse…

Cette annonce a fait bondir les internautes : « comment un département chargé de la supervision de la MTC a le droit de restreindre ma liberté d’expression sur internet ? » , s’indignait l’un d’entre eux. « Je suis convaincu par la MTC, mais cette règle va trop loin. Ce sont les faux remèdes et des praticiens incompétents qui entachent sa réputation, pas les calomnies », analysait un autre. « Est-ce ainsi que l’on renforce la « fierté culturelle » (prônée par le Président Xi Jinping) ? », interrogeait un utilisateur de Weibo. « En matière scientifique, la diffamation n’existe pas. Si les autorités reconnaissent la MTC comme une science, alors ils doivent accepter les critiques. Si on ne peut plus librement discuter de la MTC, alors elle ne sera rien de plus qu’une affaire de superstition ou de culte », commentait un blogueur influent.

Déjà début 2018, le Dr Tan Qindong, 39 ans, avait payé au prix fort le fait d’avoir qualifié sur internet le tonique « Hongmao » de « poison ». A base de 66 plantes et d’os de léopard, il est censé soulager les rhumatismes et traiter la maladie d’Alzheimer. La composition de cette décoction, datant de 1739, étant « protégée », le fabricant n’est donc pas tenu de publier les résultats de ses essais cliniques. Après avoir été arrêté chez lui à Canton par des policiers en civil, le Dr Tan fut détenu plus de 100 jours en Mongolie Intérieure pour avoir « propagé de fausses rumeurs ayant sérieusement porté atteinte à la réputation du groupe ». L’affaire ayant attiré l’attention des médias, il fut finalement relâché. Toutefois, cette affaire sonnait comme un avertissement à tous les scientifiques osant remettre en question les vertus des remèdes issus de la MTC.

Plus récemment, fin avril dernier, Yu Xiangdong, chef de service de l’hôpital central de Wuhan (où travaillait le « lanceur d’alerte » Li Wenliang), était relevé de ses fonctions après avoir publié des commentaires ironiques à propos de la MTC sur son compte Weibo.

En effet, ces critiques font désordre alors que le gouvernement chinois veut démontrer que cette médecine antique a été d’une grande aide durant l’épidémie. Différentes formulations à base de plantes pour atténuer les symptômes de la maladie, comme la fièvre ou les difficultés respiratoires, étaient d’ailleurs incluses dès le 18 février dans la liste des traitements recommandés contre le Covid-19, tandis qu’au sein du panel d’experts chargés de la lutte contre le coronavirus, plusieurs spécialistes en MTC siégeaient aux côtés de virologistes et pneumologues de renom.

Extrêmement populaire en Chine, l’industrie de la MTC devrait peser 420 milliards de $ d’ici fin 2020, selon un document blanc publié en 2016. Mais la pandémie a représenté une occasion de la mettre en avant sur la scène internationale. Cela fait déjà plusieurs années que le gouvernement chinois et son Président font la promotion de « ce trésor de la civilisation chinoise ». Son dernier succès en date, la Chine le doit à l’ancienne directrice de l’OMS, Margaret Chan qui avait obtenu l’ajout en 2018 d’un chapitre sur la MTC dans la classification internationale des maladies (CIM). Une décision qui poussa plusieurs médecins européens à réclamer une meilleure supervision de la MTC. De fait, cette médecine ancestrale manque d’essais cliniques sérieux pour prouver son efficacité. « Il est logique que des études cliniques manquent à cette médecine puisqu’elle agit préventivement et de manière personnalisée en rééquilibrant les énergies corporelles », répondent ses partisans.

Finalement, au lieu de protéger davantage les consommateurs face aux abus de certaines firmes peu scrupuleuses ou contre les effets secondaires de ces remèdes populaires, la nouvelle réglementation proposée par Pékin interdit à la population de mettre en doute la valeur de la MTC. En traitant la MTC comme une affaire purement politique (représentant donc une menace potentielle si mal contrôlée), elle démontre bien le manque d’assurance et le malaise du gouvernement à son sujet, préférant remplacer l’aspect scientifique par des directives, des dogmes, et des sanctions. Ainsi, alors que ce texte vise en premier lieu à standardiser l’usage de la MTC, il pourrait avoir l’effet inverse : en dissuadant la population d’exprimer ses doutes, il ne ferait que renforcer la suspicion existante. Certes, cette réglementation est encore au stade de projet et applicable uniquement à l’échelle municipale. Cependant, cette initiative est un indicateur de la manière dont la médecine traditionnelle chinoise est perçue en haut lieu. Ainsi sacralisée, elle devrait rejoindre la liste toujours plus longue de sujets considérés comme « sensibles » pour le régime. Mais à force de voir ses libertés d’expression restreintes et de subir des injections régulières de nationalisme, le risque de réaction épidermique de la population n’est pas à exclure.


Taiwan : La chute du météore Han Kuo-yu assombrit le ciel du KMT

Le 6 juin, la démocratie taïwanaise a encore connu un nouvel épisode historique de sa formation. Ce jour-là, 97% des 969,259 votants (sur 2 299 981 électeurs) de la ville de Kaohsiung, grande cité portuaire du Sud de Taïwan, se sont prononcés pour la destitution à mi-mandat de leur maire et ancien candidat à la présidentielle du 11 janvier 2020 : Han Kuo-yu (du Kuomingtang, KMT ou parti nationaliste).

C’est la conclusion d’un long processus en trois étapes : d’abord une pétition devant réunir plus de 22 814 signataires pour déposer le recours, recours devant être signé par 228 134 personnes pour permettre la tenue des élections, et enfin élections devant réunir plus de 574 996 votants pour être validées. Malgré l’appel de Han Kuo-yu à boycotter le vote, la participation ayant été de 42%, le scrutin visant le maire Han a été validé avec 939 090 voix « pour » et seulement 25 051 voix « contre » (1,1%) .

C’est la première fois dans l’histoire de la jeune démocratie taïwanaise qu’un tel vote arrive à son terme. Han Kuo-yu avait déjà été ciblé lorsqu’il était député KMT en 1994 mais la procédure n’avait pas abouti. Cette fois, Han, 62 ans, devra quitter la mairie. Il sera remplacé par l’indépendant Yang Ming-jou pendant trois mois jusqu’à la tenue de nouvelles élections qui promettent d’être tendues.

Après son échec contre la sortante DPP (Parti démocrate progressiste) Tsai Ing-wen (présidente de 2016 à 2022) aux présidentielles du 11 janvier, Han Kuo-yu a tout perdu en quelques mois. Il faut se rappeler qu’il y a un peu plus d’un an, il semblait promis à devenir le nouveau Président de la République de Chine. Surnommé le « Trump taïwanais » pour sa rhétorique populiste, il avait été investi comme candidat du KMT après avoir remporté les municipales du 24 novembre 2018 – la mairie de Kaohsiung étant détenue depuis 20 ans par le DPP. Entre janvier et mai 2019, la plupart des sondages le donnaient gagnant contre Tsai. On connait la suite : il obtenait seulement 38% des voix. En sus, son absence à son poste de maire lui sera durement reprochée et aura contribué à sa destitution.  

Au niveau national, le grand vainqueur, plus encore que le DPP, c’est le Taïwan Statebuilding Party (TSP) à l’origine de la procédure de révocation. Créé en 2016, le TSP trouve son origine intellectuelle dans la révolte des Tournesols de 2014 durant laquelle la jeunesse taïwanaise avait surpris le monde et le gouvernement de Ma Ying-jeou (KMT, 2008-2016) en occupant le Parlement pendant 24 jours. Le TSP fut la surprise des élections 2020 avec l’élection de Chen Po-wei (34 ans) comme député à Taichung.

En étant l’instigateur du « rappel » de Han, le TSP a accru sa notoriété parmi la jeune population urbaine et s’affirme comme une nouvelle force à « gauche » du DPP. Il est l’expression du fait qu’aujourd’hui, 83% des moins de 30 ans se déclarent taïwanais uniquement et non pas chinois, et que le DPP est devenu un « parti de gouvernement ». Après avoir remporté quatre fois la présidence (Chen Shui-bian et Tsai Ing-wen, deux mandats chacun), le DPP est loin du Parti clandestin de la fin des années 1980. Tsai a renforcé la légimité du Parti qui s’est naturellement « centricisé ».

Pour Han Kuo-yu, c’est une défaite personnelle qui dépasse le clivage DPP/KMT. En effet, si l’on regarde la carte du vote district par district à Kaohsiung lors des municipales de 2018 et lors du « recall » de 2020, on constate que certains districts qui avaient le plus voté pour Han en 2018 (Nanzhi, Gushan et Zuoying) ont voté le plus contre lui en 2020. Il y a donc un retournement d’électeurs KMT qui avaient plébiscité Han en 2018 mais ont voulu sa destitution par la suite. Alors que certains voyaient Han briguer la présidence du KMT, celui-ci affirmait qu’il ne chercherait plus à exercer de nouveau mandat. Mais la bataille au KMT entre la faction pro-Pékin et ceux voulant équilibrer la relation à la Chine continentale avec un rapport accru aux Etats-Unis, n’est pas prête de s’éteindre.

On le voit, le vote à Kaohsiung est surtout l’expression de sentiments et enjeux au niveau le plus local. D’un côté, la destitution de Han Kuo-yu n’est pas une surprise au sens où elle rétablit « l’ordre des choses » d’un Sud à majorité DPP. De l’autre, cela montre que le vote local est déterminé par les qualités ou défauts d’un candidat tels que perçus par les habitants. La mécanique électorale ne suit plus aveuglement les lignes des différents partis politiques. Ni le KMT, ni le DPP ne sont à l’abri d’un tel retournement.

Enfin, si la Chine apparaît dans le vote, c’est en filigrane comme une des raisons du désaveu envers Han. Celui-ci avait axé tout son programme sur la coopération avec la Chine : les capitaux chinois et les touristes. Or la guerre commerciale, les émeutes à Hong-Kong et le Covid-19 ont enterré tout cela…

Si ce vote est une victoire de la démocratie la plus directe, le problème, comme le montre le suicide du président du conseil municipal KMT de Kaohsiung, Hsu Kun-yuan, le soir des résultats, c’est que les passions politiques restent vives et le risque de polariation reste fort : les menaces de mort contre Liang Wen-chieh (DPP), pour avoir suggéré une possible dette de jeu dans le suicide de Hsu, montrent une certaine radicalisation. Soutenus logistiquement par la Chine, les militants radicaux (comme Huang Cheng-chung) mettent à jour la grande fragilité de la démocratie qui doit donner la parole même à ceux qui en veulent l’abolition.

Par Jean-Yves Heurtebise


Petit Peuple : Shanghai : Zhu Xiaodong et son mariage de glace (1ère partie)

A Shanghai, le 31 décembre 2015, Yang Liping (27 ans), en robe blanche, épousa Zhu Xiaodong (28 ans) en smoking, au son de fifres et tambours. Tout comme le jour de la cérémonie, c’était un mariage arrangé. La mère de Liping avait soigneusement choisi le mari, d’une classe sociale légèrement supérieure à la sienne (père membre du Parti, mère fortunée, fils diplômé). Cette famille avait d’ailleurs payé fort cher le droit d’entrée pour cette alliance : le bel appartement dans l’excellent quartier de Hongkou, le setter irlandais au poil roux éclatant dont rêvait Liping, et surtout la dot de deux millions de yuans destinée à ses parents. Liping elle, avec l’aide de son clan, fournissait la Buick Excelle et le mobilier tape-à-l’œil. C’était pour la jeune femme le plus beau jour de sa vie, même si elle s’inquiétait de ne pas mieux connaître son futur mari, rencontré trois fois lors de séances formelles.

Le jeune couple avait passé sa lune de miel sur l’île coréenne de Jeju – époque facile, état de grâce. Les choses sérieuses commencèrent de retour à Shanghai, au travail, lui dans son magasin de motos et elle à l’école où elle officiait comme institutrice. Au bout du premier mois, Xiaodong réclama de sa femme sa paie, afin d’investir en bourse. Zhu voulait avec elle passer à la retraite à 40 ans, et jouir d’une vie oisive grâce aux rentes accumulées. En soi, Liping n’aurait rien eu contre, mais déjà lui manquait la confiance. A plusieurs reprises, retournant de l’école, elle avait trouvé l’appartement vide, y compris la cassette où elle serrait l’argent du ménage. Aux petites heures, il était de retour, grognant et titubant avant de s’affaler sur le lit tout habillé. Le fouillant, elle trouvait son portefeuille vide, et sur lui, des odeurs de femme. Et si elle s’enhardissait à le réveiller pour réclamer des comptes, il portait sur elle une main pesante, lui laissant partout sur son corps bleus et ecchymoses. Il ronflait encore quand elle partait pour l’école, poudrée comme une cocotte pour tenter de cacher les traces de la correction. Le soir quand elle revenait, il était de nouveau prévenant, l’attendant avec un bouquet, et l’invitant au restaurant, jouant au prince charmant, façon Dr Jekyll et Mr Hyde.

Au fil des mois, les incidents se multiplièrent, sur des prétextes futiles. Mais ce qu’il lui reprochait en réalité était sa liberté. Liping avait son indépendance économique, et un large cercle d’amis et amies, qu’elle continuait à voir. Il avait beau se défausser sur elle de toutes les corvées, elle trouvait toujours le moyen de sortir, de lui échapper. A la maison désormais, ils vivaient dans un silence lourd, sans rien avoir à se dire. Même au cinéma leurs goûts divergeaient, lui se droguant au kungfu quand elle préférait la comédie de mœurs et les films romantiques.

Au bout de quelques mois, elle s’était mise à sortir davantage. Persuadé qu’elle avait un amant, il la frappait à son retour. Il lui présentait aussi, chaque jour plus d’exigences, sur son corps, sur son emploi du temps, sur son droit même à la parole.
Il lui interdisait tout, et s’autorisait tout. Comme nouveau hobby, en plus du chien qu’il tentait en vain de dresser, il élevait des petits serpents dans un vivarium. Un jour, sous prétexte de stocker la nourriture de ses reptiles, il commanda un grand congélateur, stocké sur le balcon. Furieuse, elle remarqua que c’en était fini des bains de soleil sur cette surface devenue exiguë – mais il répondit par une gifle sonore.

Début octobre, le rythme des événements s’accéléra. Elle osa parler de séparation : il lui flanqua une correction pour lui faire oublier à jamais telle pensée. Au même moment, il lui cachait qu’il venait de perdre son emploi, conséquence logique de ses frasques et de son manque de résultats. Au contraire, il lui affirma qu’il venait d’être promu à Hong Kong, où tous les deux allaient refaire leur vie. En attendant leur grand départ, il la força à démissionner de son école, ce qu’elle osa malgré tout préciser dans sa lettre à la direction. Son attitude à elle était dès lors ambivalente, complètement sous sa coupe à lui, privée de parole, contrainte à lui obéir en tout et même se reprochant les défauts imaginaires dont il l’accusait – justification des volées quotidiennes. Hélas, les voisins faisaient la sourde oreille, au nom du proverbe selon lequel « on lave son linge sale en famille » (家丑不可外传, jiā chǒu bù kě wài chuan), et les parents de Liping, s’ils se doutaient de quelque chose, faisaient semblant de rien, par peur du scandale.

Et puis le 17 octobre à midi, après une nuit blanche passée en disputes, il l’étrangla -sa supériorité physique ayant eut raison des efforts de Liping pour sauver sa vie. Enfermé dans la chambre qu’ils avaient prévu longtemps avant comme celle du bébé, le setter hurlait à la mort. Quand elle eut rendu son dernier soupir, il sortit sans hésiter l’édredon rouge qu’ils avaient étrenné la nuit des noces. Il l’en enveloppa, et la plaça en position fœtale dans le congélateur. Liping disparaissait après 290 jours de vie commune, en un féminicide qui allait défrayer la chronique chinoise durant les années à venir.

Histoire glauque, mais fait de société très réel, le féminicide envahissant la Chine comme le reste du monde. La suite qui va défier les imaginations les plus vives, est pour la semaine prochaine, ami lecteur !


Rendez-vous : Semaines du 15 juin au 12 juillet
Semaines du 15 juin au 12 juillet

Notez qu’en raison de la situation actuelle, certains événements ont été annulés ou repoussés à une date ultérieure (voir ci-dessous) :

Juin, Shanghai : MWC – Mobile World CongressCongrès mondial sur le GSM, ANNULE

13 – 22 juin, Shanghai : 23rd Shanghai International Film Festival, Festival du film international de Shanghai, reporté – date à confirmer

15 – 18 juin, Shanghai : Hotelex + Design & Deco, Salon international des équipements et fournitures pour l’hôtellerie en Chine, ANNULE

16 – 17 juin, Shanghai : GTDW – Global Trade Development WeekSommet international et rencontres d’affaires organisés en Chine et dédiés au commerce mondial et au développement économique, reporté – date à confirmer

16 – 18 juin, Shanghai : Air CargoExposition et conférence sur le fret aérien et la logistique, ANNULE

16 – 18 juin, Shanghai : Transport Logistic China, Salon professionnel international de la logistique, du transport et de la télématique, ANNULE – prochain salon le 15-17 juin 2022

16 – 18 juin, Shanghai : China E-POWERSalon chinois international de la génération d’énergie et de l’ingénierie électrique, reporté au 21 – 23 septembre

19 – 22 juin, Tianjin : CIEXSalon international de l’automation, de la robotique et de la machine-outil, maintenu à priori

15 – 24 juin, En ligne : Canton Fair, Foire industrielle internationale qui expose notemment dans les domaines des machines-outils,  bâtiment et construction, décoration, ameublement, luminaire, electroménager, domotique, électronique, mode et habillement, confirmé

22 – 24 juin, Shanghai : CPhI & P-MEC China, Salon international des ingrédients  et des équipements pharmaceutiques, reporté au 16 – 18 décembre (en ligne)

22 – 24 juin, Shanghai : Propak China,Salon spécialisé dans la transformation alimentaire et l’emballage, reporté au 16 – 18 décembre

22 – 24 juin, Shanghai : HealthPlex Expo,Salon international et conférences dédiées aux produits de santé naturels et à la nutraceutique, reporté au 25 – 27 novembre

22 – 24 juin, Shanghai : Hi & FI Asia–China,Salon international des ingrédients alimentaires et de santé, reporté au 25 – 27 novembre

22 – 24 juin, Pékin : CAE – China Attractions Expo – Beijing, Salon chinois des parcs d’attractions, confirmé

23-24 juin, ONLINE, Tianjin: WIC – World Intelligence Congress, Salon et conférence sur l’intelligence artificielle, confirmé – Online

27 – 29 juin, Shanghai : Semicon China, Salon international de l’équipement et des matériaux pour les semi-conducteurs, confirmé

30 juin – 2 juillet, Chengdu : IE Expo Chengdu,Salon professionnel de la gestion et du traitement de l’eau, du recyclage, du contrôle de la pollution atmosphérique et des économies d’énergie, reporté au 13-15 octobre

1-3 juillet, Shenzhen : Motor & Magnetic Expo, Salon international des petits moteurs, des machines électriques et des matériaux magnétiques, reporté au 13-15 septembre

1-3 juillet, Shanghai : PCIM Asia,Salon international et congrès sur l’électronique de puissance, le contrôle de déplacement, les énergies renouvelables et la gestion de l’énergie, reporté au 16-18 novembre

1-4 juillet, Shanghai : CME – China Machine Tool Exhibition, Salon de la machine-outil, maintenu à priori

2-4 juillet, Shanghai : ISPO Shanghai,Salon professionnel international des sports, confirmé

2-5 juillet, Chengdu : Hotelex Chengdu,Salon international des équipements et fournitures pour l’hôtellerie, reporté au 13-15 août

3-5 juillet, Pékin : CM BEIJING – China Maritime Beijing,Salon chinois international des technologies et équipements offshore, reporté à SHANGHAI du 26-28 août

3-5 juillet, Pékin : CIOOE – China International Offshore Oil & Gas Exhibition,Salon chinois international du pétrole et du gaz offshore, reporté à SHANGHAI du 26-28 août

3-5 juillet , Shanghai : Electronica China,  Salon professionnel des composants électroniques, des technologies d’assemblage et de production et de la photonique, confirmé

3-5 juillet , Shanghai : IWF Shanghai – Health, Wellness Fitness Expo,Salon de la santé, du bien-être, du fitness et de la musculation, confirmé

7-8 juillet, Shanghai : Luxe Pack Shanghai,Salon du packaging des produits de luxe, confirmé

8-10 juillet, Shanghai : Aluminium China & Lightweight Asia,Le plus grand salon asiatique de l’industrie de l’aluminium, annulé, prochaine édition du 7-9 juillet 2021

8-10 juillet, Shanghai : China Wedding Expo,Salon du marriage, confirmé

8-10 juillet, Shanghai : TCT Asia, Salon de l’impression numérique 3D et des technologies de production additive , confirmé

8-11 juillet, Shanghai : Lightweight Asia,Salon des solutions automobiles légères et des pièces automobiles légères, maintenu à priori

8-11 juillet, Shanghai : Photo & Imaging Shanghai, Salin de des tegnologies de la photographie, du son et de l’image grand public, maintenu à priori

13-14 juillet, Shanghai : Playtime,Salon international dédié à l’univers de l’enfant et des vêtements de maternité, confirmé

14-16 juillet, Shanghai : Intermodal Asia,Salon et conférence sur le transport naval et la logistique portuaire, annulé, prochaine édition du 16-18 mars 2021

14-16 juillet, Canton: Watertech Guangdong,Salon international de la gestion de l’eau, confirmé

15-17 juillet, Shanghai : CBME – Children – Baby – Maternity Expo, Salon international de l’enfant, du bébé et de la maternité, reporté au 10-12 octobre

15-17 juillet, Shanghai : ESB,Salon international des matériaux de construction et de la décoration intérieure, confirmé