Environnement : 2015, en environnement, la Chine veut mieux faire

La Chine cesse de se voiler la face sur le coût réel de sa pollution : entre récoltes perdues et santé dégradée, elle réduirait de 3 à 4% la croissance annuelle (alors que celle-ci baisse sérieusement, pronostiquée à 6,8% pour ce trimestre). 

Selon l’Institut Paulson, la qualité de l’air dans Pékin s’est améliorée—d’un chouia : en moyenne en 2014, la concentration de particules de moins de 2,5 microns tombait à 99,4 microgrammes (contre 101 en 2013). On n’est pas dans les temps pour atteindre les 25% de réduction ambitionnés par la capitale d’ici 2017. Aussi la volonté du pouvoir de se démarquer sérieusement des industriels, se fait aujourd’hui sentir. 

Le 30 décembre 2014 dans le Jiangsu, suite à la plainte de l’Association municipale environnementale de Taizhou, six compagnies anonymes ont été astreintes sous 30 jours à verser 26 millions de $ à un fonds écologique pour avoir déversé leurs effluents dans des cours d’eau. La majorité des rivières de Chine sont devenues stériles, fossiles par excès de pollution : ni faune, ni flore ne peuvent plus s’y développer. A l’inverse, certains cours et lacs voient proliférer en surface un tapis de lentilles d’eau et autres plantes, avec le même effet : en dessous, ni lumière, ni vie. Ce verdict historique, selon Greenpeace, fera jurisprudence.

Une semaine après l’entrée en vigueur de la loi révisée de l’Environnement, la Cour Suprême émet son interprétation sur la capacité d’associations civiles d’attaquer des pollueurs, par actions de classe : le 6 janvier, Zheng Xuelin, Président du tribunal environnemental près la Cour Suprême, énonce qu’à compter de ce jour, environ 700 ONG sont éligibles pour attaquer les industriels et autres sérieux émetteurs d’effluents liquides ou éoliens, y compris hors de leur juridiction. Pour obtenir ce droit, il suffit pour l’ONG d’avoir 5 ans d’existence juridique dans sa ville, et de n’avoir aucune condamnation.
Les plaignants verront leurs frais de dépôt de plainte allégés ou suspendus. Les accusés eux, auront désormais la charge de la preuve de leur innocence –démarche inverse de la pratique antérieure. Enfin, la cour reçoit le pouvoir d’injonction au pollueur de cesser ses émissions. Autant de concepts novateurs en droit environnemental chinois, qui comble à toute vitesse son retard sur les législations occidentales.

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