La maladie du travail empire au fil des ans. En 2009, elle causait 18.128 morts, triple des accidents du travail, dont 90% imputables à la pneumoconiose, inhalation et fixation de poussières dans les poumons, incurable, passé un certain seuil. Le syndicat unique estime à 200 millions les personnes menacées, au sein de 16 millions de mines, ateliers, fonderies ou usines.
Il existe bien une loi de prévention des maladies du travail, mais ces PME n’ont ni le budget, ni la conscience du risque. La plupart des employés sont des migrants recrutés sous contrat à durée limitée, contournant cette loi et d’autres. D’après le Centre national de Prévention et de contrôle des maladies, seuls 10% d’entre eux passent « régulièrement » une visite médicale. La faiblesse des systèmes d’inspection n’arrange rien.
Un autre mal réside dans les fumées de charbon, des métaux lourds et autres poussières industrielles : diluées dans les tempêtes de sable (fréquentes à cette saison), puis absorbées par le public, s’alarme Greenpeace.
Les travailleurs en col blanc sont mieux traités, mais sont aussi à risque. Absence d’exercice, alimentation mauvaise, tabagisme et heures supplémentaires promettent à 60% un cholestérol précoce, de l’arthrite et même des troubles cardiovasculaires. Les jeunes en meurent de plus en plus, déplore Fan Xiaohong, n°2 de l’hôpital des infections pulmonaires de Shanghai, laissant deviner que sauf à renforcer vite la médecine du travail, l’atelier du monde se prépare là aussi un pénible réveil !
Sommaire N° 14