Parcours du combattant pour Baosteel
Fiançailles entre Hansteel (HIS Handan Iron and Steel Ltd.), l’aciérie du Hebei, et Baosteel de Shanghai. L’accord du 10/05 fonde une JV (50/50%, pour 190M² d’investissement, 2/3 en phase initiale) de 5Mt/an de tôle automobile, dont Baosteel tient déjà 50% du marché national. C’est un des projets majeurs approuvé par Pékin, dans son plan de concentration visant à « diviser par 5 », avant 2010, les 6.600 aciéries actuelles. N°5 mondial, Baosteel finalisait en janvier son achat de 70% de Xinjiang Bayi. En mars, il rassemblait sur le marché pour 14M² de parts de HIS, la filiale boursière de Hansteel, devenant ainsi son 2d actionnaire. Par ces petits pas, Baosteel veut atteindre en 2012 les 50Mt de capacité annuelle, tout en haussant la valeur de ses produits, et doubler POSCO (Corée) et JFE (Japon) pour accéder au 3e niveau mondial, derrière Arcelor-Mittal et Nippon Steel. Tout en rendant plus ardue la pénétration en Chine de l’ogre indo-européen, voire une reprise hostile du n°1 chinois. L’investissement sur Hansteel est cependant aussi perçu par les experts comme un lot de consolation pour Baosteel, après s’être vu geler sine die son projet de 10Mt à Zhangjiang, Canton.
Bourse : la corrida à Shanghai
Après le mini krach du 27/02 (-8,9%), la bourse de Shanghai est repartie, franchissant le 8/05 les 4.000 points, tandis que le Yuan passait sous la barre symbolique des 7,70¥/1$. En 3 mois, c’est presque d’1% que le renminbi s’est réévalué. Le gouverneur de la BPdC (Banque Populaire de Chine), Zhou Xiaochuan s’inquiète, comme 3 mois plus tôt : la « bulle » boursière est bien là, risquant l’explosion, et la CASS (Académie chinoise des Sciences Sociales) prévoit un excédent commercial de 42% cette année. C’est net, Pékin ne peut plus garder le ¥ bas : en 2007, l’excédent de devises a augmenté d’1M$ par minute, et le coût pour l’échanger en yuans, pour la BPdC, devient insupportable. D’autre part, Pékin voit arriver le nuage noir des sanctions US. Mais le Min. du Travail et de la SS font leurs comptes (10/05): 5 à 10% de réévaluation coûteraient 3.5M de jobs ouvriers, 10M de jobs fermiers. Or, pour freiner la débâcle, la BPdC semble condamnée aux moyens classiques, éponger les crédits en haussant les réserves des banques (devises, et ¥) au 15/05. A défaut d’outils nouveaux, Jin Renqing, ministre des finances signe à Kyoto avec Japon, Corée et ASEAN (5/05), un accord de swap de devises, afin de prévenir une agression monétaire comme celle qui mit à plat, un certain vendredi « noir » de 1997, la plupart des monnaies d’Asie, sauf le Yen fort, et le Yuan alors hors circuit !
Sommaire N° 18