Petit Peuple : Pas de striptease funéraire à Donghai !

La Chine abonde en ses régions, de rites rares et étranges.

Au Jiangsu par exemple, à Donghai, pour célébrer le décès du père Liang, sa riche famille commanda le 16/8 les services de deux troupes de batellerie, pour une fête publique qui fit date. Au coeur du show, deux belles saltimbanques se dépouillèrent de leurs voiles, et passèrent tranquillement, voluptueusement en tenue d’Eve, « invitant les hommes», dit un témoin, « à venir les rejoindre sur scène».

Hélas, une caméra traînait par là et quelques jours plus tard lors de la diffusion à travers toute la Chine, le reportage entraîna un déferlement de scandale bien pensant.

Le but était pourtant tout, sauf lubrique : il s’agissait d’attirer le plus de gens possibles, dont les âmes soient autant émues que faire se pût. Ainsi, l’âme solitaire serait rassérénée, honorée et protégée des angoisses du glacial passage vers l’univers de ses ancêtres. Nul n’aurait pu contester le progrès en cette fête, par rapport aux rites antiques, où les filles étaient non point dénudées et invitées à faire danser, mais enterrées vives, pour assurer les plaisirs d’outre-tombe du maître…

La justice ne voulut rien savoir : 200 personnes, même des enfants avaient assisté à la «funéraire inconduite»! Aussi la police, 24 h. après l’émission, procéda à l’interpellation des artistes qui n’en pouvaient mais, et de leurs directeurs médusés. Au canton, en toute occasion de funérailles futures, les familles devraient déposer un agenda des cérémonies, 12 heures après le dernier soupir .Une ligne téléphonique fut ouverte pour recevoir les délations, avec prime de 30² à la clé.

A l’heure du trépas, voulait-elle dire, la jouissance n’est pas de mise (tu men da jue, 屠门大爵) : « aux portes de la mort, manger joyeusement », ne se fait pas !

 

 

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