Joint-venture : TGV, Maglev : départ dans le noir

— La session de l’ANP (Parlement chinois), marqua une étape dans un vieux rêve : deux lignes de chemin de fer à grande vitesse furent approuvées : un TGV conventionnel Pékin-Shanghai, pour 17,5MM$, dont les rames dévoreront les 1320km en 5h au lieu de 13h, et le Maglev Shanghai-Hangzhou (Zhejiang), encore plus rapide -sans roues, sur coussin magnétique, 177km pour 4,3MM$. Elle devrait être active pour 2010, à temps pour l’Expo universelle de Shanghai.

Demi-surprise offerte par le ministre des chemins de fer Liu Zhejun (9/10) : la technologie serait « entièrement chinoise »!

Problème : en dépit de progrès rapides, la Chine reste loin de maîtriser de tels instruments. En démonstration à Shanghai, le Maglev est signé du consortium Transrapid (Siemens-Thyssen-Krupp). En TGV, trois groupes sont sur les rangs : Alstom, Siemens et le consortium Mitsubishi, déjà chargés de 280 rames, sur les 700 à commander d’ici 2010.

D’autre part, quatre lignes doivent être tracées d’ici là, objets de 4 appels d’offres, réclamant des solutions globalesvoies, rames, signalisation. Ces groupes devraient recevoir des tranches comparables, qu’ils exécuteront avec leurs partenaires locaux, en JV, pour que 70% soit produit localement, conformément au cahier de charges. Pour la ligne Maglev, la Chine s’apprête à «renvoyer l’ascenseur» à l’Allemagne, qui paya 50% de la ligne expérimentale (et 500M$). Mais sur la répartition du contrat, la Chine semble avoir obtenu le transfert intégral de technologie – wait & see !

 

— Par 2 voix sur 3 à Genève (7/03), ISO, l’organe mondial des normes, n’a pas accueilli le WAPI, protocole chinois d’encryptage de l’internet sans fil.

Déçu, le MII (le Ministère des industries de l’information) parle de «double mesure» – la norme américaine concurrente, IEEE 802.11i a été adoptée sans encombre.  Le refus est moins motivé par des considérations techniques, que pour des questions de style.

En 2003, le MII voulait imposer le WAPI. Le refus frontal du métier l’avait forcé à renoncer. Evoquant sa sécurité nationale, le MII n’a donné les codes-protocoles du WAPI qu’à ses constructeurs : le WAPI pourrait permettre une écoute policière à distance sur tout matériel utilisant ce standard. Pourtant, demander l’agrément de sa norme sur le marché mondial, était légitime : elle lui évitait de payer des royalties sur son propre marché, et pouvait lui faire espérer la conquête du marché mondial.

Plus qu’une question de copie à revoir, c’est un problème de démocratie à intégrer à WAPI, avant qu’ISO ne statue à nouveau sur son sort.

 

 

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