A la loupe : Comment défaire les mauvaises dettes ?

Cet été, les quatre soeurs bancaires (China Construction Bank, Industry and Commerce Banking Corporation, Banque de Chine et Agricultural Bank of China) ont reçu 32 MM USD en bons d’Etat, qui ont doublé leur capital, lui permettant de passer au seuil légal de 8% de leurs encours.

Mais cet assainissement est compromis par les mauvaises dettes, celles dont l’intérêt reste impayé plus de trois mois, soit, pour les quatre, un passif évalué à 240 MMUSD (25% des encours – le bilan pourrait être bien plus lourd).Or, les 4 soeurs détiendraient ensemble 64% du capital chinois.

Pour sortir de l’impasse, toute chirurgie spontanéiste est impossible : elle aboutirait à des banques à capital négatif (= faillite). Pékin a décidé de s’inspirer de la technique appliquée pour le sauvetage des caisses de retraites américaines, et du Crédit Lyonnais : la « structure de défaisance ».

C’est à la CCB qu’échoit l’« honneur » redoutable d’étrenner le système. Une entité séparée :

[1] rachètera les créances à valeur faciale, opération financée par obligations;

[2] récupérera ce qu’elle pourra des débiteurs;

[3] fera éponger le déficit par la banque, sur ses profits futurs, ou par le Trésor Public. La beauté du système tient au fait que dès le premier jour de la défaisance, les dettes ne sont plus celles de la CCB !

Toute l’opération apparaît tributaire de la confiance de l’épargnant, d’autant que la durée de vie du titre sera longue (10 ans?). Mais y aura-t-il assez d’épargne pour racheter cette dette ? Au plan national ? Assez de profit pour rémunérer l’emprunt ? En tout cas, la technique employée trahit le souci n°1 du curateur : gagner du temps !

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