A la loupe : PORTRAIT : ZHU RONGJI, LE MEDIUM

Zhu Rongji, l’homme appelé à succéder à Li Peng, a le même âge que lui.

Mais quoique né dans le Hunan, province de Mao Zedong, et entré au parti en même temps que Li Peng en 1949, Zhu a dû monter à la dure les échelons du pouvoir, et prendre ses risques. Ainsi quelques mois avant la mort de Deng, il qualifiait publiquement de «folles», certaines de ses idées, telle celle de relance illimitée de la croissance, lors d’un fameux voyage de ’92 au Sud du pays. Aujourd’hui même, il dénonce frontalement l’économie planifiée (Credo» de tout le pays hier encore), cause de tous les malheurs des Entreprises d’Etat…

Ministre en 1983, Maire de Shanghai en 1987, alors que Jiang Zemin y était Secrétaire du Parti, Zhu a dû sa carrière à ce dernier (qui l’a fait monter à Pékin après lui), et au décollage de la ville:

pour y avoir allégé les procédures administratives, Zhu répondait alors au surnom sibyllin mais flatteur de «Monsieur-Un-Tampon».

En novembre 1991, profitant des difficultés politiques de Li Peng, Zhu reprend les rênes de la réforme économique.

Dès 1993, il peut se targuer d’avoir refroidi «sans casse» une économie surchauffée par des rythmes de croissance de 20% par an. Ceci, au moyen d’une politique monétaire impitoyable, sans crainte des «règlements de comptes» ou de «retour de bâton» des provinces.

Fort de ce succès, Zhu Rongji devient à présent patron du Conseil d’État, n°3 du régime (Li Peng, le n°2, tout en passant, selon toute vraisemblance, à la tête de l’ANP, emporte son rang avec lui). Zhu rentre dans ses meubles, avec un mandat périlleux: maintenir la Chine sur les rails de la croissance, là où toute l’Asie a échoué. Pour accepter le poste, il a su convaincre ses collègues d’imposer au pays un vertigineux programme d’investissements et de réforme d’institutions jusqu’alors intouchables.

La force n°1 de Zhu (et son originalité absolue sur cet échiquier politique) : son franc-parler, sa capacité de convaincre et de se cantonner à un langage économiste,  tout en se maintenant hors des querelles de tendances. Et bien sûr, ses résultats!

 

 

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