Avec 76 articles, la nouvelle «loi de défense nationale», qui sera votée en fin de session de l’ANP, le Parlement chinois, est une cote mal taillée entre les forces politiques au sein du Parti.
Point focal: l’APL «accepte» le leadership du PCC – parti communiste.
Une version précédente proposait «obéit au PCC»: ce recul, concession aux réformateurs, est dû à la Constitution, qui ne prévoit pour l’APL, aucun rôle de «bras armé du Parti».
Au contraire, Qiaoshi, Président de l’ANP, revendique pour le Parlement ce rôle de patron de l’armée.
Par contre, la mission de l’APL, l’armée chinoise, est élargie de la défense conventionnelle, à la répression des révoltes antisocialistes et séparatistes (Tibet, Xinjiang et Taiwan).
Evolution qui exprime les craintes du pouvoir, et est justifiée, non sans opportunisme, par la nécessité d’«améliorer l’image internationale» de l’APL, soupçonnée de «menace» sur le reste de l’Asie (du fait de ses agissements en mer de Chine, des îles Diaoyu aux Spratley). Ce compromis difficile entre Parlement et Parti se retrouve ailleurs: si l’ANP est responsable des déclarations de guerre, c’est le Président Jiang qui en à l’initiative (pouvoir partagé)!
A l’ANP, les élus militaires de façon prévisible, rappellent, jour après jour leur fidélité absolue à Jiang, «coeur» de l’appareil, et réclament plus de crédits pour nourrir 3 M d’hommes et mener leurs programmes de recherche: la hausse annoncée du budget de l’APL (+12%, face à une inflation de 6%) répond à cette demande, contradictoire à la ligne de Deng qui préconisait une baisse graduelle des dépenses kakies, et démontre le rôle que le système reconnaît aujourd’hui à «notre nouvelle grande muraille»: celle d’un arbitre, à ménager!
Sommaire N° 9