A la loupe : L’Europe, trop tentante terre promise

L’Union Européenne a dépêché une mission à Pékin (19-20 fév.), pour discuter de l’escalade de l’émigration sauvage chinoise vers le Vieux Continent. Le drame de Douvres (19/06/2000) avec ses 58 migrants trouvés morts dans un camion, a servi de révélateur de la «popularité» croissante de la route européenne, auprès des passeurs en 2000, après celles des USA (1996), de l’Australie (1997), du Japon (1998) et du Canada (1999).Ce cycle constituant un hommage aux efforts des pays pour tenir leurs frontières, efforts qui ont fait exploser le prix du passage: 60.000$ pour les US, contre 10 à 20.000$ pour l’UE.

Outre le bas coût, la mosaïque des lois nationales en Europe encourage aussi la traite des hommes. Aux Pays-Bas, la loi impose l’accueil de tout mineur (-18 ans): risque d’abus. Les 15 sont submergés de demandes d’ «asile religieux» de gens qui se réclament du Falungong.

Un autre facteur est la porosité des frontières à l’Est: 1100 candidats chinois au passage ont été détenus en Hongrie en 2000. Depuis Douvres, pour juguler le trafic humain du Fujian, la Chine a arrêté 400 personnes dont 98 condamnés (prison ou peine de mort). Le 4/2, Londres et Rome lançaient une action combinant une sévérité accrue des tribunaux envers les passeurs, un fonds de rapatriement volontaire, et un début de débat sur l’objectif communautaire de quota d’immigration. Mais stopper "le trafic criminel au développement le plus rapide au monde" (Tony Blair) restera illusoire, tant que les migrants gagneront dix fois plus dans l’UE qu’en leur pays. Même s’il lui a fallu 3 ans pour rembourser sa dette, "ça en valait la peine" disait ce migrant à la radio néerlandaise, en sûreté dans «sa» patrie d’adoption!

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